En attendant, c'est donc une petite partie de clavier qui mobilisera les phalanges engourdies d'un Cyclo résigné à attendre le Printemps. Heureusement, les sorties à skis sont nombreuses...mais, à son goût, ne remplacent pas les belles Randonnées à Bicyclette...Quoique !!...

Je vais donc en profiter pour venir ici vous raconter mon premier Brevet Cyclo Montagnard....
Dimanche 29 Juillet 1969 (année érotique disait Gainsbourg...




3 heures du matin, Grenoble ne s'éveille même pas encore. Des cyclistes en tous sens sillonnent l'Avenue Jean-Jaurès éclairés bien souvent avec uniquement une petite lampe brassard, à la mode à cette époque, luisant en rouge vers l'arrière et péniblement en blanc vers l'avant...
La moyenne d'âge du Cyclotouriste devait plutôt tourner autour de la quarantaine, voire (beaucoup) plus, plutôt que du mien. Cela a guère changé depuis...moi oui !!

Pont de Claix, direction Vizille. Nous voilà sortis de la ville, et nos timides loupiotes permettent difficilement d'atteindre Rochetaillée, cahin caha, en essayant de ne pas perdre mes ainés équipiers de mon Club Cyclo Marseillais de l'époque : l'Excelsior Club. Tous de fins navigateurs habitués à affronter ce genre d'épreuves, expérimentés aux agressions de "l'homme au marteau" qui sait vous guetter au détour d'un virage en plein midi dans ces mythiques cols vertigineux dont les noms sonnaient à mes oreilles comme de merveilleuses menaces.
Ce n'est pas ce marmot de vingt ans qui allait les effrayer avec ses accélérations autant fougueuses que juvéniles ! Merveilleuse découverte que ce Col de la Croix de fer, petit ravitaillement puis descente dans la Maurienne. Bon, si c'est çà les routes des Alpes, je devrais pouvoir envisager une participation au Tour de France une des ces années à venir...

Saint-Jean de Maurienne - Saint-Michel de Maurienne : bien chiant, mais rapide : le Galibier n'a qu'à bien se tenir !
Saint-Michel de Maurienne : voilà t'y pas que tous mes équipiers, je dis bien Tous, stoppent net devant un petit troquet pour aller s'attabler...

L'attaque du Col du Télégraphe se fait donc dans une stupide allégresse, méprisant mes trop vieux équipiers et râlant par avance à l'idée qu'il va falloir les attendre deux heures à Grenoble pour rentrer à la maison ensuite !!
Valloire : fait chaud par ici au mois de juillet ! un petit stand de bénévoles me permet de rajouter une pâte de fruits à mon pain d 'épices et hop...

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Les deux tranches de pain d'épices et la pâte de fruits sont bien loin...Plan Lachat aussi d'ailleurs !! la chaleur, par contre, elle est bien là



"Alors Henri, ça va ?"

"Allez, dans huit kilomètres tu es au sommet du Galibier, on se retrouve plus loin !" ...Et ils passent tous, je dis bien Tous ! Ces huit derniers kilomètres, j'ai dû les franchir en en effectuant seize, tant j'ai tracé de travers sur toute la largeur de la route ! A cette époque là, on passait par le tunnel...heureusement pour moi...j'y serais encore sinon !!
La descente sur Grenoble fut accomplie tel un automate, rivant mes yeux sur mon pneu avant avec une seule idée en tête : rejoindre Grenoble ! A l'arrivée, un des mes "Vieux" équipiers m'attendait pour m'amener au Restaurant rejoindre le club : ils faisaient ainsi leur deuxième bouffe de la journée...et je n'avais même plus faim !!
"Tu as vu la Meije et les beaux glaciers en descendant sur le Lautaret et La Grave ?"
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Ce fut le début d'une longue, très longue Histoire d'Amour entre les Routes de Montagne et Moi !!..."69 année érotique"...!