voyages cyclos-cyclotes
Préambule

Auteur : Michel Corand


En ce début du 21 ème siècle ou la technologie étend ses tentacules toujours plus profondément sur l’ensemble de notre planète au point de tout uniformiser, existe-t-il encore un endroit en ce vaste monde où le tourisme a encore l’attrait de la découverte culturelle ?
Sans aucun doute oui, à condition que le touriste sache adapter sa soif de savoir et de découverte à la réalité et au mode de vie de certain peuple, encore traumatisé par de trop nombreuses années de guerre.
Ces peuples coupés du monde, presque oubliés par manque de communications d’informations et de moyens financiers devront hélas, encore attendre de nombreuses années avant que la technologie n’opère sa magie novatrice.
Devons-nous nous réjouir de cette situation dans le seul but de combler notre curiosité ? Certes non, mais aller à leur rencontre, c’est contribuer à rompre leur isolement, contribuer également au développement de leur commerce artisanal, c’est améliorer leur modeste condition de vie et les relier culturellement à la marche de notre monde.
Ce sera également pour notre petit groupe l’occasion de s’imprégner de leur grande sagesse et de la conception de leur richesse de cœur radicalement différente de notre conception trop matérialiste.
Ce voyage parmi les minorités du Nord Laos, tout au long de ce périple à vélo de 1600 Kms sera en fait une grande leçon d’humilité, de sagesse, de dignité et d’honneur.
Après un long voyage toujours pénible, arrivée à Chiang-Rai en Thaïlande : début de notre périple vers le Triangle d’Or et le Laos. Cette première étape a le mérite de dissiper les dernières courbatures du voyage et de motiver l’ensemble du groupe.
En direction du Triangle d’Or : point frontière magique reliant trois états avec le Mékong comme arbitre, une large vallée s’étale essentiellement réservée à la culture du riz en raison d’une irrigation favorisée par le Mékong.
Hélas, en cette période de saison sèche, la récolte est terminée et il ne reste que la paille destinée à l’alimentation du bétail.
Tout au long du voyage, ce grand fleuve d’Asie avec ses 4350 Kms de long, descendant tout droit de l’Himalaya, sera toujours présent et incontournable. Pour les régions qu’il traverse, il est une source de vie et de richesse. Bien que dangereux et imprévisible, surtout durant la mousson où les différences de niveau atteignent parfois 20 mètres, il est à la fois un axe de communication important et indispensable, il fertilise les plaines et les rizières, nourrit les populations isolées des villages et devient salle de bain, laverie (linges, légumes) selon les besoins du moment.
Au gré de notre progression, nous visitons une production artisanale de caoutchouc. De la sève visqueuse récupérée sur les troncs d’hévéa, (latex) selon la méthode ancestrale, au séchage des plaques de caoutchouc, peu de moyens technologiques, des machines rudimentaires, mais un savoir faire transmis depuis toujours permet une production de qualité.
LeTriangle d’Or, c’est également la culture du pavot, fleur magnifique au pouvoir destructeur dont la culture représente la principale richesse de la région.
Ce point frontière important a de tout temps été dominé par le commerce de cette drogue. Région essentiellement montagneuse et boisée, la culture de cette plante échappe à tout contrôle. Seule la Thaïlande a adopté une politique de répression très dure à l’encontre des fraudeurs. Une mesure dissuasive mais avec une efficacité modeste en raison du Mékong, voie navigable et des nombreux points frontières des pays voisins : Birmanie, Laos, Vietnam et Chine.
La visite du musée de l’opium et de ses dérivés est révélatrice des effets néfastes de l’utilisation de cette substance dangereuse.
Dernière journée en Thaïlande, nous longeons le Mékong par une route « très agréablement vallonnée ». Avec le fleuve en contrebas, les paysages sont très agréables dans une végétation luxuriante. Brouillard et fraîcheur matinale cèdent vite sous les premiers rayons du soleil.
Avec de telles conditions, notre groupe a vite trouvé ses marques et progresse dans la bonne humeur. Nous sommes bien loin des routes surchargées de nos provinces. Ici, tout est silence, même les oiseaux se font discrets.
Fin de cette courte étape et passage de la frontière, ici pas de pont, chacun charge son vélo sur le bac et en quelques minutes nous nous retrouvons au Laos, le véritable but de notre voyage.

Michel CORAND

Page suivante


Retour site Cyclos-Cyclotes
Page d'accueil | Séjours,Grand parcours | Activité du Club | Cols, Montées, Raidards |F.F.C.T. | Forum | Cyclotechnie | Voies cyclables
Amis Tour Cyclo...| Braquets | Nos circuits | Photos insolites | Les liens Cyclos | Livre d'OR | La lettre... | Voyages | Petites annonces | Lavoirs de France
Plan du site | Le 650B | Tour de Corse | Paris-Brest-Paris | Bordeaux-Paris | Tour du Lot | Météo | L'€uroP'N' | L'Ardéchoise | Semaine Fédérale