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La remontée du Mékong sur 200 Km

Auteur : Michel Corand



Le Mékong.
Aujourd’hui, pas de vélo mais un raid de 200 Kms pour remonter le Mékong à bord de ces petites pirogues typiquement asiatiques. Propulsées par un moteur de voiture en prise directe sur l’hélice, ces petites barques chargées de 4 passagers et du pilote, remontent le fleuve à 50 Km/heure. Le grand frisson est au rendez-vous, sensations fortes assurées mais dos fragile s’abstenir.
Ces fragiles embarcations se jouent des vagues, remous et rochers partout présents en raison du faible niveau d’eau à cette saison. Nous admirons la dextérité du pilote et sa grande connaissance du fleuve. Par la vitesse, l’avant se soulève sur les vagues et retombe brusquement, arrosant copieusement les passagers par projections.
De lourds sampans chinois et vietnamiens pour la plupart, à la limite du tirant d’eau empruntent également ce fleuve, assurant transport et ravitaillement entre tous ces pays ayant pour frontière commune le Mékong. Dans les passages étroits et difficiles, nous nous arrêtons pour donner la priorité à ces lourdes embarcations. En continu, de chaque côté à l’avant de ces bateaux, deux hommes sondent le fleuve en permanence à l’aide de grandes tiges de bambou de façon à ne pas s’échouer sur les hauts fonds.
La couleur rouge doit rester immergée. Ici on ne fait pas confiance aux techniques modernes, pas de sonar, seule l’expérience de l’équipage et une grande connaissance des lieux, assurent la sécurité du bateau.
Au terme de cette promenade en direction de l’extrême nord du Laos, nous avons l’impression de débarquer dans un autre monde. Pas d’embarcadère, il nous faut escalader un talus de sable abrupt pour accéder au village. On nous explique qu’il est impossible de construire un quai car pendant la mousson où le niveau de l’eau monte de 20 mètres, toute construction est détruite et emportée par les flots.

Dans ce petit village, pas d’eau courante, pas d’électricité, nous nous retrouvons subitement au moyen âge.

Un groupe électrogène poussif assure une faible production d’électricité pour quelques maisons du village de 18 heures à 21 heures. La maison du peuple, point de rassemblement du village, à la foi commerce et restaurant est prioritaire. Tout doit être terminé pour l’extinction des feux à 21 heures.

Les maisons sont rudimentaires, un simple toit de paille, les murs : un treillage de bambou, le tout sur pilotis afin de se protéger de l’humidité pendant la mousson. Pourtant, ces villages grouillent de vie. Les enfants jouent, crient et rient comme partout dans le monde, les adultes nous adressent de larges sourires. Chacun de ces sourires est une invitation à partager le meilleur et le pire de leur modeste condition.

Personnellement, je prends ces sourires comme une leçon sur les choses importantes de la vie, la famille, la simplicité dans la sérénité et ces sourires semblent me dire : « Nous n’avons pas beaucoup de moyens mais nous sommes heureux, soyez les bienvenus chez nous »
Nous recevons notre première leçon d’humilité et comprenons que notre monde et notre mode de vie à l’occidental n’ont pas la même définition des mots confort et richesse.

 

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