voyages cyclos-cyclotes
A la découverte des minorités

Auteur : Michel Corand



Autre pays, autre monde pour d’autres découvertes.

Proche de la Chine, cette région est le refuge des minorités, principalement « Akha et Hmong » lesquelles vivent en communauté très fermée dans les montagnes.
Très indépendantes, elles ont fuit la Chine sous l’avancée de la répression des armées de la dynastie des Quing vers 1850. Le régime actuel du Laos, pour mieux contrôler ces populations turbulentes et farouchement anti-communistes, procède à des regroupements en bordure de piste.Tous les petits villages sont chassés des montagnes et ont obligation de se regrouper en villages plus importants.
Ces minorités n’ont guère évolué et restent très attachées à leur croyance et à leur mode de vie ancestral. Les adultes portent coiffes et vêtements traditionnels propres à chaque ethnie alors que les jeunes enfants sont quelques fois nus. Toutes ces communautés vivent à l’écart du tourisme, en des endroits difficiles d’accès, prisonniers des montagnes, privé de l’essentiel : soins et éducation. La forêt est pour toutes ces minorités à la fois jardin potager et pharmacie.

Le gouvernement actuel du Laos ne semble pas encore disposé à leur pardonner leur engagement militaire au côté des Américains durant le dernier conflit et de ce fait ne leur apporte ni aide ni soutien financier. Il exerce par contre une surveillance continue de leurs moindres faits et gestes.
Par piste, par la route, les villages défilent. Cols après cols nous traversons ces nombreux villages, population Akha ou Hmong, la différence est dans la tenue traditionnelle mais toujours la même sérénité et la même dignité dans le comportement.
L’histoire de cette région nous semble figée dans le temps et les traditions. Il se dégage une tranquillité et une paix que nous avons du mal à comprendre, peut être s’agit-il tout simplement d’une résignation face à une situation qu’il ne maîtrise plus.

En cette saison sèche, pistes et villages sont recouverts d’une épaisse couche de poussière où jeunes enfants et adultes s’accommodent de cette situation sans problème. Qu’advient-il de ces mêmes villages durant la mousson lorsque l’humidité et la boue sont le lot quotidien de chacun. Lorsque l’eau prend possession du moindre espace pendant des mois et qu’une épaisse couche de boue recouvre habitations et espace vital. Les conditions de vie, surtout pour les plus jeunes deviennent alors terriblement insalubres et difficiles.
Dans la traversée d’un village, le hasard nous permet la rencontre d’un vieillard. Son bonheur est immense lorsqu’il comprend que nous sommes Français. Il nous précise qu’il a servi dans l’armée française pendant la guerre d’Indochine et qu’il a gardé un excellent souvenir de cette époque qui a marqué sa vie et sa jeunesse. Après la conversation d’usage et une solide poignée de main, gage de fraternité et de compréhension, nous nous quittons à regret. Dans son regard, se lit une profonde tristesse car il n’est pas certain de revoir un Français pour lui rappeler sa grande fierté d’avoir servi sous les couleurs de la France.
Cette succession de cols et de vallées, toujours dans une abondante végétation, nous conduit à Phongsali. Une ville sans caractère particulier, perchée à 1400 mètres d’altitude, peuplée de 20 000 habitants dont la plus part proviennent de diverses ethnies. Cette ville est régulièrement plongée dans le brouillard, les nuits et matinées y sont fraîches avec des températures de 5° seulement.
Matin et soir, des hauts parleurs diffusent la bonne parole du parti, « soyez fier d’être Laotiens, par votre travail et votre cohésion, le peuple Laotien surmontera ses difficultés et accèdera à la prospérité ». C’est en gros la traduction de ces longs messages.
Sur les routes, de grands panneaux publicitaires font état de la cohésion nécessaire entre les différentes ethnies et le peuple Lao.

La devise nationale du pays : « Paix, indépendance, démocratie, unité et prospérité »

Aujourd’hui, très courte étape pour 20 Kms de piste en descente. Un parcours rendu difficile et très dangereux en raison de l’humidité de la nuit mélangée à la poussière de la piste. Cette fine pellicule a les mêmes effets que notre verglas, Michel et Bernard en ont fait la triste expérience.
Cette piste nous conduit au bord de la Nam-Ou dans la petite ville Hat-Sa où nous avons la chance de trouver un grand marché local très coloré et très actif
Toute la population des environs semble s’être donnée rendez-vous en ce lieu pour notre grand bonheur.
Chacun de nous a sorti son appareil photo pour immortaliser cette scène de la vie locale.

 

Sur la place principale, un panneau attire notre attention :

« Coopération Française pour le développement culturel »

Cette initiative ne nous laisse pas indifférent et déclenche une petite vague de fierté bien compréhensible surtout après avoir constaté combien cette communauté a besoin que l’on se penche sur son avenir.

Page suivante


Retour site Cyclos-Cyclotes
Page d'accueil | Séjours,Grand parcours | Activité du Club | Cols, Montées, Raidards |F.F.C.T. | Forum | Cyclotechnie | Voies cyclables
Amis Tour Cyclo...| Braquets | Nos circuits | Photos insolites | Les liens Cyclos | Livre d'OR | La lettre... | Voyages | Petites annonces | Lavoirs de France
Plan du site | Le 650B | Tour de Corse | Paris-Brest-Paris | Bordeaux-Paris | Tour du Lot | Météo | L'€uroP'N' | L'Ardéchoise | Semaine Fédérale