Les 2000 Savoyards : les comptes-rendus
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Les 2000 Savoyards : les comptes-rendus
Dimanche 21 août, 4h00 du matin. Le réveil sonne. Ma bicyclette est dans le hall d'entrée, chargée. Je m'attable pour un solide petit déjeuner et à 5 heures, j'effectue mes premiers coups de pédales pour quitter Clairvaux les Lacs. Je dois rejoindre Pierre, alias Pedrodelaluna et Maurice, alias Emilpoe, chez ce dernier, à Montailleur pour une petite bambée mitonnée depuis cet hiver, la rando permanente des 2000 savoyards. Je me suis tracé un petit parcours visant à glaner quelques cols et un BPF. A la lumière du phare, je me hisse dans le calme d'un dimanche avant l'aurore, jusqu'à Chatel de Joux puis Les Piards, où le jour commence à poindre. Les pourcentages ne sont pas violents mais me permettent de tester mon équipement avant les choses sérieuses. Le poids est là certes, mais ça passe bien en danseuse malgré le chargement un peu haut, équipement "bikepacking" oblige. La première bascule se fait aux Prés de Valfin. J’enchaîne les virages jusqu'à Saint-Claude, cité de la pipe et des lapidaires et ville que j'ai appris à apprécier. Cette cité ouvrière, à la forte tradition coopérativiste est mal aimée des jurassiens. Pourtant elle se niche dans un paysage montagnard qui vaut le coup d'oeil. J'aime l'assemblage hétéroclite de ses bâtiments surplombant la vallée de la Bienne, véritable condensé d'une longue histoire. Sitôt quitté la ville, il faut reprendre de l'altitude. La D125 s'élève gentiment à un pourcentage moyen de moins de 5%, sans dépasser les 7, le Jura sait être aimable aux cyclos. Les 13.5 km ne sont pas une souffrance et laissent le temps de profiter du panorama. Le clocher des Bouchoux est en ligne de mire et une fois passé l'embranchement, le col n'est plus très loin. Me voilà dans les Hautes-Combes, leurs prés-bois et leur habitat épars. Descente sur Belleydoux avec en toile de fond le cirque d'Orvaz, falaise clalcaire cernée par les sapins et épicéas. Après le franchissement de la Semine, je rejoins Giron sur l'autre versant. Ce n'est pas très long, mais plus corsé que ce que j'ai grimpé depuis ce matin. La route est entièrement dans une forêt pentue où règnent en maître de hauts sapins et épicéas accompagnés de quelques foyards. Giron, comme souvent dans le Haut Jura, est une grande clairière et je quitte les arbres en débouchant au sommet. La route est tranquille jusqu'à Montanges où je retrouve la D14 avec en point de mire la vallée du Rhône sur laquelle veille Bellegarde à sa confluence avec la Valserine.
_DSC0001 by joann masuyer, sur Flickr
La D14 franchi la vallée encaissée de la Valserine par le Pont des Pierres, construit en 1910 à l'époque pour permettre le passage du tram qui reliait Chézery à Bellegarde et reconstruit en 1954 10 ans après son dynamitage durant la guerre. Le site est classé Natura 2000 et abrite une réserve naturelle d'une petite dizaine d'hectare visant à protéger une population de chauve-souris qui ont trouvé refuge dans une galerie creusée pour un projet d'usine hydro-électrique qui ne vit finalement jamais le jour.
Au Pont des Pierres by joann masuyer, sur Flickr
Une petite bosse après le pont, avant d'entamer la descente sur Bellegarde sur Valserine, aujourd’hui Valserhône, située à la confluence du Rhône et de la Valserine, au carrefour de plusieurs voies naturelles et qui fut la première ville de France éclairée à l’électricité. Je jongle entre l'ex-nationale et des routes plus tranquilles jusqu'à Annecy. Je débouche sur le fameux lac. Les annéciens sont tous là ou presque, pédalant, courant, nageant ou se dorant la pilule. Il y a de la douceur de vivre et dus sourire en ce dimanche ensoleillé aux températures supportables.
il est 13 heures quand j'arrive à Menthon Saint-Bernard où je compte bien obtenir le tampon validant ma visite de ce BPF. Après un petit casse-croûte, je m'attaque aux pentes du modeste col de Bluffy qui me permet de basculer dans la vallée du Fier et de rejoindre Thônes. A Alex, j'avise un habitant lavant sa moto et en profite pour lui demander de l'eau qu'on ne trouve plus ni aux fontaines, ni dans les cimetières.
_DSC0006 by joann masuyer, sur Flickr
A Thônes, la D12 me conduit au col du Marais.
_DSC0007 by joann masuyer, sur Flickr
Je la quitte à Serraval pour atteindre le col de l’Épine par une petite route très agréable. Je fais un bout de route avec un cycliste en petite forme qui souffre un peu. Un brin de causette, ça peut faire oublier un peu la pente.
_DSC0008 by joann masuyer, sur Flickr
Je le laisse au cours de la descente sur Faverges d'où je pense rejoindre Montailleur par le col de Tamié. Ce versant n'offre pas de difficulté. L'abbaye est une abbaye cistercienne de la stricte observance encore en activité. L'ordre est plus connu comme celui des moines trappistes. Ceux de Tamié font du fromage et pas de la bière comme leurs camarades belges. Je ne m'arrête pas car l'heure avance et je ne voudrais pas trop faire attendre mon hôte.
_DSC0009 by joann masuyer, sur Flickr
Le col n'est plus qu'à quelques coups de pédale. Devant moi le bassin Albertvillois.
_DSC0010 by joann masuyer, sur Flickr
Après une rapide descente sur Frontenex, il me reste un dernier petit effort à fournir pour arriver chez mon camarade. Pierre est déjà là, nous pouvons passer à l'apéro après une bonne douche. Demain commence notre périple.
_DSC0001 by joann masuyer, sur Flickr
La D14 franchi la vallée encaissée de la Valserine par le Pont des Pierres, construit en 1910 à l'époque pour permettre le passage du tram qui reliait Chézery à Bellegarde et reconstruit en 1954 10 ans après son dynamitage durant la guerre. Le site est classé Natura 2000 et abrite une réserve naturelle d'une petite dizaine d'hectare visant à protéger une population de chauve-souris qui ont trouvé refuge dans une galerie creusée pour un projet d'usine hydro-électrique qui ne vit finalement jamais le jour.
Au Pont des Pierres by joann masuyer, sur Flickr
Une petite bosse après le pont, avant d'entamer la descente sur Bellegarde sur Valserine, aujourd’hui Valserhône, située à la confluence du Rhône et de la Valserine, au carrefour de plusieurs voies naturelles et qui fut la première ville de France éclairée à l’électricité. Je jongle entre l'ex-nationale et des routes plus tranquilles jusqu'à Annecy. Je débouche sur le fameux lac. Les annéciens sont tous là ou presque, pédalant, courant, nageant ou se dorant la pilule. Il y a de la douceur de vivre et dus sourire en ce dimanche ensoleillé aux températures supportables.
il est 13 heures quand j'arrive à Menthon Saint-Bernard où je compte bien obtenir le tampon validant ma visite de ce BPF. Après un petit casse-croûte, je m'attaque aux pentes du modeste col de Bluffy qui me permet de basculer dans la vallée du Fier et de rejoindre Thônes. A Alex, j'avise un habitant lavant sa moto et en profite pour lui demander de l'eau qu'on ne trouve plus ni aux fontaines, ni dans les cimetières.
_DSC0006 by joann masuyer, sur Flickr
A Thônes, la D12 me conduit au col du Marais.
_DSC0007 by joann masuyer, sur Flickr
Je la quitte à Serraval pour atteindre le col de l’Épine par une petite route très agréable. Je fais un bout de route avec un cycliste en petite forme qui souffre un peu. Un brin de causette, ça peut faire oublier un peu la pente.
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Je le laisse au cours de la descente sur Faverges d'où je pense rejoindre Montailleur par le col de Tamié. Ce versant n'offre pas de difficulté. L'abbaye est une abbaye cistercienne de la stricte observance encore en activité. L'ordre est plus connu comme celui des moines trappistes. Ceux de Tamié font du fromage et pas de la bière comme leurs camarades belges. Je ne m'arrête pas car l'heure avance et je ne voudrais pas trop faire attendre mon hôte.
_DSC0009 by joann masuyer, sur Flickr
Le col n'est plus qu'à quelques coups de pédale. Devant moi le bassin Albertvillois.
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Après une rapide descente sur Frontenex, il me reste un dernier petit effort à fournir pour arriver chez mon camarade. Pierre est déjà là, nous pouvons passer à l'apéro après une bonne douche. Demain commence notre périple.
« Les pistes cyclables ne sont pas établies pour nous rendre service mais pour débarrasser les automobilistes de notre présence… Ce serait un calvaire de faire 200, voire 100 km dessus »
James Ruffier
https://2rouescommedesailes.blogspot.com/
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Re: Les 2000 Savoyards : le compte-rendu
Cette "mise en bouche" est très appétissante. Chapeau. Pour beaucoup d'entre nous cette étape est déjà un gros morceau. Je n'imagine même pas enchaîner les 2000 savoyards seuls, alors après une étape comme celle là...
Ton style d'écriture est très agréable à lire en tous cas. J'attends la suite avec gourmandise.
Merci Joann.
Ton style d'écriture est très agréable à lire en tous cas. J'attends la suite avec gourmandise.
Merci Joann.
A+
Angstrom
"Un cyclotouriste n’a pas de palmarès, il n’a que des souvenirs… » Jean Taboureau
Mon blog : Mon Expérience Vélo
Angstrom
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Re: Les 2000 Savoyards : le compte-rendu
J'aime bien cette constatation C'est vrai dans l'ensemble mais il y a quelques exceptions hein Vincent ?
Et puis...
Charles
Oui on attend la suite !La D125 s'élève gentiment à un pourcentage moyen de moins de 5%, sans dépasser les 7, le Jura sait être aimable aux cyclos.
Et puis...
+ 1Ton style d'écriture est très agréable à lire en tous cas. J'attends la suite avec gourmandise.
Charles
Tout ce qu'on fait, mérite d'être bien fait
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Re: Les 2000 Savoyards : le compte-rendu
Des IN CRE VA BLES je vous dis !!
Vous auriez du enchaîner direct après les Sept Majeurs
On va se régaler à lire la suite. ..
Vous auriez du enchaîner direct après les Sept Majeurs
On va se régaler à lire la suite. ..
Sans cap, tous les vents sont contraires....
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Re: Les 2000 Savoyards : le compte-rendu
Lundi 22 août, 4h00 du matin. Nous commençons à nous affairer puisque nous avons décidé un départ à 5 heure. Après avoir fini de charger les sacoches et avaler quelques parts de gâteau et un thé, nous enfourchons les vélos. Dès la préparation, je sens que mes compères sont plus frais que moi. Ils partent à un bon rythme et je suis un peu à la ramasse. Il fait encore nuit, et c'est à la lueur des phares que nous rejoignons, puis traversons Albertville. Nous longeons la rive droite de l'Isère et je me dis que Maurice est bien pressé d'arriver au pied de la Madeleine et que j'aurais peut-être dû m'épargner mes 200 bornes de la veille. A Cevins, quand nous franchissons l'Isère, les feux ne servent plus guère qu'à être visible des voitures et la montée au col de la Madeleine qui commence à Feissons sur Isère. Ca commence d'ailleurs assez rudement pendant les 2 ou 3 premiers kilomètres et encore sérieusement jusqu'à Villard Benoît où la route offre un répit bienvenue à mes jambes un peu fatigué. Mes deux compères montent fort, Maurice je suis habitué, mais je suis impressionné par Pierre dont le vélo est nettement plus lourd que les nôtres. Si la route est assez plane en ce point de l'ascension, ce n'est pas le cas des versants boisés qui plongent à notre gauche vers la profonde vallée encaissée du Torrent d'Eau Rousse au flanc de laquelle sont accrochés spectaculairement les chalets qui constituent le hameau. Vers la Thuile, c'est la tuile, les choses sérieuses recommencent et il faut remettre des dents. Nous traversons le hameau de Celliers, où une petite pause nous permet de manger un petit morceau et de remplir nos bidons. J'en profite pour prendre une photo de l'église qui me semble charmante.
_DSC0011 by joann masuyer, sur Flickr
Nous ne sommes en tout cas pas au bout de nos peines.car il reste encore une dizaine de km et pas loin de 700m de dénivelé pour atteindre le col. Après Celliers Dessus, nous quittons l'étage forestier pour les alpages. L'exotisme commence pour le jurassien. D'autant que j'aperçois au loin un Mont Blanc qui n'a pas la physionomie que je lui connais.
_DSC0012 by joann masuyer, sur Flickr
Pierre fait des pauses plus régulières, et j'en partage quelques unes avec lui, pour détendre mes pieds. Nous apercevons les derniers lacets, et vu du bas, ils nous semblent présenter des pourcentages solides. On verra bien.
Une fois dedans, c'est moins impressionnant et j'arrive au sommet, Maurice y est déjà, j'ai l'habitude. Nous allons nous installer à la terrasse du bistrot où nous prendrons un café et un tampon, puisque c'est le 1er point de contrôle de la rando. Pierre nous rejoint, pendant que je tente de réajuster un peu ma cale, mes problèmes de pieds n'étant pas résolus. Mais nous repartons évidemment assez vite, nous ne sommes pas encore arrivés au but et un beau morceau nous attend encore.
_DSC0013 by joann masuyer, sur Flickr
_DSC0014 by joann masuyer, sur Flickr
La descente sur La Chambre est longue, technique et agréable. Pierre ouvre la marche, et nous enchaînons les courbes à vive allure. Un peu après Saint-François Longchamp, j'aperçois un panneau "Route du Baroque" qui me donne une idée pour une prochaine randonnée alpino-culturelle. A la Chambre nous procédons à quelques emplettes boulangères et échangeons quelques mots avec un cyclotouriste chambérien chevauchant une jolie randonneuse Perrin. Une traversée rapide du fond de la vallée de la Maurienne nous conduit parè-dessus l'autoroute et l'Arc à Saint Etienne de Cuines et au pied du col du Glandon. Au 5e km depuis La Chambre, la route s'incline pour de bon, et me met un peu dans le mal. Les échauffements au pied reviennent mais après avoir supporté 1 mois de perte de sensibilité aux orteils extérieurs droits suite à notre escapade sur les 7 Majeurs, j'ai décidé de poser le pied dès que ça commençait et d'en profiter pour prendre des photos. C'est plutôt efficace.
_DSC0015 by joann masuyer, sur Flickr
_DSC0016 by joann masuyer, sur Flickr
_DSC0017 by joann masuyer, sur Flickr
_DSC0018 by joann masuyer, sur Flickr
_DSC0019 by joann masuyer, sur Flickr
_DSC0020 by joann masuyer, sur Flickr
Les arbres se raréfient puis apparaissent au loin les célèbres derniers lacets du Glandon. La montée n'est pas de tout repos, n'offrant que deux courts répits, et en les apercevant de loin, empruntés par d'autres véhicules, on devine aisément que les derniers kilomètres du Glandon se gagnent à la sueur de son front pour les non motorisés. Je mets tout à gauche, baisse la casquette et j'y vais. Dans les lacets, j'observe plus bas mais ne voit toujours pas Pierre. Cette dernière difficulté se passe plutôt bien, par rapport à une montée qui m'a parue être la plus difficile que j'ai faite jusque là. Maurice est là depuis une vingtaine de minutes. Je lui propose de boire un coup, il préférerait attendre la Croix de Fer qui est un point de contrôle. Je lui annonce que Pierre a pris pas mal de retard et nous nous attablons finalement. Deux planeurs radio-commandé effectuent des acrobaties impressionnantes.
_DSC0021 by joann masuyer, sur Flickr
_DSC0022 by joann masuyer, sur Flickr
_DSC0024 by joann masuyer, sur Flickr
_DSC0023 by joann masuyer, sur Flickr
_DSC0025 by joann masuyer, sur Flickr
Nous apercevons Pierre, je vais l'attendre pour immortaliser son arrivée au Glandon.
_DSC0028 by joann masuyer, sur Flickr
Il a été rattrapé par les crampes et il est bien fourbu. Il s'étire, mais nous sommes obligés de le presser un peu pour arriver à une heure décente à Saint-Jean de Maurienne. Nous ferons une pause plus longue à la Croix de Fer qui ne présente plus guère de difficultés une fois rendu au Glandon. Nous y arrivons d'ailleurs sans encombre. Nous découvrons avec dépit que le bar ne possède pas de tampon. Nous ferons donc des photos au panneau. Maurice et moi prenons un demi, et Pierre, visiblement résolu à lutter contre les crampes, une pinte accompagnée d'une copieuse coupe chocolat liégeois. Comme il ne s'est pas inscrit à la rando permanente, Maurice lui suggère d'éviter le col du Mollard et de descendre directement à Saint Jean de Maurienne pour s'éviter un peu de dénivelé. Je les laisse un peu pour aller faire des photos.
_DSC0029 by joann masuyer, sur Flickr
_DSC0030 by joann masuyer, sur Flickr
_DSC0031 by joann masuyer, sur Flickr
Nous enfourchons de nouveau nos bécanes et amorçons la descente sur Saint Sorlin d'Arves.
_DSC0032 by joann masuyer, sur Flickr
_DSC0033 by joann masuyer, sur Flickr
_DSC0034 by joann masuyer, sur Flickr
Au croisement de le D80 et de la D926, nous convenons de nous retrouver à Saint-Jean de Maurienne. Pierre prend la D926 et Maurice et moi entamons la montée du col du Mollard. 6 km pas si faciles, notamment au début et à la fin dans le hameau du Mollard.
_DSC0036 by joann masuyer, sur Flickr
Après une photo de sécurité, nous prenons le chemin d'Albiez le Vieux où nous espérons obtenir un tampon. Nous descendons prudemment, la route venant d'être scalpée en prévision de sa réfection. Une aimable bistrotière nous offrira les coups de tampons réglementaires qu'elle agrémentera de petits tampons plus légers. La journée est presque finie, je prends une Chouffe et Maurice un demi.
La descente sur Saint Jean est superbe et nous donne envie de refaire à l'occasion le Col du Mollard par ce versant. A Saint-jean nous retrouvons Pierre à la terrasse bondée d'un restaurant où nous faisons le plein de sucres lents (et quelques rapides!) avant d'aller installer notre bivouac près d'un plan d'eau.
_DSC0011 by joann masuyer, sur Flickr
Nous ne sommes en tout cas pas au bout de nos peines.car il reste encore une dizaine de km et pas loin de 700m de dénivelé pour atteindre le col. Après Celliers Dessus, nous quittons l'étage forestier pour les alpages. L'exotisme commence pour le jurassien. D'autant que j'aperçois au loin un Mont Blanc qui n'a pas la physionomie que je lui connais.
_DSC0012 by joann masuyer, sur Flickr
Pierre fait des pauses plus régulières, et j'en partage quelques unes avec lui, pour détendre mes pieds. Nous apercevons les derniers lacets, et vu du bas, ils nous semblent présenter des pourcentages solides. On verra bien.
Une fois dedans, c'est moins impressionnant et j'arrive au sommet, Maurice y est déjà, j'ai l'habitude. Nous allons nous installer à la terrasse du bistrot où nous prendrons un café et un tampon, puisque c'est le 1er point de contrôle de la rando. Pierre nous rejoint, pendant que je tente de réajuster un peu ma cale, mes problèmes de pieds n'étant pas résolus. Mais nous repartons évidemment assez vite, nous ne sommes pas encore arrivés au but et un beau morceau nous attend encore.
_DSC0013 by joann masuyer, sur Flickr
_DSC0014 by joann masuyer, sur Flickr
La descente sur La Chambre est longue, technique et agréable. Pierre ouvre la marche, et nous enchaînons les courbes à vive allure. Un peu après Saint-François Longchamp, j'aperçois un panneau "Route du Baroque" qui me donne une idée pour une prochaine randonnée alpino-culturelle. A la Chambre nous procédons à quelques emplettes boulangères et échangeons quelques mots avec un cyclotouriste chambérien chevauchant une jolie randonneuse Perrin. Une traversée rapide du fond de la vallée de la Maurienne nous conduit parè-dessus l'autoroute et l'Arc à Saint Etienne de Cuines et au pied du col du Glandon. Au 5e km depuis La Chambre, la route s'incline pour de bon, et me met un peu dans le mal. Les échauffements au pied reviennent mais après avoir supporté 1 mois de perte de sensibilité aux orteils extérieurs droits suite à notre escapade sur les 7 Majeurs, j'ai décidé de poser le pied dès que ça commençait et d'en profiter pour prendre des photos. C'est plutôt efficace.
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Les arbres se raréfient puis apparaissent au loin les célèbres derniers lacets du Glandon. La montée n'est pas de tout repos, n'offrant que deux courts répits, et en les apercevant de loin, empruntés par d'autres véhicules, on devine aisément que les derniers kilomètres du Glandon se gagnent à la sueur de son front pour les non motorisés. Je mets tout à gauche, baisse la casquette et j'y vais. Dans les lacets, j'observe plus bas mais ne voit toujours pas Pierre. Cette dernière difficulté se passe plutôt bien, par rapport à une montée qui m'a parue être la plus difficile que j'ai faite jusque là. Maurice est là depuis une vingtaine de minutes. Je lui propose de boire un coup, il préférerait attendre la Croix de Fer qui est un point de contrôle. Je lui annonce que Pierre a pris pas mal de retard et nous nous attablons finalement. Deux planeurs radio-commandé effectuent des acrobaties impressionnantes.
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Nous apercevons Pierre, je vais l'attendre pour immortaliser son arrivée au Glandon.
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Il a été rattrapé par les crampes et il est bien fourbu. Il s'étire, mais nous sommes obligés de le presser un peu pour arriver à une heure décente à Saint-Jean de Maurienne. Nous ferons une pause plus longue à la Croix de Fer qui ne présente plus guère de difficultés une fois rendu au Glandon. Nous y arrivons d'ailleurs sans encombre. Nous découvrons avec dépit que le bar ne possède pas de tampon. Nous ferons donc des photos au panneau. Maurice et moi prenons un demi, et Pierre, visiblement résolu à lutter contre les crampes, une pinte accompagnée d'une copieuse coupe chocolat liégeois. Comme il ne s'est pas inscrit à la rando permanente, Maurice lui suggère d'éviter le col du Mollard et de descendre directement à Saint Jean de Maurienne pour s'éviter un peu de dénivelé. Je les laisse un peu pour aller faire des photos.
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Nous enfourchons de nouveau nos bécanes et amorçons la descente sur Saint Sorlin d'Arves.
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Au croisement de le D80 et de la D926, nous convenons de nous retrouver à Saint-Jean de Maurienne. Pierre prend la D926 et Maurice et moi entamons la montée du col du Mollard. 6 km pas si faciles, notamment au début et à la fin dans le hameau du Mollard.
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Après une photo de sécurité, nous prenons le chemin d'Albiez le Vieux où nous espérons obtenir un tampon. Nous descendons prudemment, la route venant d'être scalpée en prévision de sa réfection. Une aimable bistrotière nous offrira les coups de tampons réglementaires qu'elle agrémentera de petits tampons plus légers. La journée est presque finie, je prends une Chouffe et Maurice un demi.
La descente sur Saint Jean est superbe et nous donne envie de refaire à l'occasion le Col du Mollard par ce versant. A Saint-jean nous retrouvons Pierre à la terrasse bondée d'un restaurant où nous faisons le plein de sucres lents (et quelques rapides!) avant d'aller installer notre bivouac près d'un plan d'eau.
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James Ruffier
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Re: Les 2000 Savoyards : le compte-rendu
Mardi 23 août, 5h00. Nous avalons quelques trucs en pliant notre campement et nous mettons en route une heure plus tard. Maurice a proposé que nous montions au Galibier par le col d'Albanne, ce qui nous permet d'éviter la nationale jusqu'à Saint Michel de Maurienne et de s'épargner de la circulation sur une partie d'un Galibier très touristique. La veille nous nous étions mis dans la tête avec Maurice de franchir le col du Mont Cenis sur cette étape. Mais nous y reviendrons. A peine quitté le plan d'eau que la grimpette commence et ça ne rigole pas vraiment. Nous ne sommes qu'au Bochet que nous tombons les coupe-vent. La première partie de l'ascension emprunte la route construite pour desservir les Karellis. Ce n'est pas merveilleusement bucolique et malgré l'heure matinale, quelques véhicules motorisés l'empruntent pour alimenter l'activité touristique de la station. Quelques jolis points de vue s'offrent néanmoins à mon objectif.
_DSC0037 by joann masuyer, sur Flickr
_DSC0039 by joann masuyer, sur Flickr
Maurice est devant, je ne le vois plus. Je ne vois plus non plus Pierre qui est maintenant derrière moi. Ça risque de devenir compliqué pour notre ami belge. A la dernière épingle avant Montricher, je retrouve Maurice qui attend. Je m'arrête avec lui. Nous discutons de la situation, car il commence à sembler évident que nous ne pourrons pas enchaîner Galibier et Col de Montgenèvre à ce rythme. Nous avons commencé à abandonner l'idée, sûrement trop optimiste, d'y ajouter le col du Mont Cenis, comme j'en aurais la certitude le lendemain en en gravissant les pentes. Une grosse vingtaine de minutes s'écoulent encore avant l'arrivée de Pierre. Nous n'avons fait que 8 km et pas la moitié du dénivelé pour le col d'Albanne. Alors que dire d'une montée au Galibier. Je propose à Pierre d'alléger son chargement et de faire un colis à Valloire. Mais nous commençons à être un peu tous trop fatigués pour réfléchir sereinement. Je pars devant et Maurice reste avec Pierre. Un peu après Montricher, la route se scinde en deux et nous quittons celle qui mène aux Karellis pour celle qui monte à Albanne. Je retrouve une route de col comme je les aime, peu fréquentée, dans une ambiance forestière. Je pourrais être dans mon Jura si le mélézin n'avait pas remplacé les pessières et hêtraies-sapinières qui peuplent mes paysages. Pour une fois je franchis un col en-tête. Le col d'Albanne est un peu plus haut que son voisin du Télégraphe.
_DSC0040 by joann masuyer, sur Flickr
_DSC0041 by joann masuyer, sur Flickr
Maurice arrive un peu plus tard. Il a laissé Pierre au niveau de la bifurcation avec la route du haut des Karellis. Mais ça monte un plus raide à cet endroit et je crains que nous ayons à attendre encore un peu notre compère qui est visiblement cuit et dont le vélo est plus dans une configuration plus adaptée au cyclocamping qu'à un raid alpin comme celui que nous envisageons. L'idée serait qu'il descende par le Télégraphe pour rejoindre le pied du Col de l'Iseran où nous pourrions le rejoindre le soir même dans l'hypothèse, de plus en plus improbable, où nous parviendrions à passer le col du Mont Cenis. En attendant, il nous faut rejoindre Valloire, nous achèverons de nous décider devant quelques viennoiseries. Descente sur Albanne puis Albannette où la route se transforme en piste forestière, devant laquelle a été posé une barrière interdisant le passage aux véhicules motorisés. Maurice a appelé le maire la semaine précédente qui lui a confirmé que ça passait à vélo. C'est gravelisant comme on dit et nous comprenons assez vite que ce chemin est victime de l'érosion de ses pentes. Nous descendons doucement, slalomant au mieux pour épargner nos bécanes. Sur une très courte portion, il faut même pousser.
_DSC0042 by joann masuyer, sur Flickr
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Après quelques kilomètres, nous retrouvons le bitume et un peu plus loin une boulangerie. Derniers échanges avant de nous séparer et de s'atteler au gros morceau du jour le Galibier. L'ayant franchi dans les deux sens il y a à peine plus d'un mois, je ne suis pas en terrain inconnu. Je me rappelle que la sortie de Valloire est assez éprouvante, avec sa circulation et ses pourcentages solides mais que ça se calme ensuite jusqu'au Plan Lachat, d'où commencent les choses sérieuses. Pour cause de douleurs au pied, je viens d'apprendre hier que ça pourrait venir d'un lymphoedème partagé dans la famille, j'effectue quelques arrêts photos qui joignent l'utile à l'agréable.
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Bien sûr chargé comme je suis, je me fais surtout doubler par les autres cyclistes, mais au gré des arrêts de chacun, il arrive que nous nous retrouvions. Je me retrouve dans la roue d'un sexagénaire arborant une hermine sur les fesses de son cuissard et qui m'avait passé précédemment. Il a l'air plutôt cuit, mais il monte avec une belle persévérance. En le passant, j'engage la conversation. Nous roulons ensemble 500 m, ce dont il me remercie car il m'avoue que après l'Iseran la veille, la montée des cols en solitaire peut s'avérer parfois un peu monotone. Puis nous nous séparons, je ne voudrais pas que Maurice attrape froid au sommet.
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Je continue également à être dépassé par de gros 4X4, voire des camions 4X4, échappés d'un salon du 4X4 organisé à Valloire. Comment se transformer en "aventurier" avec un gros chèque et des mètres cubes de gazole, voilà la promesse. Je me dis que la station de Valloire est capable de pleurer sur la fonte des glaciers et le raccourcissement de la saison hivernale qui a fait sa fortune tout en organisant ce type de gabegie énergétique. Bel exemple de la fameuse dissonance cognitive.... Décidément ce Galibier me rend toujours l'humeur un peu maussade. Il faudra que je trouve d'autres alternatives. Arrivé au sommet, je retrouve Maurice. Les glaciers ont retrouvé un peu de blancheur, souvenirs des quelques précipitations bienvenues quoiqu'insuffisantes de la semaine précédente.
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Après une pause bière au refuge qui se trouve à la sortie du tunnel côté Lautaret, nous amorçons la descente vers Briançon. Une ombre de grand rapace me fait lever la tête et j'ai la chance d'apercevoir un aigle royal, petit cadeau bienvenu. Nous descendons à bon rythme pour atteindre Briançon où nous faisons une pause déjeuner dans une boulangerie face au fort Vauban. Il fait fort chaud et le col de Montgenèvre est devant nous. Il ne devrait pas être trop difficile mais le trafic y sera sans doute dense. Effectivement nous montons dans un flot de véhicules et surtout sous un soleil des plus ardents. Un peu d'air vient nous rafraîchir au gré des épingles. Je regrette un peu ce contrôle à Montgenèvre, j'aurais préféré passer par Bardonnechia et la vallée de la Clarée. Mais bon. Avec le chargement, la chaleur, la fatigue accumulée et la circulation, le col n'est pas si facile, heureusement, contrepartie du manque d'ombre, il ouvre quelques jolis coups d'oeil sur le briançonnais et la vallée de la Clarée.
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Les derniers hectomètres dans le village de Montgenèvre jusqu'au sens giratoire sont plus durs qu'attendu. Un bistrot nous offre tampon et nous vend bière. Nous ne passerons pas le col du Mont Cenis et il nous faut maintenant descendre sur Susa. Ce n'est pas la partie la plus agréable du parcours et dès la sortie de Susa, la route se dresse vers le Mont Cenis. Nous ne montons pas longtemps puisque nous avons prévu d'éviter une partie de cet axe important en passant par Novalesa. Nous redescendons donc l'équivalent de ce que nous venons de monter, et roulons à peu près au plat jusqu'un peu après Vanaus où sont établit les opposants au TAV et une usine hydro-électrique. Ensuite, ça monte tranquillement jusqu'à Novalesa. Nous y trouvons une fontaine qui coule et des toilettes publiques qui pourront abriter nos ablutions.Nous nous asseyons à la terrasse d'un café où nous espérons manger, mais nous sommes renvoyés vers l'Hôtel de la Poste. Nous profitons tout de même d'une bière dans une jolie ambiance de village où deux papys en terrasse interpellent quelques passants avec qui ils échangent des propos qui me font regretter de ne pas parler l'italien. J'aime beaucoup cette atmosphère des villages du Piemont italien. Nous arrivons à l'Hotel de la Poste à 19h00, ce qui est un peu tôt dans ces contrées. Nous nous attablons autour d'une nouvelle bière en attendant de passer à table. C'est assez vivant, ça me rappelle les bistrots de campagne de mon enfance. Nous passons à table dans une salle immense dans laquelle ne se trouve encore que deux convives et deux serveuses installées dans une posture très professionelle près du sas de la cuisine, attentives aux besoins de la clientèle. Un article est fièrement exhibé, le restaurant a reçu le Prince Serge de Yougoslavie que je ne connaissais pas, n'étant pas lecteur de Point de Vue Images du Monde. Maurice commence à s'inquiéter pour la douloureuse. Sur la table, une bouteille de vin de pays et une bouteille d'eau minérale. Nous commençons par des raviolis pour Maurice et des gnocchis au pistou pour moi, suivis d'une escalope milanaise. Un petit dessert pour finir et il faut passer à la caisse : 36€ pour deux, bières comprises ! Décidément, l'Italie offre bien des charmes aux cyclorandonneurs. Petit passage aux WC publics pour nos ablutions vespérales avant de rejoindre un champ à l'entrée du village repéré par Maurice à la montée. La jeunesse locale flirte et pétarade dans la douceur de ce soir d'été. Il fait nuit quand nous installons notre bivouac. Nous trouvons le sommeil malgré les bruits de mobylettes et la visite d'un renard fort surpris pas notre présence.
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Maurice est devant, je ne le vois plus. Je ne vois plus non plus Pierre qui est maintenant derrière moi. Ça risque de devenir compliqué pour notre ami belge. A la dernière épingle avant Montricher, je retrouve Maurice qui attend. Je m'arrête avec lui. Nous discutons de la situation, car il commence à sembler évident que nous ne pourrons pas enchaîner Galibier et Col de Montgenèvre à ce rythme. Nous avons commencé à abandonner l'idée, sûrement trop optimiste, d'y ajouter le col du Mont Cenis, comme j'en aurais la certitude le lendemain en en gravissant les pentes. Une grosse vingtaine de minutes s'écoulent encore avant l'arrivée de Pierre. Nous n'avons fait que 8 km et pas la moitié du dénivelé pour le col d'Albanne. Alors que dire d'une montée au Galibier. Je propose à Pierre d'alléger son chargement et de faire un colis à Valloire. Mais nous commençons à être un peu tous trop fatigués pour réfléchir sereinement. Je pars devant et Maurice reste avec Pierre. Un peu après Montricher, la route se scinde en deux et nous quittons celle qui mène aux Karellis pour celle qui monte à Albanne. Je retrouve une route de col comme je les aime, peu fréquentée, dans une ambiance forestière. Je pourrais être dans mon Jura si le mélézin n'avait pas remplacé les pessières et hêtraies-sapinières qui peuplent mes paysages. Pour une fois je franchis un col en-tête. Le col d'Albanne est un peu plus haut que son voisin du Télégraphe.
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Maurice arrive un peu plus tard. Il a laissé Pierre au niveau de la bifurcation avec la route du haut des Karellis. Mais ça monte un plus raide à cet endroit et je crains que nous ayons à attendre encore un peu notre compère qui est visiblement cuit et dont le vélo est plus dans une configuration plus adaptée au cyclocamping qu'à un raid alpin comme celui que nous envisageons. L'idée serait qu'il descende par le Télégraphe pour rejoindre le pied du Col de l'Iseran où nous pourrions le rejoindre le soir même dans l'hypothèse, de plus en plus improbable, où nous parviendrions à passer le col du Mont Cenis. En attendant, il nous faut rejoindre Valloire, nous achèverons de nous décider devant quelques viennoiseries. Descente sur Albanne puis Albannette où la route se transforme en piste forestière, devant laquelle a été posé une barrière interdisant le passage aux véhicules motorisés. Maurice a appelé le maire la semaine précédente qui lui a confirmé que ça passait à vélo. C'est gravelisant comme on dit et nous comprenons assez vite que ce chemin est victime de l'érosion de ses pentes. Nous descendons doucement, slalomant au mieux pour épargner nos bécanes. Sur une très courte portion, il faut même pousser.
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Après quelques kilomètres, nous retrouvons le bitume et un peu plus loin une boulangerie. Derniers échanges avant de nous séparer et de s'atteler au gros morceau du jour le Galibier. L'ayant franchi dans les deux sens il y a à peine plus d'un mois, je ne suis pas en terrain inconnu. Je me rappelle que la sortie de Valloire est assez éprouvante, avec sa circulation et ses pourcentages solides mais que ça se calme ensuite jusqu'au Plan Lachat, d'où commencent les choses sérieuses. Pour cause de douleurs au pied, je viens d'apprendre hier que ça pourrait venir d'un lymphoedème partagé dans la famille, j'effectue quelques arrêts photos qui joignent l'utile à l'agréable.
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Bien sûr chargé comme je suis, je me fais surtout doubler par les autres cyclistes, mais au gré des arrêts de chacun, il arrive que nous nous retrouvions. Je me retrouve dans la roue d'un sexagénaire arborant une hermine sur les fesses de son cuissard et qui m'avait passé précédemment. Il a l'air plutôt cuit, mais il monte avec une belle persévérance. En le passant, j'engage la conversation. Nous roulons ensemble 500 m, ce dont il me remercie car il m'avoue que après l'Iseran la veille, la montée des cols en solitaire peut s'avérer parfois un peu monotone. Puis nous nous séparons, je ne voudrais pas que Maurice attrape froid au sommet.
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Je continue également à être dépassé par de gros 4X4, voire des camions 4X4, échappés d'un salon du 4X4 organisé à Valloire. Comment se transformer en "aventurier" avec un gros chèque et des mètres cubes de gazole, voilà la promesse. Je me dis que la station de Valloire est capable de pleurer sur la fonte des glaciers et le raccourcissement de la saison hivernale qui a fait sa fortune tout en organisant ce type de gabegie énergétique. Bel exemple de la fameuse dissonance cognitive.... Décidément ce Galibier me rend toujours l'humeur un peu maussade. Il faudra que je trouve d'autres alternatives. Arrivé au sommet, je retrouve Maurice. Les glaciers ont retrouvé un peu de blancheur, souvenirs des quelques précipitations bienvenues quoiqu'insuffisantes de la semaine précédente.
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Après une pause bière au refuge qui se trouve à la sortie du tunnel côté Lautaret, nous amorçons la descente vers Briançon. Une ombre de grand rapace me fait lever la tête et j'ai la chance d'apercevoir un aigle royal, petit cadeau bienvenu. Nous descendons à bon rythme pour atteindre Briançon où nous faisons une pause déjeuner dans une boulangerie face au fort Vauban. Il fait fort chaud et le col de Montgenèvre est devant nous. Il ne devrait pas être trop difficile mais le trafic y sera sans doute dense. Effectivement nous montons dans un flot de véhicules et surtout sous un soleil des plus ardents. Un peu d'air vient nous rafraîchir au gré des épingles. Je regrette un peu ce contrôle à Montgenèvre, j'aurais préféré passer par Bardonnechia et la vallée de la Clarée. Mais bon. Avec le chargement, la chaleur, la fatigue accumulée et la circulation, le col n'est pas si facile, heureusement, contrepartie du manque d'ombre, il ouvre quelques jolis coups d'oeil sur le briançonnais et la vallée de la Clarée.
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Les derniers hectomètres dans le village de Montgenèvre jusqu'au sens giratoire sont plus durs qu'attendu. Un bistrot nous offre tampon et nous vend bière. Nous ne passerons pas le col du Mont Cenis et il nous faut maintenant descendre sur Susa. Ce n'est pas la partie la plus agréable du parcours et dès la sortie de Susa, la route se dresse vers le Mont Cenis. Nous ne montons pas longtemps puisque nous avons prévu d'éviter une partie de cet axe important en passant par Novalesa. Nous redescendons donc l'équivalent de ce que nous venons de monter, et roulons à peu près au plat jusqu'un peu après Vanaus où sont établit les opposants au TAV et une usine hydro-électrique. Ensuite, ça monte tranquillement jusqu'à Novalesa. Nous y trouvons une fontaine qui coule et des toilettes publiques qui pourront abriter nos ablutions.Nous nous asseyons à la terrasse d'un café où nous espérons manger, mais nous sommes renvoyés vers l'Hôtel de la Poste. Nous profitons tout de même d'une bière dans une jolie ambiance de village où deux papys en terrasse interpellent quelques passants avec qui ils échangent des propos qui me font regretter de ne pas parler l'italien. J'aime beaucoup cette atmosphère des villages du Piemont italien. Nous arrivons à l'Hotel de la Poste à 19h00, ce qui est un peu tôt dans ces contrées. Nous nous attablons autour d'une nouvelle bière en attendant de passer à table. C'est assez vivant, ça me rappelle les bistrots de campagne de mon enfance. Nous passons à table dans une salle immense dans laquelle ne se trouve encore que deux convives et deux serveuses installées dans une posture très professionelle près du sas de la cuisine, attentives aux besoins de la clientèle. Un article est fièrement exhibé, le restaurant a reçu le Prince Serge de Yougoslavie que je ne connaissais pas, n'étant pas lecteur de Point de Vue Images du Monde. Maurice commence à s'inquiéter pour la douloureuse. Sur la table, une bouteille de vin de pays et une bouteille d'eau minérale. Nous commençons par des raviolis pour Maurice et des gnocchis au pistou pour moi, suivis d'une escalope milanaise. Un petit dessert pour finir et il faut passer à la caisse : 36€ pour deux, bières comprises ! Décidément, l'Italie offre bien des charmes aux cyclorandonneurs. Petit passage aux WC publics pour nos ablutions vespérales avant de rejoindre un champ à l'entrée du village repéré par Maurice à la montée. La jeunesse locale flirte et pétarade dans la douceur de ce soir d'été. Il fait nuit quand nous installons notre bivouac. Nous trouvons le sommeil malgré les bruits de mobylettes et la visite d'un renard fort surpris pas notre présence.
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Re: Les 2000 Savoyards : le compte-rendu
Super, et merci, Joann. J'attends la suite du feuilleton...
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Re: Les 2000 Savoyards : le compte-rendu
J'en profite pour vous remercier de vos encouragements.
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Re: Les 2000 Savoyards : le compte-rendu
J'ai une question: comment peux-tu continuer de rouler avec des chaussures de vélo pédales automatiques alors qu'elles te font tant souffrir?
Question rendement, je ne peux que m'interroger: le temps gagné en grimpant plus vite grâce aux pédales auto n'est-il pas ensuite perdu pour faire les pauses imposées par tes douleurs? Tout cela sachant que l'énergie nécessaire pour te hisser en haut des cols est exactement la même avec ou sans pédales auto.
Je suis parti cette année avec mes pédales plates genre BMX et tout mon barda (vélo + sacoches etc. = 30 kg au bas mot) et je t'assure ne pas avoir pensé (et encore moins regretté) mes pédales auto. Le confort était là et même sans "tirer", je n'ai pas manqué de puissance.
Question rendement, je ne peux que m'interroger: le temps gagné en grimpant plus vite grâce aux pédales auto n'est-il pas ensuite perdu pour faire les pauses imposées par tes douleurs? Tout cela sachant que l'énergie nécessaire pour te hisser en haut des cols est exactement la même avec ou sans pédales auto.
Je suis parti cette année avec mes pédales plates genre BMX et tout mon barda (vélo + sacoches etc. = 30 kg au bas mot) et je t'assure ne pas avoir pensé (et encore moins regretté) mes pédales auto. Le confort était là et même sans "tirer", je n'ai pas manqué de puissance.
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Re: Les 2000 Savoyards : le compte-rendu
Ah, je suis bien content que vous soyez passés par ce fameux Col d'Albanne ! L'ambiance rocailleuse y est impressionnante et, comme je l'avais signalé à Maurice, mieux vaut ne pas s'y trouver (là encore !) par temps orageux : ce sont de véritables armoires qui dévalent dans les éboulis.
Ben oui : triste Galibier, que ne lui a -t-on pas fait subir avec tous ces 4x4 fanfarons ! Un échappatoire par le Col des Rochilles et la Vallée de Névache, donne un bon compromis si l'on accepte de poser parfois le pied dans la descente sur le Refuge des Drayères. Il passe confortablement en VTT. Il reste alors plus qu'à franchir le Col de l'Echelle pour rejoindre la route de Suza.
J'attends de savoir comment vous avez "digéré" la rude grimpée du Col du Mont-Cenis par Novalèsa...
Au sujet des pédales automatiques, j'espère toutefois que tu utilises des modèles "SPD" et non des modèles "Route" et surtout des chaussures VTT.
Au sujet du lymphoedème, à l'étape, il faudrait pouvoir utiliser les recettes de Grand-Mère : Une cuvette d'eau tiède 10', puis brusquement 1 à 2 minutes eau glacée (avec même présence de glaçons) puis retourner 1 à 2 mn dans le tiède. (minime vasodilatation - brusque vasoconstriction puis retour au tiède confortable pour assurer un "drainage"). Pour ce qui est des glaçons, je te souhaite que l'hôtelier ne doute pas de ton affection pour le Pastis
Ben oui : triste Galibier, que ne lui a -t-on pas fait subir avec tous ces 4x4 fanfarons ! Un échappatoire par le Col des Rochilles et la Vallée de Névache, donne un bon compromis si l'on accepte de poser parfois le pied dans la descente sur le Refuge des Drayères. Il passe confortablement en VTT. Il reste alors plus qu'à franchir le Col de l'Echelle pour rejoindre la route de Suza.
J'attends de savoir comment vous avez "digéré" la rude grimpée du Col du Mont-Cenis par Novalèsa...
Au sujet des pédales automatiques, j'espère toutefois que tu utilises des modèles "SPD" et non des modèles "Route" et surtout des chaussures VTT.
Au sujet du lymphoedème, à l'étape, il faudrait pouvoir utiliser les recettes de Grand-Mère : Une cuvette d'eau tiède 10', puis brusquement 1 à 2 minutes eau glacée (avec même présence de glaçons) puis retourner 1 à 2 mn dans le tiède. (minime vasodilatation - brusque vasoconstriction puis retour au tiède confortable pour assurer un "drainage"). Pour ce qui est des glaçons, je te souhaite que l'hôtelier ne doute pas de ton affection pour le Pastis
Sans cap, tous les vents sont contraires....
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Re: Les 2000 Savoyards : le compte-rendu
C'est une hypothèse envisagée. Je pensais aller voir un podologue, mais il se trouve qu'il y a quelques jours mon oncle, kiné, a vu mes pieds et m'a dit que je souffrais de lymphœdème. J'ai aussi tenté les sandales spd. Je vais essayer d'aller voir un médecin du sport et un angiologue. En attendant je vais tenter de mettre les pédales mixtes de mon VSF.AngstromCyclo a écrit : ↑lun. 29 août 2022 18:09 J'ai une question: comment peux-tu continuer de rouler avec des chaussures de vélo pédales automatiques alors qu'elles te font tant souffrir?
Je note le tuyau.CYCLOHC a écrit : ↑lun. 29 août 2022 19:09
Ben oui : triste Galibier, que ne lui a -t-on pas fait subir avec tous ces 4x4 fanfarons ! Un échappatoire par le Col des Rochilles et la Vallée de Névache, donne un bon compromis si l'on accepte de poser parfois le pied dans la descente sur le Refuge des Drayères. Il passe confortablement en VTT. Il reste alors plus qu'à franchir le Col de l'Echelle pour rejoindre la route de Suza.
Oui j'utilise des pédales SPD. Avec des Mavic Cosmic Boa. Bon j'essaierai de trouver des chaussures à lacets la prochaine fois, mais il n'y avait que ce modèle qui m'allait chez le vélociste. Remarque pour mon voyage à Poitiers, j'utilisais des cales SPD-SL et je n'avais pas ce problème. Je vais essayer ton remède, mais en mode bivouac, comme nous étions, c'était un peu compliqué.CYCLOHC a écrit : ↑lun. 29 août 2022 19:09 Au sujet des pédales automatiques, j'espère toutefois que tu utilises des modèles "SPD" et non des modèles "Route" et surtout des chaussures VTT.
Au sujet du lymphoedème, à l'étape, il faudrait pouvoir utiliser les recettes de Grand-Mère : Une cuvette d'eau tiède 10', puis brusquement 1 à 2 minutes eau glacée (avec même présence de glaçons) puis retourner 1 à 2 mn dans le tiède. (minime vasodilatation - brusque vasoconstriction puis retour au tiède confortable pour assurer un "drainage"). Pour ce qui est des glaçons, je te souhaite que l'hôtelier ne doute pas de ton affection pour le Pastis
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Re: Les 2000 Savoyards : le compte-rendu
Mercredi 24 août, 5h00, le réveil sonne. La veille nous avons appelé Pierre puisque nous n'avions pas réussi à passer le Mont Cenis. Il arrivait au col de la Madeleine et basculait sur Bessans où il devait passer la nuit. Il a bien roulé. Nous verrons si nous le rattrapons demain, mais il a un col d'avance sur nous. En attendant, nous partons dans la nuit finissante. Dès la sortie de Novalesa, la route commence à s'incliner très sérieusement. Comme je le constaterai à Moncenisio, il y a 600 m d'altitude à prendre sur 6 km. Le calcul est vite fait. Le jour se lève au fur et à mesure où nous gravissons une pente sévère. Son exposition nous fait apprécier l'heure matinale à laquelle nous grimpons. En plein après-midi, ça doit être l'horreur. Certaines épingles offrent un léger répit quand d'autres s'avèrent redoutables. Mais la vue est superbe et la route slalome autour du lit d'un torrent qui agrémente notre effort. A Montcenisio nous avons pris de l'altitude, mais nous allons en perdre pas mal pour rejoindre la S25. La rouet equi y conduit est toutefois charmante, forestière et passant auprès de deux petits lacs. Quand nous rejoignons la S25, je pense que ça va désormais être une aimable plaisanterie. J'ai été un peu présomptueux. Il est encore tôt, la circulation n'est pas encore un problème. Mais ça monte dur quand même. Le long de la route, des hôtels abandonnés, vestiges du temps de la splendeur de cette route. Un peu après la frontière, au niveau du barrage St-Nicolas, le relief s'aplanit. Il ne fait pas chaud auprès du petit lac sur la Cenise. Au bout de cette ligne droite et plane, une succession de lacets m'attendent à la fin desquels je vais commencer à voir le remblai du barrage hydro-électrique du Mont Cenis. Je sais par Maurice, qui est un peu plus loin devant, que quand je serai à hauteur de l'ouvrage, les difficultés seront terminée et que le col se trouve un peu plus plus loin. Ca y est je vois le lac, le café approche.
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Les pourtours du lac sont envahis de camping-cars et à la terrasse du premier bistrot que je rencontre, je retrouve Maurice attablé devant un café. Je fais de même et une fois obtenu notre tampon de validation, nous reprenons la route.
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Nous arrivons au col en même temps que de jeunes skieuses de fond qui l'ont grimpé sur leurs skis à roulettes depuis l'autre versant. Ca doit être un rude effort !
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La descente vers Lanslevillard est agréable mais depuis un moment mon frein arrière chante désagréablement. La queue devant la boulangerie nous décourage mais je trouve une paire de plaquettes dans un magasin de sport. Nous nous attaquons donc au verrou qui nous permettra d'accéder au plateau de Bessans, le col de la Madeleine, celui où se trouvait Pierre quand nous l'avons appelé la veille. Le pourcentage est soutenu, mais 3.5 km ce n'est pas bien long.
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A Bessans nous trouvons une boulangerie. Hélas pour moi qui commence à me lasser des viennoiseries et autres quiches ou pizza, le boucher traiteur est fermé. C'est un bien joli petit village dédié à la pratique du ski nordique. J'en profite pour changer mes plaquettes arrière et je comprends pourquoi elles chantaient. La garniture avait entièrement été mangée ! Je n'avais pas vérifié avant mon départ, imprévoyant que je suis. L'opération est rapidement effectuée mais j'aimais mieux le faire avant d'avoir à descendre un col de l'Iseran que je n'avais pas encore gravi. La route est sans difficulté jusqu'à Bonneval sur Arc où commence réellement l'ascension. Nous ne sommes pas tous seuls, la matinée est bien avancée. Les 3 premiers kilomètres sont soutenus, je laisse filer Maurice et monte à mon rythme.
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La pente se calme au moment où l'on débouche sur un premier vallon tout à fait bucolique.
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Un fois franchi le ruisseau de la Lenta qui donne son nom à ce vallon, la route s'incline de nouveau. Deux épingles permettent de varier les points de vue.
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Je me fais dépasser par une étonnante Morgan 3-wheeler. Ca change au moins un peu et c'est moins encombrant que le poids lourd qui s'est engagé dans la descente de l'Iseran malgré l'interdiction ! L'ascension n'est pas si terrible et je débouche le long d'un second vallon après le Pont de la Neige, mais cette fois la route continue obstinément à monter vers le col.
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Col auquel je parviens enfin, le trouvant bondé. Hélas, le bistrot devant lequel m'attend Maurice est fermé, il va falloir faire la queue pour la photo du vélo devant le panneau....
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Nous descendons vers Val d'Isère et après quelques freinages pas trop appuyés pour ne pas glacer mes plaquettes neuves, je peux me laisser aller. Je m'arrête faire quelques photos pour laisser filer un 4X4 qui me lâche à intervalles réguliers des pets noirâtres au visage.
Maurice fait de même
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_DSC0074 by joann masuyer, sur Flickr
A Val d'Isère nous nous offrons deux boissons rafraîchissantes houblonnées (la mienne plus que celle de Maurice) et nous enquérons de Pierre. Il est à Sainte Foy Tarentaise, il mange, un peu à l'écart de notre itinéraire et surtout un peu en contrebas. Nous avons prévu de filer sur le Petit Saint-Bernard en bifurquant un peu avant sur Monvalezan. Pour le moment, il est à l'arrêt, la température étant un peu haute. Nous reprenons nos vélos et partons affronter les tunnels. Au débouché du premier je découvre le Lac du Chevril.
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Le "géant" qui ornait le barrage a paraît-il été victime des outrages du temps et n'est plus visible. J'ai un peu connu l'auteur, Jean-Marie Pierret, qui résidait non loin de là où j'ai grandi. L'heure avance et nous avons une dernière difficulté devant nous, nous repartons rapidement. Je suis bien content de prendre les tunnels à la descente, c'est assez impressionnant de s'y trouver avec des voitures. Un peu avant Sainte Foy nous bifurquons donc. Une première bosse, une descente et là commencent les choses sérieuses. Il ne fait effectivement pas froid et les rues de Montvalezan sont plutôt abruptes. Le tout fini par une rampe peinte en rouge qui doit approcher les 10% et qui débouche sur la route D1090 un peu sous la Rosière. Les pourcentages sont nettement plus aimables et après la Rosière, c'est presque un long faux plat.
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Réjouis par la perspective d'une bière au sommet, je me mets à appuyer sur les pédales 4 km avant le col. J'ai été un peu présomptueux et un léger renforcement de la pente un peu avant l'hospice douche mes ardeurs. Arrivés au col, le bistrot ferme, ce qui finit de sanctionner mon manque de jambes en cette fin d'étape.
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Nous n'avons ni rattrapé, ni croisé Pierre. Visiblement, il n'est pas monté ici. Le prix de la nuit à l'hospice me semblant un peu trop élevé nous descendons jusqu'à La Rosière pour manger. Je rappelle Pierre, qui a trouvé un bivouac du côté de Bourg-Saint-Maurice mais nous n'arrivons pas à nous comprendre sur le lieu exact. Nous trouvons un petit chalet 2 places à 30€ la nuit au camping de la Rosière. On verra bien. Nous pouvons ainsi profiter d'une douche et recharger nos appareils.
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Les pourtours du lac sont envahis de camping-cars et à la terrasse du premier bistrot que je rencontre, je retrouve Maurice attablé devant un café. Je fais de même et une fois obtenu notre tampon de validation, nous reprenons la route.
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Nous arrivons au col en même temps que de jeunes skieuses de fond qui l'ont grimpé sur leurs skis à roulettes depuis l'autre versant. Ca doit être un rude effort !
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La descente vers Lanslevillard est agréable mais depuis un moment mon frein arrière chante désagréablement. La queue devant la boulangerie nous décourage mais je trouve une paire de plaquettes dans un magasin de sport. Nous nous attaquons donc au verrou qui nous permettra d'accéder au plateau de Bessans, le col de la Madeleine, celui où se trouvait Pierre quand nous l'avons appelé la veille. Le pourcentage est soutenu, mais 3.5 km ce n'est pas bien long.
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A Bessans nous trouvons une boulangerie. Hélas pour moi qui commence à me lasser des viennoiseries et autres quiches ou pizza, le boucher traiteur est fermé. C'est un bien joli petit village dédié à la pratique du ski nordique. J'en profite pour changer mes plaquettes arrière et je comprends pourquoi elles chantaient. La garniture avait entièrement été mangée ! Je n'avais pas vérifié avant mon départ, imprévoyant que je suis. L'opération est rapidement effectuée mais j'aimais mieux le faire avant d'avoir à descendre un col de l'Iseran que je n'avais pas encore gravi. La route est sans difficulté jusqu'à Bonneval sur Arc où commence réellement l'ascension. Nous ne sommes pas tous seuls, la matinée est bien avancée. Les 3 premiers kilomètres sont soutenus, je laisse filer Maurice et monte à mon rythme.
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La pente se calme au moment où l'on débouche sur un premier vallon tout à fait bucolique.
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Un fois franchi le ruisseau de la Lenta qui donne son nom à ce vallon, la route s'incline de nouveau. Deux épingles permettent de varier les points de vue.
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Je me fais dépasser par une étonnante Morgan 3-wheeler. Ca change au moins un peu et c'est moins encombrant que le poids lourd qui s'est engagé dans la descente de l'Iseran malgré l'interdiction ! L'ascension n'est pas si terrible et je débouche le long d'un second vallon après le Pont de la Neige, mais cette fois la route continue obstinément à monter vers le col.
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Col auquel je parviens enfin, le trouvant bondé. Hélas, le bistrot devant lequel m'attend Maurice est fermé, il va falloir faire la queue pour la photo du vélo devant le panneau....
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Nous descendons vers Val d'Isère et après quelques freinages pas trop appuyés pour ne pas glacer mes plaquettes neuves, je peux me laisser aller. Je m'arrête faire quelques photos pour laisser filer un 4X4 qui me lâche à intervalles réguliers des pets noirâtres au visage.
Maurice fait de même
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A Val d'Isère nous nous offrons deux boissons rafraîchissantes houblonnées (la mienne plus que celle de Maurice) et nous enquérons de Pierre. Il est à Sainte Foy Tarentaise, il mange, un peu à l'écart de notre itinéraire et surtout un peu en contrebas. Nous avons prévu de filer sur le Petit Saint-Bernard en bifurquant un peu avant sur Monvalezan. Pour le moment, il est à l'arrêt, la température étant un peu haute. Nous reprenons nos vélos et partons affronter les tunnels. Au débouché du premier je découvre le Lac du Chevril.
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Le "géant" qui ornait le barrage a paraît-il été victime des outrages du temps et n'est plus visible. J'ai un peu connu l'auteur, Jean-Marie Pierret, qui résidait non loin de là où j'ai grandi. L'heure avance et nous avons une dernière difficulté devant nous, nous repartons rapidement. Je suis bien content de prendre les tunnels à la descente, c'est assez impressionnant de s'y trouver avec des voitures. Un peu avant Sainte Foy nous bifurquons donc. Une première bosse, une descente et là commencent les choses sérieuses. Il ne fait effectivement pas froid et les rues de Montvalezan sont plutôt abruptes. Le tout fini par une rampe peinte en rouge qui doit approcher les 10% et qui débouche sur la route D1090 un peu sous la Rosière. Les pourcentages sont nettement plus aimables et après la Rosière, c'est presque un long faux plat.
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Réjouis par la perspective d'une bière au sommet, je me mets à appuyer sur les pédales 4 km avant le col. J'ai été un peu présomptueux et un léger renforcement de la pente un peu avant l'hospice douche mes ardeurs. Arrivés au col, le bistrot ferme, ce qui finit de sanctionner mon manque de jambes en cette fin d'étape.
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Nous n'avons ni rattrapé, ni croisé Pierre. Visiblement, il n'est pas monté ici. Le prix de la nuit à l'hospice me semblant un peu trop élevé nous descendons jusqu'à La Rosière pour manger. Je rappelle Pierre, qui a trouvé un bivouac du côté de Bourg-Saint-Maurice mais nous n'arrivons pas à nous comprendre sur le lieu exact. Nous trouvons un petit chalet 2 places à 30€ la nuit au camping de la Rosière. On verra bien. Nous pouvons ainsi profiter d'une douche et recharger nos appareils.
« Les pistes cyclables ne sont pas établies pour nous rendre service mais pour débarrasser les automobilistes de notre présence… Ce serait un calvaire de faire 200, voire 100 km dessus »
James Ruffier
https://2rouescommedesailes.blogspot.com/
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Re: Les 2000 Savoyards : le compte-rendu
Le 25 août, c'est le désormais traditionnel départ à 6h00. Une vingtaine de kilomètres de descente jusqu'à Bourg-Saint-Maurice où un arrêt boulangerie nous permet de faire le plein avant d'attaquer le Cormet de Roselend dont l'ascension commence tout de suite à la sortie de la petite ville savoyarde. C'est vraiment le type de route de col que j'apprécie. Nous progressons entre les arbres et le le torrent, le Versoyen. Après quelques kilomètres, nous voyons un panneau Bonneval les Bains où Pierre nous avait dit qu'il passait la nuit. Pas de regrets, nous aurions eu du mal à grimper jusque là après notre étape d'hier. La montée du Cormet de Roselend est en zone blanche, nous ne pouvons pas prendre de nouvelles de notre camarade. Je laisse Maurice s'échapper et je profite du paysage. Une succession de lacets me permet d'accéder à la Vallée des Chapieux. J'y aperçois de nouveau Maurice un peu plus loin. Surplombant Les Chapieux, les pentes de l'alpage dessinent des vagues herbeuses du plus bel effet.
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Maurice m'attend un peu plus loin pour me montrer la vue sur la Vallée des Glaciers.
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Nous pédalons un peu ensemble et je le laisse de nouveau filer. Je finis tranquillement mon effort et débouche sur le Cormet de Roselend où un vendeur de produits régionaux installe déjà son étal, signe qu'à cette saison, nous n'avons dû le calme de notre promenade qu'à l'heure matinale de notre départ.
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_DSC0090 by joann masuyer, sur Flickr
Toujours pas de réseau et nous n'avons pas rattrapé Pierre. Nous ne savons pas s'il est devant ou derrière nous. Nous continuons donc notre chemin pour essayer de trouver un endroit où ça passe. Après le refuge du Plan de la Lai, le lac de Roselend dévoile enfin ses charmes dans la douceur de la lumière matinale.
_DSC0091 by joann masuyer, sur Flickr
_DSC0092 by joann masuyer, sur Flickr
Arrive le col du Méraillet et nous franchissons le barrage avant notre dernière petite difficulté, les 2 km de montée qui nous attendent avant la descente sur le col du Pré. Avant de l'attaquer, nous profitons de la vue sur le le lac et sur la Pierre Menta.
_DSC0095 by joann masuyer, sur Flickr
_DSC0096 by joann masuyer, sur Flickr
Toujours impossible de joindre Pierre, nous ferons une tentative au café qui marque la fin de l'effort et où nous comptons faire tamponner nos cartons. Hélas, ça ne passe pas non plus. Mais de la terrasse où nous prenons un café, la vue est superbe.
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_DSC0100 by joann masuyer, sur Flickr
En descendant sur Arêche, la circulation est importante et les voitures qui doublent les nombreux cyclistes qui grimpent cette route étroite incitent à une descente prudente. J'aurais d'ailleurs une belle occasion de me féliciter du changement de mes plaquettes. Devant nous un camion de lait éprouve quelques difficultés avec les automobilistes qui votn au col du Pré. Quelques virages plus loin, il marque un arrêt et nous fait un signe pour nous indiquer qu'il nous cède le passage. Agréable attention dont nous le remercions. A Arêche je fais faire tamponner mon carton des BPF 73 dans un magasin de sport où je suis très chaleureusement accueilli par la patronne qui me pose des questions sur notre itinéraire. Nous parvenons enfin à joindre Pierre. Il a bien roulé, il est devant nous, à Villard sur Doron. Nous lui donnons rendez-vous au café à Conflans, autre BPF savoyard. Nous ne le rattraperons pas. Il est midi quand nous arrivons à Conflans. Nous buvons une bière. Pierre malgré son lourd équipement aura tout de même parcouru 370 km et presque 9500 m de dénivelé. De mon côté, je décide de prendre le train à Albertville pour moins courir le vendredi où m'attendent des agapes familiales. Nous nous disons au revoir et je file prendre mon train. Arrivé à Lons, je me déleste de mes bagages chez ma compagne. Et me surprends à retrouver un second souffle pour les 470 m de dénivelé sur 21 km qui m'attendent. Aurait-on motorisé mon vélo?
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Maurice m'attend un peu plus loin pour me montrer la vue sur la Vallée des Glaciers.
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Nous pédalons un peu ensemble et je le laisse de nouveau filer. Je finis tranquillement mon effort et débouche sur le Cormet de Roselend où un vendeur de produits régionaux installe déjà son étal, signe qu'à cette saison, nous n'avons dû le calme de notre promenade qu'à l'heure matinale de notre départ.
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Toujours pas de réseau et nous n'avons pas rattrapé Pierre. Nous ne savons pas s'il est devant ou derrière nous. Nous continuons donc notre chemin pour essayer de trouver un endroit où ça passe. Après le refuge du Plan de la Lai, le lac de Roselend dévoile enfin ses charmes dans la douceur de la lumière matinale.
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Arrive le col du Méraillet et nous franchissons le barrage avant notre dernière petite difficulté, les 2 km de montée qui nous attendent avant la descente sur le col du Pré. Avant de l'attaquer, nous profitons de la vue sur le le lac et sur la Pierre Menta.
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Toujours impossible de joindre Pierre, nous ferons une tentative au café qui marque la fin de l'effort et où nous comptons faire tamponner nos cartons. Hélas, ça ne passe pas non plus. Mais de la terrasse où nous prenons un café, la vue est superbe.
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En descendant sur Arêche, la circulation est importante et les voitures qui doublent les nombreux cyclistes qui grimpent cette route étroite incitent à une descente prudente. J'aurais d'ailleurs une belle occasion de me féliciter du changement de mes plaquettes. Devant nous un camion de lait éprouve quelques difficultés avec les automobilistes qui votn au col du Pré. Quelques virages plus loin, il marque un arrêt et nous fait un signe pour nous indiquer qu'il nous cède le passage. Agréable attention dont nous le remercions. A Arêche je fais faire tamponner mon carton des BPF 73 dans un magasin de sport où je suis très chaleureusement accueilli par la patronne qui me pose des questions sur notre itinéraire. Nous parvenons enfin à joindre Pierre. Il a bien roulé, il est devant nous, à Villard sur Doron. Nous lui donnons rendez-vous au café à Conflans, autre BPF savoyard. Nous ne le rattraperons pas. Il est midi quand nous arrivons à Conflans. Nous buvons une bière. Pierre malgré son lourd équipement aura tout de même parcouru 370 km et presque 9500 m de dénivelé. De mon côté, je décide de prendre le train à Albertville pour moins courir le vendredi où m'attendent des agapes familiales. Nous nous disons au revoir et je file prendre mon train. Arrivé à Lons, je me déleste de mes bagages chez ma compagne. Et me surprends à retrouver un second souffle pour les 470 m de dénivelé sur 21 km qui m'attendent. Aurait-on motorisé mon vélo?
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Re: Les 2000 Savoyards : le compte-rendu
Le parcours total de ces 5 jours.
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