Les 2000 Savoyards : les comptes-rendus

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AngstromCyclo
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Re: Les 2000 Savoyards : le compte-rendu

Message par AngstromCyclo »

Merci Joann. Très beau compte rendu d'une périple somptueux. Il me reste quelques uns de ces cols à accrocher à mon tableau et ça me motive à y aller, en prenant soin de planifier à des dates et des horaires qui sont compatibles avec une expérience apaisée des paysages et des routes.
L'étape d'approche a été peut-être payée sur le parcours.
Belle perf de Pierre qui n'a pas le même équipement et qui roule "en plat pays".
Je pense qu'il faudra trouver un maillot à pois pour Maurice et un distinguant le plus tenace et volontaire pour toi. :lol:

En tous cas bravo et chapeau à tous les 3. :bravo_double


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Angstrom

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CYCLOHC
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Re: Les 2000 Savoyards : le compte-rendu

Message par CYCLOHC »

Respect !
Belle ténacité. Merci pour ce compte rendu, on s'y croirait. Connaissant tous vos passages, vous m'avez replongé dans mes defis dantan !


Sans cap, tous les vents sont contraires....

Quidam
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Re: Les 2000 Savoyards : le compte-rendu

Message par Quidam »

Merci pour la ballade !
Ça donne envie de s'entraîner pour pouvoir espérer vous suivre un jour.


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Pedrodelaluna
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Re: Les 2000 Savoyards : le compte-rendu

Message par Pedrodelaluna »

Quidam a écrit : mer. 31 août 2022 00:20 Merci pour la ballade !
Ça donne envie de s'entraîner pour pouvoir espérer vous suivre un jour.
J'aurais envie de te dire: tout le monde peut le faire, s'il veut le faire. Adapter les moyens, les plannings, les délais, ... en clair le profil du défi personnel cyclo-touristico-sportif. Ce que tout le monde ne peut pas faire, c'est une étape du tour de France au rythme où ceux-ci le font...


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emilpoe
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Re: Les 2000 Savoyards : le compte-rendu

Message par emilpoe »

Salut,

Merci pour ton compte-rendu Joann :bien
Je me permet de "greffer" le mien à la suite :)

La Randonnée des 2000 Savoyards.

Première journée. Lundi 22 août 2022.

Quatre heures, le réveil n'a pas eu à sonner, comme d'habitude j'ai assez mal dormi...
Pierre est debout aussi et Joann émerge lentement du canapé...
Lait, thé, café, gâteaux, etc... Il faut alimenter "la chaudière", on a pas mal de route à faire aujourd'hui...
Les derniers petits préparatifs sur nos randonneuses sont fait. À cinq heures et quart la route est prise en direction d'Albertville...
Pierre est arrivé chez-nous hier après-midi en voiture puis Joann en début de soirée à vélo depuis son Jura, une belle étape de deux cent kilomètres avec plus de trois-milles mètres de dénivelée (!)... Déjà...
À cette heure matinale, la D-201 est calme. La "Cité Olympique" traversée, j'accélère un peu l'allure pour rejoindre le plus rapidement possible Feissons-sur-Isère, le départ de notre première ascension : Le Col-de-la-Madeleine.
Petit arrêt au pied de la montée pour manger un peu et tomber vestes et coupes-vent. Pierre ouvre le bal, Joann peine à suivre, les deux cents bornes d'hier se font sentir...
Je préviens mes compagnons que la Madeleine est une vicelarde, elle "attaque dur" puis se calme, elle semble nous dire "viens, viens, n'ai pas peur..." Il ne faut pas se faire piéger, les dix derniers kilomètres y sont très éprouvants...
Durant l'ascension du magnifique dernier verrou glaciaire, coincé entre à l'est le Cheval-Noir et à l'ouest la Lauzière, j'aperçois Pierre et Joann faire une pause quelques lacets plus bas...
J'atteins le sommet à neuf heures et demi. Je me pose au parking pour m'alimenter un peu. Je suis surpris par le nombre incroyable de camping-car stationné ici, nouvelle mode ?...

Image
Le final de la Madeleine...

Joann arrive une vingtaine de minutes plus tard, nous filons au Bar-Restaurant du col pour faire valider notre premier contrôle de cette Randonnée-des-2000-Savoyards.
Pierre arrive à son tour, ravi de son ascension...
À dix heures dix, nos machines plongent vers la vallée de la Maurienne...
Vingt kilomètres plus bas, à la-Chambre, une boulangerie se charge de refaire le plein de nos sacoches. Un arrêt d'un gros quart d'heure mis à profit pour s'alimenter puis la route est reprise en direction de Saint-Étienne-de-Cuine, pied du deuxième col de la journée : Le Col-du-Glandon...

Image
Pierre...

Une nouvelle fois je préviens mes collègues, si la Madeleine était le plus long col de notre périple (27km), le Glandon est le plus dur, le final y est redoutable...

Image
Joann...

Après dix kilomètres, une pause casse-croûte est faite à l'entrée du joli village de Saint-Colomban-des-Villards puis une "pose" plus physiologique de notre ami jurassien qui est faite dans un bar au centre du village...

Image
Pause casse-croûte...

Nous repartons pour la seconde partie de la montée. Chacun adopte son rythme...
C'est important en montagne sur les longues ascensions de se "caler" sur son rythme propre. On se fatigue autant à attendre quelqu'un de plus lent qu'a vouloir suivre quelqu'un de trop rapide...
Après Saint-Colomban-des-Villards, c'est d'abord un premier tronçon de 8-9% de trois kilomètres dans la forêt puis la pente se calme un peu sur deux-mille mètres à environ 7% et c'est le mur final, un superbe verrou glaciaire tout en lacet à 10% de moyenne avec des passages beaucoup plus raides...
Le sommet est une délivrance. Je grignote un morceau et me couvre rapidement car un fort vent balaye le col.

Image
Un fort vent balaye le col...

Assis dans l'herbe un peu à l'écart je scrute la route en contre bas à la recherche de mes camarades...
Joann arrive vingt minutes plus tard. Il a été surpris par la difficulté du final mais il est réellement sous le charme de la beautés du paysage. Du coup il me paye un verre !...
Après une petite demi-heure Pierre arrive à son tour. Il est marqué, il a souffert de crampes, mais il est ravi, il vient de pulvériser son record de dénivelée !...
Sans tarder, les trois kilomètres à 7% qui séparent le Glandon du de la-Croix-de-Fer sont rapidement avalés et une nouvelle pause est faite au bistrot du col, contrôle oblige...

Image
Col-de-la-Croix-de-Fer...

Pierre est ravi, mais un peu cuit. Pour le troisième col de la journée, je l'incite à ne pas le faire et à descendre directement sur St-Jean-de-Maurienne via la D-926. Nous le chargeons de nous trouver un bon restaurant pour le repas de ce soir.
Avec Joann nous partons à l'asseau de ce dernier col de la journée, le Col-du-Mollard. Les deux premiers kilomètres sont assez raides puis la pente se fait plus clémente. Malheureusement Les majestueuses Aiguilles-d'Arves qui habituellement domine le paysage sont cachées par des nuages...

Image
Col-du-Mollard...

À cinq heures et demi le sommet est atteint. Une photo, un remplissage de bidons à la fontaine et nous filons vers Albiez-Montrond en quête d'un coup de tampon pour valider notre troisième contrôle de la journée. La chose est faite dans un bar à vin où nous savourons deux bons demi de bière...

Image
Joann en termine...

Il ne nous reste maintenant plus qu'une bonne vingtaine de kilomètres pour rejoindre St-Jean, la capitale mauriennaise.
La descente est magnifique, autant par son environnement que par sa technicité. En plus le revêtement est de très bonne qualité, un vrai régal. Ce col doit-être sympathique à gravir par ce versant. Je me promet d'y revenir...
Arrivé en ville, nous retrouvons Pierre déjà attablé à la terrasse d'un restaurant.
Après un apéritif de rigueur, trois bonnes assiettes de spaghetti à la bolognaise viennent combler le vide abyssale de nos estomacs affamés...
Le repas terminé il faut repartir, sortir de la ville pour trouver un bivouac...
Joann avait repéré via internet une base de loisir du côté de Villargondran. Après une petite séance de "jardinage" le Plan-d'eau-des-Oudins est rejoint est nous pouvons enfin nous poser...
À dix heures tout le monde est couché...


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Re: Les 2000 Savoyards : le compte-rendu

Message par masu39 »

Pedrodelaluna a écrit : mer. 31 août 2022 09:04


J'aurais envie de te dire: tout le monde peut le faire, s'il veut le faire. Adapter les moyens, les plannings, les délais, ... en clair le profil du défi personnel cyclo-touristico-sportif. Ce que tout le monde ne peut pas faire, c'est une étape du tour de France au rythme où ceux-ci le font...
Entièrement d'accord.


« Les pistes cyclables ne sont pas établies pour nous rendre service mais pour débarrasser les automobilistes de notre présence… Ce serait un calvaire de faire 200, voire 100 km dessus »
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Re: Les 2000 Savoyards : les comptes-rendus

Message par masu39 »

emilpoe a écrit : mer. 31 août 2022 10:13 Salut,

Merci pour ton compte-rendu Joann :bien
Je me permet de "greffer" le mien à la suite :)


Merci pour le tien. J'aurais dû titrer "les comptes rendus" mais je voulais pas vous mettre la pression :lol:
Je sais pas si un admin peut modifier le titre, moi j'ai pas trouvé comment faire.


« Les pistes cyclables ne sont pas établies pour nous rendre service mais pour débarrasser les automobilistes de notre présence… Ce serait un calvaire de faire 200, voire 100 km dessus »
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Re: Les 2000 Savoyards : le compte-rendu

Message par scrat »

Pedrodelaluna a écrit : mer. 31 août 2022 09:04
Quidam a écrit : mer. 31 août 2022 00:20 Merci pour la ballade !
Ça donne envie de s'entraîner pour pouvoir espérer vous suivre un jour.
J'aurais envie de te dire: tout le monde peut le faire, s'il veut le faire. Adapter les moyens, les plannings, les délais, ... en clair le profil du défi personnel cyclo-touristico-sportif. Ce que tout le monde ne peut pas faire, c'est une étape du tour de France au rythme où ceux-ci le font...
+1000 tout à fait d'accord :D


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emilpoe
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Re: Les 2000 Savoyards : le compte-rendu

Message par emilpoe »

Salut,

Deuxième journée. Mardi 23 août 2022.

C'est le dégonflage du matelas de Pierre qui me réveille vers cinq heures...
Je n'ai pas fais une super nuit, j'ai dormis "en pointillé"... Il faut dire que c'est ma première nuit en "bivi", à la "belle étoile" comme on disait avant...
Il nous faut une petite heure pour plier nos affaires et manger un morceau. à six heures c'est reparti et ça repart direct dans la pente...
Pour éviter les très fréquentées D-1006, pour rejoindre Saint-Michel-de-Maurienne, et D-902, pour monter le Col-du-Télégraphe, j'ai choisi sur les conseil d'un vieux sage d'opter pour le méconnu Col-d'Albanne et sa liaison "gravel" vers Valloire.
Après avoir rempli nos bidons chacun adopte son rythme. La première partie du col n'est pas folichonne, c'est la route desservant la petite station des Karellis, large, à pente régulière et dans la forêt n'offrant que très peu de vue sur la vallée...
À mi-col, au cinquième kilomètre, je décide de faire une pause. Comme à chaque arrêt, je grignote quelque chose, il ne faut jamais cesser de s'alimenter.
Joann arrive assez rapidement mais Pierre tarde... Il nous faut attendre quinze bonnes minutes pour enfin le voir arriver. Notre compagnon est à la peine. La forme d'hier a disparu...
Joann repart en tête et je reste auprès de mon camarade belge. Son coup de pédale est bon mais ses arrêts sont beaucoup plus fréquents. Le cœur s'emballe et les crampes aux jambes s'y mettent.
Pierre est conscient qu'il nous retarde et je ne peine pas à le convaincre de ne pas nous suivre après Valloire. L'idéal dans son état serait pour lui de redescendre dans la vallée par le Col-du-Télégraphe puis de filer en Haute-Maurienne du côté de Bessans où nous pourrions nous rejoindre plus tard. L'idée a l'air de le séduire...
Je rejoins Joann au sommet du col pour lui expliquer la situation...
Pierre est là une dizaine de minutes plus tard, il s'est fait une raison...

Image
Col-d'Albanne...

La route descend maintenant à Albanne puis vers Albannette dans des paysages magnifiques. Dans une épingle il faut prendre une piste en terre interdite aux véhicule à quatre roues qui permet de rejoindre Valloire et la route du Col-du-Galibier. La qualité du chemin est de plus en plus mauvaise et il faut mettre pied à terre sur quelques dizaines de mètres. Au petit hameau du Villard nous retrouvons enfin une route asphaltée...
À neuf heures et quart la station de Valloire est enfin atteinte. Une boulangerie est trouvée pour réapprovisionner nos sacoches. Nous cassons la croûte rapidement aux pied de nos machines et dix minutes plus tard l'ascension peut commencer. Pierre pour sa part file vers le Col-du-Télégraphe...
Nos bidons n'ont pas pu être remplis à cause de restrictions dues à la sécheresse exceptionnelle que subit notre région cet été. Il faut pourtant absolument trouver à boire. C'est chose faite aux Verneys dans de providentielles toilettes publiques...
Une fois la route reprise chacun reprend son allure et sa position habituelle. La circulation automobile est assez dense et assez gênante dans cette première partie d'ascension...
Je fais une pause à Plan-Lachat pour permettre à mon camarade jurassien de me rejoindre. Joann va bien malgré des douleurs récurrentes aux pied qui l'oblige de temps à autres à faire quelques mètres pedibus. Mais globalement il gère bien la situation.
Je lui laisse prendre quelque hectomètres d'avance avant de m'élancer à mon tour...
J'aime bien ce passage, la route s'élève rapidement en lacets. Chaque mètre gravit offre une vue encore plus belle notamment sur la montée du Col-des-Rochilles à l'est mais aussi au gré des épingles vers le nord du côté de Valloire...
Joann est rejoint peu avant les Granges-du-Galibier. La pente se fait maintenant un peu moins raide et on commence à apercevoir le col tout là haut...
À deux kilomètres du sommet, à l'amorce du dernier verrou, un jeune cyclo-sportif qui revenait sur moi me rejoint. Il passe presque cinq cent mètres dans ma roue avant d'enfin décider à me passer à l'entame du dernier kilomètre. "Et ben vous en avez bien du mérite !" Me lâche-t-il le pouce en l'air ?! Surpris je lui demande pourquoi il me dis ça ! "Ben avec vot'vieux vélo..." J'éclate de rire et tout en me remettant à sa hauteur je lui explique qu'une randonneuse acier de qualité n'a rien à envier à son vélo de course en carbone, bien au contraire et que le simple fait qu'a mon age je puisse relativement facilement suivre son allure en est la preuve évidente. Le jeune cycliste est sympa et nous discutons vélo jusqu'au col que nous franchissons ensemble. Il rejoint ses camarades et je m'installe "à ma place", au fond face à la Meige...

Image
Au fond face à la Meige...

Le sommet est comme d'habitude noir de monde. C'est assez insupportable...
Je me couvre et avale une part de quiche-lorraine en attendant Joann...
À son arrivé je l'incite à fuir la cohue et à descendre au restaurant un kilomètre plus bas histoire de se réhydrater dans le calme et de faire valider notre passage par un coup de tampon sur nos carnet de route...
À midi et demi c'est reparti. Sept kilomètres de descente assez raide pour rejoindre la D-1091. Dans les derniers lacets, la majestueuse Meige se dresse devant nous ! Inoubliable...
Au Col-du-Lautaret c'est maintenant une autre descente de vingt-cinq kilomètres que nous empruntons, moins raide et moins belle, elle conduit à Briançon, plus haute ville de France.
Là, il ne faut pas rater la "route de Grenoble" qui permet de rejoindre la "route d'Italie" sans avoir à descendre au fond de la ville.
À la sortie de Briançon nous mangeons dans une espèce de boulangerie-snack tout à fait acceptable...
Il est maintenant une heure et demi et la chaleur devient assez pesante...
Après un arrêt d'une petite demi-heure le cap est mis sur l'Italie...
La N-94 est une grosse route frontalière avec une intense circulation automobile très gênante. Le seul avantage de ce type de route c'est que la pente n'y dépasse jamais les 7%...
Le Col-de-Montgenèvre est atteint à trois heures. Joann arrive quelques minutes après moi. Vu sa tête inutile de lui demander si il a apprécié la montée...

Image
Montgenèvre...

Montgenèvre est le second contrôle de la journée, il nous faut un coup de tampon. Nous le trouvons dans un bar où deux demis viennent réhydrater nos gosiers bien asséché par cette montée "plein cagnard"...
Il est trois heures et demi, après trente minutes d'arrêt il faut repartir, une bonne portion d'Italie nous attend. C'est tout d'abord une belle descente vers Cesana-Torinese puis un très long faux-plat descendant de trente-cinq kilomètres vers Susa dans une longue vallée alpine sans réel intérêt mais offrant tout de même de temps à autres de belles vues sur le relief environnant...
À cinq heure et demi Susa est rejoint. Nous trouvons facilement la SS-25, route du Col-du-Mont-Cenis qui permet de rapidement quitter la ville...
Une fois hors de la cité italienne c'est la SP-210 en direction de Novalesa que nous empruntons maintenant. Cette petite route est une alternative calme à la grosse et roulante SS-25 pour l'ascension du col...
Après huit kilomètres de légère montée, Novalesa est atteint à six heures et demi. Nous décidons d'arrêter ici ce soir. À l'entrée de la petite bourgade des sanitaires publiques nous permettent de faire un brin de toilette...
Après avoir bu un verre dans un établissement où nous pensions pouvoir manger il faut reprendre les randonneuse pour rejoindre "piu avanti" l'Albergo-della-Posta. Là, un peu en avance, il faut patienter au bar devant un apéritif...
À sept heures et demi l'immense salle de restaurent nous accueille et une charmante serveuse en tenue parlant un français tout a fait correct nous énumère les plats...
Après la "pasta", une grosse assiette de ravioli, c'est la viande, une belle escalope milanaise et pour finir un dessert, une bonne crème maison... Je commence à craindre un peu l'addition car c'est a moi de payer ce soir... Au final ça ne me coûtera que trente-six euros. Vive l'Italie !...
En sortant du village une nouvelle halte est faite au niveau des sanitaires publique. Apparemment c'est aussi le lieu de ralliement de la jeunesse du coin s’amusant à quelques acrobaties avec leur deux-roues pétaradants...
Joann prend des nouvelles de Pierre par téléphone, il va bien et a trouver pour s'héberger en haute-Maurienne, à Bessans...
Un quart d'heure plus tard le bivouac est installé un peu à l'écart du village...


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CYCLOHC
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Re: Les 2000 Savoyards : le compte-rendu

Message par CYCLOHC »

emilpoe a écrit : mer. 31 août 2022 20:57 Pour éviter les très fréquentées D-1006, pour rejoindre Saint-Michel-de-Maurienne, et D-902, pour monter le Col-du-Télégraphe, j'ai choisi sur les conseil d'un vieux sage d'opter pour le méconnu Col-d'Albanne et sa liaison "gravel" vers Valloire.
....... :wink:
Bravo.
Je suis impressionné par le minimalisme de vos sacoches Yoann et toi. C'est du défi Cyclosportif ! Pierre serait plus dans la version cyclotourisme. Les deux versions sont formidables.


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Re: Les 2000 Savoyards : le compte-rendu

Message par scrat »

Je suis d'accord avec toi, je trouve ça super ce mélange des genres. Ca produit vraiment de belles histoires de rando.


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Re: Les 2000 Savoyards : le compte-rendu

Message par AngstromCyclo »

Merci Maurice pour ce super compte rendu. J'attends la suite (et fin) avec intérêt.
Ah, ce col d'Albanne ... :D


A+

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Re: Les 2000 Savoyards : le compte-rendu

Message par emilpoe »

Salut,
CYCLOHC a écrit : mer. 31 août 2022 21:34 Je suis impressionné par le minimalisme de vos sacoches Yoann et toi...
C'est que c'est bien rangé ;)
La sacoche guidon fait plus de 12 litres et pèse 4 kilo (sans la bouffe). La sacoche de selle fait 1 kilo. Avec les deux bidons on est à 6,5kg.

Troisième journée. Mercredi 24 août 2022.

Il est cinq heures, le réveil de Joann sonne. J'ai un peu mieux dormis que la veille...
En une petite heure le bivouac est plié et la quiche restante de Valloire vient combler mon estomac vide...
À six heures, en route ! En repassant à Novalesa les bidons sont remplis. La route s'incline tout de suite et moins d'un kilomètre après le départ il faut déjà tomber les tenues chaudes...
La montée est magnifique, elle se lance dans une longue série de lacets, à mesure que nous prenons de l'altitude le jour se lève sur un paysage grandiose...
Par contre la pente est là, rude, quasiment toujours au dessus de 10%. À l'arrivé à Moncenisio je fais une halte au niveau d'une fontaine bienvenue. Joann arrive quelques instants plus tard surpris par les forts pourcentage mais ravi par la beauté de l'endroit...

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Joann arrive quelques instants plus tard...

À la sortie du petit village la route devient légèrement descendante. Au bout de cinq kilomètres elle rejoint la SS-95, accès principal du Col-du-Mont-Cenis...
À cette heure matinale, il est sept heures et demi, cet ancien gros axe routier entre l'Italie et la France est très calme. La montée est moins plaisante mais la pente y est beaucoup plus douce...
Un peu avant la frontière un message de Pierre me dit qu'il est à Bonneval-sur-Arc et qu'après une pause il se lance à l'asseau du Col-de-l'Iseran. Bien, nous voilà rassurés...
L'arrivé en France est un peu étrange, une longue ligne droite en replat, où je peux même remettre le cinquante-dents, bordées par deux parois abruptes qui longent une espèce de barrage. De curieux bâtiments abandonnés, une impression franchement inhospitalière...
Heureusement une belle série de lacets permet enfin de s'élever et de quitter cette sordide tranchée...
Maintenant les rayons du soleil inonde la route. Au hasard des virages j'aperçois mon compagnon un peu plus bas. Vu qu'il monte bien, je décide de filer vers le sommet et de l'attendre en haut...
De nombreux parking jonchent le bord de la route et encore une fois je suis surpris par le nombre impressionnant de camping-car...
Le lac est maintenant en vue. La route monte encore un peu puis se stabilise plus ou moins autour de 2100 mètres avant d'atteindre un petit groupement de commerces. Le premier est le bon, un bar, où je bois un bon grand café installé en terrasse pour ne pas rater mon collègue...
Joann arrive rapidement et s'arrête à mes côté dans un grand bruit de ferraille, ses freins arrière semblent bien usés...
Avant de partir il ne faut pas oublier l'indispensable coup de tampon qui valide notre passage à se premier contrôle de la journée...
Après quelques kilomètres de faux-plat descendant et un nouvel arrêt photo au Col-du-Mont-Cenis la route plonge maintenant pour dix kilomètres de descente vers Lanslevillard, petite station mauriennaise.

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Un nouvel arrêt photo au Col-du-Mont-Cenis...

La boulangerie du village est bondée. Nous choisissons de faire nos courses plus loin. Joann repère un providentielle magasin de sport où il peut acheter un jeu de plaquette pour ses freins arrières...
À la sortie de la station la route s'incline de nouveau pour gravir l'autre Col-de-la-Madeleine, bien moins costaud que son homonyme du premier jour, trois kilomètres et demi de long avec des passages avoisinant les 9%. Une fois cette difficulté passée c'est un nouveau faux-plat de qui nous amène rapidement à Bessans, royaume savoyard du ski de fond et du biathlon...

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L'autre Col-de-la-Madeleine...

L'indispensable pause boulangerie est mise à profit pour un peu de mécanique, tout en mangeant un morceau les freins de Joann sont remis à neuf !...
L'arrêt est malgré tout assez court. À midi moins dix Bonneval-sur-Arc est rejoint. C'est le départ de la deuxième ascension du jour. Le plein des bidons est fait et nous filons à l'asseau du géant, le Col-du-l'Iseran, le plus haut col Alpin (2764m)...
La montée est assez courte, treize kilomètres, elle se découpe en trois parties. La première, plutôt raide, pour s'extirper de la vallée de l'Arc, la deuxième, assez irrégulière, dans un joli petit vallon et la dernière, où l'altitude dépasse les 2400 mètres avec des pourcentages assez forts. Vu que Joann va bien je décide de faire la montée "à ma main" et sans arrêt...
À une heure et quart le sommet est atteint. Comme souvant, une foule compact de badauds "selfistes" interdit l'accès au panneau sommital. Je fais une photo du lieu de manière à ce qu'il soit reconnaissable car, étonnamment, tous les commerces du col sont fermés. La photo servira au contrôle...

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La photo servira au contrôle...

Je me couvre, me pose un peu à l'écart et attend mon collègue en mangeant une part de quiche...
Joann arrive à deux heures moins quart...
Au moment de partir je suis félicité par un cyclo britannique au sujet de ma randonneuse, il tient absolument à me prendre en photo ce qui amuse beaucoup mon camarade jurassien...
Sans traîner nous plongeons dans la longue descente vers Val-d'Isère. Là, une terrasse de bistrot nous accueille pour une réhydratation devenue plus que nécessaire. Mon collègue en profite pour joindre Pierre. Il a bien roulé, il est à Sainte-Foy-Tarentaise en train de s'envoyer un plat de lasagnes ! Quand l'appétit va tout va !...
Avant de repartir j'informe Joann sur la dangerosité des fameux tunnels que nous allons emprunter pour quitter la station. Ma tactique : À fond !...

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Les tunnels...

La descente jusqu'au Lac-du-Chevril se passe bien. Une pause photo est faite avec vue sur le lac et sur la Grande-Motte, emblème de la station de Tignes. Mon compère en profite pour manger un peu. Il a raison, la journée n'est pas fini, il nous reste un joli morceau pour ce soir, un autre "2000", le Col-du-Petit-Saint-Bernard...
Après le barrage, la route descend maintenant franchement et malgré la circulation la descente est plaisante. Je sais qu'après le petit village de la Tuile il ne faut pas rater l'embranchement à droite, raccourci appréciable pour rejoindre Montvalezan puis la D-1090, route du col...
Il fait chaud et cette petite route est irrégulière et parfois très raide. Nous restons ensemble jusqu'au croisement avec la route principale puis reprenons chacun notre rythme...
La Rosière, sympathique petite station savoyarde, est rapidement traversée. Je fais une pause pour attendre mon cyclo-jurassien et pour passer un coup de téléphone à Pierre que nous n'avons toujours pas rejoint. Pas étonnant, notre collègue belge à choisit de faire l'impasse sur le Petit-Saint-Bernard, il descend vers Bourg-Saint-Maurice... Bon...
Le col est à sept kilomètres et il reste trois cent mètres de dénivelée, le calcul est vite fait et Joann, bien décidé à en terminer rapidement, prend la tête et imprime un rythme d'enfer que je peine à suivre... Soudain, à deux kilomètres du but, la "chaudière" de mon camarade explose et la vitesse tombe de quinze à huit kilomètres par heure ! Profitant lâchement de la situation j'arrive au sommet en solitaire avec quelques hectomètres d'avance...

Image
le Col-du-Petit-Saint-Bernard...

La joie est de mise, c'est une belle étape réalisée aujourd'hui, Mont-Cenis, Iseran et Petit-Saint-Bernard, il faut arroser ça ! Malheureusement le bar du col ferme... Nous fonçons à l'Hospice-du-Petit-Saint-Bernard, il ferme aussi... J'espérais y passer la nuit mais les tarifs pratiqués sont un peu élevés pour deux cyclos de notre acabit ...
Le cap est mis sur la Rosière...
Là, après un essai infructueux à la terrasse d'un troquet nous passons à la terrasse voisine où un sympathique patron s'occupe de nous. Le repas se fera là en grignotant des frites et du poulet et en sirotant quelques bières...
Joann, qui est bourré de ressources, a la capacité de rendre intelligent son "stupidophone" et nous dégotte une possibilité de couché dans un chalet deux places au camping de la station !...
Il est huit-heures moins quart, nous réglons l'addition, sautons sur nos montures et dévalons les deux kilomètres pour rejoindre le camping en un temps record...
Il reste un chalet de libre !...
La nuit se fera dans un lit après un bonne douche...


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Re: Les 2000 Savoyards : le compte-rendu

Message par AngstromCyclo »

Super journée.
Lors de mon tour Beaufortain - Vanoise de l'année dernière, j'avais enchaîné Col de l'Iseran (à partir du pied du col de la Madeleine côté Bessans), Cormet de Roselend, Col des Saisies par Villard sur Doron et Bisanne.
Comme toi j'étais déçu par l'ambiance au sommet de l'Iseran. Cette année on l'a fait en voiture et on y était plus tôt (9h30) et c'était beaucoup plus calme. C'est triste mais tout cela montre que quand on peut choisir ses horaires ça vaut le coup de faire ce qu'il faut pour échapper au monde même si ça signifie se lever très tôt.
Je pense que Pedro a dû passer à un horaire plus calme.
PS: je ne suis pas plus étonné que ça que le rosbif ait voulu prendre ta randonneuse en photo et pas tant que ça non plus qu'il ait voulu que tu sois aussi sur le cliché. Elle est vraiment magnifique et ton style iconoclaste va bien avec. De plus en plus de gens prennent conscience du cirque consumériste et sont sensibles à ce qu'ils/elles perçoivent comme des preuves rassurantes que ça n'est pas inévitable. Juste un choix.


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Re: Les 2000 Savoyards : le compte-rendu

Message par Beuzeville 130 »

Pedrodelaluna a écrit : mer. 31 août 2022 09:04
Quidam a écrit : mer. 31 août 2022 00:20 Merci pour la ballade !
Ça donne envie de s'entraîner pour pouvoir espérer vous suivre un jour.
J'aurais envie de te dire: tout le monde peut le faire, s'il veut le faire. Adapter les moyens, les plannings, les délais, ... en clair le profil du défi personnel cyclo-touristico-sportif. Ce que tout le monde ne peut pas faire, c'est une étape du tour de France au rythme où ceux-ci le font...
Quoi ? s'entrainer ? défi personnel cyclo touristico sportif ?
Tout cela ici ? alors qu'on nous incite au cyclotourisme lent sur d'autres pages... et même à voyager par procuration ! un petit CR une petite vidéo et hop je connais tout du coin !!! :D
Je plaisante bien sûr. Moi qui ai toujours fonctionné comme cela. Évidemment aujourd'hui...
Bravo à tous trois pour votre périple...
C'est quand même compliqué de rouler de concert en haute montagne. Surtout que le groupe était plus qu'hétérogène...
En plaine, on peut toujours rouler un peu moins fort pour que tout le monde suive... mais dans un col. Il faut s'en tenir à son propre tempo. Sinon, on s'ennuie ou on s'écroule.

Pas sûr quand même que cela soit à portée de tout cyclo. Il faut ajouter deux paramètres, l'âge et la région de pratique. Et là, ça plombe le projet.


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