AngstromCyclo a écrit : ↑dim. 31 oct. 2021 23:51 J'aimerais me tromper, mais je ne pense pas que les voyageurs français apprécieraient la tarification à la Suisse, même avec une meilleure offre. (...) Réalistement, nous n'aurons pas l'offre à ce niveau (les matériels s'amortissent sur des périodes très longues) mais il va falloir probablement instaurer un changement dans la politique d'accueil des vélos dans le train, aux heures de pointe. Ca le semble inéluctable.
je connais pas mal de pendulaires qui ont repris leur voiture faute d'une offre suffisamment attractive sur les lignes TER, en particulier sur la ligne Grenoble-Lyon où les trains ont souvent du retard. Si l'offre s'améliore, ils reviendront au train, et d'autre y viendront. Cette "élasticité" des usagers est systématiquement sous-estimée dans les prévisions de fréquentation, qui ne font qu'extrapoler les chiffres actuels. Or les usagers actuels sont, hélas, majoritairement des "captifs"
(càd qu'ils n'ont pas de voiture à leur disposition)
Accepter le discours SNCF, ce serait accepter une régression considérable de la praticité de la solution train+vélo, pour un gain de place tout-à-fait marginal pour les usagers sans vélo. Or, la solution train+vélo a un potentiel important
(train+vélo = type de trajet qui induit le + d'économies de pétrole) et permettra de faire basculer de la voiture vers les alternatives des pendulaires pour qui la solution train + bus est actuellement dissuasive. Dans mon cas perso, si j'allais au boulot en train+bus, je passerais quotidiennement environ 40 minutes de + dans les transports qu'en train+vélo ! Or améliorer l'offre train+vélo
(à bord et stationnement en gares) coûtera globalement moins cher à la collectivité que de créer des lignes de bus cadencées pour les derniers km qui peuvent être faits à vélo...
On vient de vivre une transition très intéressante en Haute-Savoie : l'entrée en service en 2020 de la desserte "Léman Express". C'est le "RER" transfrontalier du bassin genevois, co-géré par la SNCF et les CFF suisses, et bien sûr le Canton de Genève
(+ Vaud car une des lignes "LEX" va jusqu'à Vevey) et la Région Rhône-Alpes. Les Suisses ont injecté de gros moyens, et en contrepartie, pour le plus grand bonheur des usagers, ils ont été fermes sur le cahier des charges, et en particulier sur la mise en place d'un vrai cadencement sur toute l'amplitude horaire de 5 h à minuit, et non pas un cadencement approximatif et pleins de trous aux heures dites creuses comme le fait habituellement la SNCF. Les cyclistes doivent payer un petit supplément vélo si leur trajet est partiellement en Suisse, mais ils peuvent embarquer à toute heure. Eh bien, c'est un grand succès : en quelques mois, malgré des restrictions sur les déplacements (couvre-feu, télétravail...), la fréquentation, en hausse, a déjà dépassé les prévisions à 2 ans. A méditer.