Bambée de 4 jours en Aveyron - Cantal

[AngstromCyclo]

Salut,

En ce qui me concerne, un voyage à vélo est (presque) toujours le fruit d'une opportunité et d'envies pré-existentes qui, telles des graines, peuvent prendre plusieurs années pour germer. Cette fois-ci (il y a 2 semaines), l'opportunité était fournie par un stage auquel mon épouse s'est inscrite, se déroulant à St Côme d'Olt en Aveyron, d'une durée de 4 jours. Les envies dans lesquelles je vais piocher sont en réalité plusieurs graines que je fais enfiler pour bâtir le collier de ce projet : Larzac, sources de l'Aveyon à Séverac le Château, sommet de l'Aubrac, Laguiole, versant Sud du Plomb du Cantal, châtaigneraie (un des pays du Cantal), Conques, vélo-route de la vallée du Lot.
Soyons clair: je n'ai pas totalement exploré chacune de ces "graines d'envies"; j'ai dû faire, comme toujours, des compromis. Sur le Larzac, je voulais prendre l'ancienne route royale qui descend sur Millau à partir du plateau. Dans le Cantal, je voulais monter plus haut et bivouaquer sous le plomb du Cantal pour pouvoir y monter à pied. La vélo-route de la vallée du Lot, je ne l'ai pas parcourue sur toute la longueur que j'aurais souhaité découvrir. Mais dans l'ensemble, j'ai réalisé un très beau projet, sans être (trop) perturbé par la météo.

J1 LArzac -vallée du Lot.
Départ de l'Hospitalet du Larzac, sortie de l'autoroute A75.

Ma femme me dépose. Après moult hésitations, j'ai renoncé à l'itinéraire passant par Millau et la "route royale". Pour une prochaine fois. Je décide de franchir le Tarn en aval de Millau, à St Rome de Tarn que je rejoins en descendant la vallée du Cernon.
Je n'en connais que la partie supérieure, où j'ai roulé avec Phil (Vaber) il y a quelques années. Quand nous étions ici ensemble, la vue nous était cachée par le brouillard. Aujourd'hui, la vue est belle du bord du causse:

Je prends le temps d'explorer le petit village templier de Ste Eulalie de Cernon.



Cette route est parfaite pour commencer de manière cool (à tous les sens du terme): la pente permet de rouler assez vite, sans effort et sans devoir freiner (donc gaspiller de l'énergie). Le paysage est très beau, avec une végétation luxuriante grâce à la pluviométrie des derniers mois. En plus, la route est indiquée "barrée à 10 km". Je n'ai pas trop d'alternatives donc je continue. J'arrive sur la zone de travaux. Pas de souci. Je peux passer à côté de la chaussée en cours de réfection.

En bas de cette descente, j'arrive à St Rome de Cernon. Pause viennoiserie à la boutique associative dasn son Algeco, échange sympa avec a personne qui me sert et je repars sans trop tarder. St Rome, de Tarn cette-fois-ci, n'est pas loin: une petite montée avant la descente jusqu'au village où je fais les niveaux, puis franchissement du Tarn avant une longue montée de près de 25 km.

Cette montée régulière de 25 km remonte la vallée de la Muse par une petite route bien tranquille, bien ombragée sur de larges sections.
Elle traverse de beaux villages; je ferai le détour par Roquetaillade et St Beauzély où subsiste cette splendide balance:

Jee suis alimenté régulièrement pour repousser un peu le moment du pique nique que je veux faire tout en haut, pour profiter de la vue que j'anticipe splendide.
Du Nord, avec le versant Sud de l'Aubrac, au Sud, tout au loin dans la brume, au delà du Larzac, avec le massif de l'Aigoual, ce sont les massifs de la Margeride, le sommet du Mourre de la Gardille (source de l'Allier), la montagne du Goulet (source du Lot), le Mont Lozère (source du Tarn) qui s'affichent en panoramique. Après une bonne pause, je rejoins Séverac le château et les sources de l'Aveyron. J'ai choisi de descendre par une petite route agricole repérée sur la carte : je regretterai ce choix. En effet, la pente est bien raide, ce que je trouve peu plaisant, particulièrement avec ma Méral dotée de freins Mafac Racer et surtout de vielles jantes non usinées qui rendent le freinage peu puissant. J'aurai dû faire 100m en arrière pour descendre par la petite départementale. Lorsque je rejoins Séverac, je traverse la voie ferrée par un PN flanqué d'une maison d'ancienne garde-barrière. L'occupante actuelle des lieux répond de bon cœur à ma curiosité : je m'interroge sur le nombre de trains qui circulent sur cette voie serieusement concurrencée pr l'A75. "Plus de trains" me répond-elle pour commencer avant de se reprendre : " si, 2 par jour depuis quelques jours. Plus le train des hooligans, celui du dimanche soir ". Elle m'explique que c'est le train que prennent les élèves du lycée professionnel hôtelier de St Chély d'Apcher, pensionnaires, pour rejoindre leur lycée et à partir duquel ils bazardent toutes sortes de détritus par les fenêtres. Ça me laisse songeur, tout cet argent mise dans cette ligne de chemin de fer pour des raisons politiques. Faire plaisir à des gens sur le service public du train mais qui ne le prennent pas : trop lent, peu commode sur son tracé et donc concurrencé par l'autocar et évidemment, la voiture individuelle. Enfin, de passage à la gare SNCF je repère quand même les rares trains qui fonctionnent, pour de futurs projets train+vélo.
Me voilà reparti pour les sources de l'Aveyron. J'y accède par un chemin de gravier suffisamment roulant pour ma randonneuse.

Le lieu est vert, ombragé, très agréable. Une habitante du coin, presente sur le site, me renseigne: j'ai de la chance, la source est bien alimentée après les pluies de la saison. Elles sont au nombre de 3, les résurgences qui forment les sources de l'Aveyron. La principale sert de captage d'eau potable. Comme souvent, et particulièrement dans cette géologie de plateau calcaire qu'on appelle par ici "causse", il s'agit de la résurgence d'un ruisseau souterrain.

Après ce but atteint, il me restait le suivant : progresser autant que possible sur mon itinéraire projeté. Je me doutais bien qu'il me manquerait du temps pour visiter le vieux Séverac. Après un rapide crochet par la gare, je prends la direction du col de Lagarde. La route longe la ligne de chemin de fer et j'ai la chance de voir l'une des 2 rames de la journée passer à côté.

En redescendant, sur les conseils de Vaber, je fais le crochet par les vestiges d'une villa romaine et de ses thermes,

fait mon plein de courses à la supérette du bled et continue vers St Laurent d'Olt. C'est là que je franchirai le Lot pour continuer vers l'Aubrac. J'ai choisi cet itinéraire car il est emprunté par la vélo-route du Lot. C'est une très agréable petite route sans circulation qui grimpe sur les hauteurs de la rivière, passe dans de petits hameaux. C'est forestier. Mon idée était de bivouaquer près de la rivière mais comme j'ai pas mal grimpé, je rechigne à remettre toute cette D+ sur le tapis pour reprendre à zéro le lendemain matin. Après un rapide coup d'œil sur la carte, je décide de changer mon plan. Je mange mon dîner du soir sur une table de pique-nique opportunément mise sur ma route puis continue mon ascension jusqu'à trouver un lieu de bivouac. Le soleil est déjà couché. Il fait doux. Après avoir repéré un champ fauché, certes un peu incliné, je choisis de m'installer derrière une haie sur un replat un peu virtuel, à l'abri du vent de vallée qui s'est levé. Bien m'en a pris car le vent va forcir dans la nuit et je resterai protégé. La journée s'achève avec 124 km et 1670 km au compteur. Belle journée de vélo.

[AngstromCyclo]

J2 Aubrac - Cantal
Comme annoncé par la météo, le vent s’est levé dans la soirée et forcit dans la nuit. Celle-ci fut néanmoins bonne, passée à l’abri d’une haie, sous un arbre. Réveil et lever vers 5h45 ; pliage, pas de petit déj tout de suite. C’est une stratégie qu’on adopte de plus en plus souvent pendant nos voyages à vélo. Au programme de cette aube ventée : poursuite de la grimpette sur les hauteurs de l’Aubrac.

La route s’élève au point que le paysage laisse de plus en plus de place aux prairies. Comme un idiot, hier soir, lors de la toilette, j’ai laissé ma bouteille d’eau dressée, instable, sans la reboucher. Cinq secondes d’inattention plus tard, c’est une bouteille allongée dans l’herbe et vide que je ramasse. Plus une goutte d’eau pour la nuit mais surtout pour le reste de la montée. C’est au cours de ces quelques centaines de mètres de pente assez raide que, la bouche de plus en plus sèche, j’en paie le prix.

Vers 1200 m, au hameau de Cats, je finis par trouver une ferme aux habitants présents et visibles auprès de qui je peux m’enquérir d’une fontaine. C’est la grand-mère qui sort la première, flanquée de 2 petits curieux et qui me l’indique. Mon apparition si matinale lui semble manifestement un peu incongrue mais cela ne l’empêche pas d’établir le contact par un échange de mots banals, certes, mais utiles pour établir la relation. Le grand-père ne tarde pas à apparaître à son tour pour, lui aussi, participer à la conversation. Il parle de ce beau pays auquel il apparaît très attaché, de sa rudesse hivernale (bien que la neige soit devenue moins omniprésente l’hiver, de nos jours), de ses vaches, de la difficulté des jeunes à reprendre l’exploitation. Mais papi est fier, non seulement de son fiston qui a pris sa suite, mais encore plus, me semble-t-il, et par anticipation de ses 2 garçonnets qui aiment tant les vaches et le travail à la ferme (les tracteurs). La pression de reprendre s’exerce tôt, c’est évident. En parlant du père, le voici qui sort à son tour, sympathique comme ses parents mais un peu moins causant. Puis, enfin, la mère, très jolie jeune femme blonde qui semble avoir moins de temps pour les palabres : la conduite des enfants aux activités des vacances qui commencent est à son programme. Voilà qui me donne l’excuse idéale pour prendre congé et reprendre la route. N’allez surtout pas croire que ces échanges aussi spontanés qu’imprévus me lassent; bien au contraire. Ils sont le sel de ces escapades. Mais tel le sel, tout est question de dosage. J’ai des kilomètres à faire. D’autant que mon écart d’avec la route prévue, décidé sur un coup de tête hier soir, ne m’a nullement épargné du dénivelé, comme je le croyais. Ce matin, après avoir bien grimpé, je suis bien redescendu, perdant illico l’avantage espéré la veille par ce choix (ne pas perdre inutilement de l’énergie à redescendre au niveau du Lot).
C’est finalement dans le village de Vieurals que je trouverai le bon endroit pour prendre agréablement mon petit déjeuner, au milieu du bourg. Si depuis la croix du carrefour de Trelans je roule entre 1050 et 1150m d’altitude, depuis une bonne heure et 13 km, après Vieurals c’est la dernière montée vers le point le plus élevé roulable sur l’Aubrac. Le signal de Mailhebiau, sommet du plateau, est approché au plus près. Le passage du bassin versant du Lot à celui de la Truyère donne de rentrer véritablement dans les paysages grandioses de l’Aubrac dont je raffole, été comme hiver.

Ici point de crête aiguisée. Nous sommes en lisière d’un plateau incliné. Les futaies de hêtres ont disparu. Place aux estives, aux tourbières et aux rares mais salutaires (en hiver) plantations de résineux.

Mon prochain objectif est le petit mais renommé village d’Aubrac.

Le chemin de Saint Jacques y déverse un flot ininterrompu de marcheurs. L'hôtel restaurant où je m’arrête prendre mon café (tardif) du matin offre aux plus parisiens une halte à la hauteur de leur imaginaire pittoresque. La charmante serveuse qui, la veille, parcourait le plateau à cheval ne dénote pas. Elle renseigne fort précisément le touriste qui souhaite marcher sur le gr que celuu-ci est réservé aux piétons et interdit aux chiens en cette saison (ils en ont un au bout d’une laisse) car la cohabitation des canidés avec les vaches Aubrac qui nourrissent leur veau est potentiellement source de conflit (à l’avantage du bovin, au détriment du canidé et de l’humain). Contrarié dans son désir de randonnée, le-dit touriste insiste “est-ce que c’est vraiment surveillé ?” (traduction : “est-ce que je risque de me prendre une amende s j’y passe quand même ??” La serveuse:
- “???”

Puis d’un air estomaqué : “oui”
Je viens alors l’aider un peu :

Pour votre information, je viens de croiser le Duster des gardiens du Parc 1 km plus haut.
Voilà qui semble avoir eu raison de la tentation du touriste. Je n’aurai pas besoin de lui sortir ce que je m’apprêtais à lui dire mais cherchais la bonne manière de le faire qq:
“ Pauv’con, C’est pas une histoire d’amende!!!
Elle est en train de te dire que c’est dangereux pour toi, ta femme et ton chien d’y aller !!
C’est pour TA sécurité cette interdiction, pas pour t’emm…..!!!!!”
Après une visite de l’église de ce très vieux village, je reprends la route, non sans me replonger dans mes souvenirs. Je passe en bordure de la propriété du Royal Aubrac, ce centre de vacances énorme, ancien sanatorium où ma cyclote et moi avions trouvé refuge lors de notre premier tour à vélo (VTT) ensemble, en 1987, alors que la pluie nous avait trempé jusqu'aux os et que la perspective d’une nuit sous un abri mono paroi peu résistant à la pluie nous plombait le moral. 2 ans plus tard, nous nous marions.
Souvenirs, souvenirs…
En ce jour radieux de juillet, il n’y avait que du bon, du beau là-haut. Des paysages verts et fleuris striés de clôtures aux premiers plan, bleutés et sans limite nette tant la vue porte loin. Des paysages que je ne peux m’empêcher d’imaginer couverts de neige.
A la station de ski de Brameloup un carrefour me donne une dernière opportunité de changer mon plan : panneau St Urcize. Mais non, je prends à gauche vers Laguiole où j’arrive après une longue descente formidable : larges courbes, belle chaussée, vastes paysages une fois la forêt du haut dépassée. De quoi prendre ce qu’il faut de vitesse pour les sensations tout en laissant tranquilles mes Mafac peu mordants sur mes vieilles jantes non usinées. J’arrive ainsi à l’une de mes “envies”: le village de Laguiole. Bon, eh bien, comme J. Brel, je voulais Laguiole et j’ai vu Laguiole. Que dire ? Des couteaux, beaucoup de marchands de couteaux. Aucun qui ne tente ma carte bleue, qui restera sagement dans ma sacoche de guidon. Pas fan des produits de luxe… Je resterai fidèle à mon Victorinox depuis que je perdis mon Wenger adoré et accessoirement à mes Opinels.
Je ferai mes courses pour le pique-nique du midi et je repars.
C’est au village de Trevisse que je m’arrête manger mon casse-croûte et là aussi que je décide de ne pas poursuivre sur mon plan initial. La météo est formelle : dès ce soir l’orage viendra. Donc direction Pailherols et son gîte d’étape “les flocons verts” pour une nuit au sec.

Je m’y rends au plus court. Cela implique de descendre vers le Nord, de traverser la Truyère sur le barrage de Sarrans et de remonter ensuite sur le beau plateau agricole de Thérondels avec en ligne de mire le Plomb du Cantal.

Avant de rejoindre mon gîte, alors que la montagne se couvre de nuages d’orage, je fais le petit crochet de moins d’un kilomètre pour aller pointer virtuellement au morceau de terre aveyronnais le plus septentrional.
A Pailherols, joli village cantalien, je trouve mon gîte, grand bâtiment permettant d’accueillir des groupes, dans lequel je passerai seul la nuit, seulement accompagné d’un couple de retraités de l’Allier. Une télé permet à mes compagnons d’un soir de regarder la demi-finale. Je n’arrive pas à me motiver pour rester avec eux ne fût-ce qu’une mi-temps. Je monte me coucher alors que dehors, des seaux d’eau se déversent avec fracas sur le paysage et sur le velux de ma salle de bain. “20€ bien dépensés” me dis-je en fermant l’œil après une bonne journée de 108km et près de 1800 m de D+. Mon tarp n’aurait pas suffi à me garder sec, contrairement à mon gîte d’un soir.

[AngstromCyclo]

J3 Du volcan cantalien au Lot par la Châtaigneraie

La perturbation orageuse ne s’est pas encore évacuée vers le Nord-est en ce début de matinée de cette troisième journée. Pas la peine de se stresser. Petit déj tranquille, départ équipé pour la pluie mais finalement inutilement. Le programme pour cette journée est très largement constitué de descente. L’opposé d’hier, quoi. Cela n’exclut pas les montées. Elles arrivent d’ailleurs assez vite.
Nous sommes sur le versant Sud-Ouest d’un volcan.

Plusieurs vallées glacières on été creusées radialement dans les plateaux entourant le volcan. Mon itinéraire m’en fait franchir une dès le début,

m’emmenant d’une descente raide à une remontée presqu'aussi raide pour me déplacer d’un plateau que j’enfile sur toute sa longueur, bénéficiant d’un long faux-plat descendant. Les routes sont petites, agricoles, paisibles, à part quelques petits kilomètres sur un axe plus important qui rejoint Aurillac.

Depuis plusieurs points hauts dégarnis j' aperçois le chef-lieu de département du 15. Ni besoin, ni envie d’aller y traîner mes roues.

A Roannes- St Mary je rejoins la V87. Cette vélo route permet de rejoindre la vallée du Lot et celle de l’Allier en franchissant le massif cantalien. Elle n’utilise quasiment pas de cheminement en site propre. Sur la section que j’emprunte, elle utilise une départementale jaune que la direction des routes a balisée de panneaux indicateurs et aussi d’avertissements aux automobilistes sur la nature “cyclable” de cette portion de route.

De toute évidence, le marketing touristique ne fonctionne pas génialement : je n’ai pas croisé un seul cycliste. De quoi faire réfléchir. Les voyageurs à vélo s’entassent sur les itinéraires comme Via Rhôna ou la Vélodyssée mais ignorent totalement les itinéraires, pourtant magnifiques qui ne bénéficient pas de promotion touristique. A ce moment-là, j’avoue que ça me va très bien. Je visite le pittoresque village de Marcolès, au cœur de cette région qui s’appelle “la Châtaigneraie” où je fais ma pause méridienne.

Très belle rencontre au pique nique suite au partage de ma table avec un couple breton.
Après Marcolès, la descente continue. Mon objectif est Saint Santin. C’est Phil qui m’a tuyauté pour ce village spécial. Un seul village mais 2 communes, de 2 départements (Cantal et Aveyron) et donc 2 régions (Auvergne Rhône-Alpes et Occitanie)! Tout ou presque en double : mairies, évidemment, églises etc. Mais un seul monument aux morts de “la grande guerre” situé au milieu de la place du village.

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
Encore un peu de kilomètres de descente et me voilà rendu au niveau du Lot. A ce moment-là, je n' ai pas d’idée précise de mon plan pour la soirée. En suivant mon itinéraire, j’arrive au village de St Parthem où tout se met en place pour le marché de producteurs. Belle ambiance qui me décide à terminer ici ma journée, inhabituellement tôt. Je vais au camping du village, très sympa pour prendre une douche avant de revenir manger un aligot-saucisse et quelques belles petites pâtisseries dans une ambiance bon-enfant donnée par le petit groupe de musique qui décline sa brochette de tubes bien datés, pour le plus grand plaisir du public.

Avant de rentrer à mon camping où je dormirai à la belle étoile, je papote avec une élue locale bien sympa.
90 km au compteur, -1670m D- et quand même presque 900 de D+.
Une belle journée avec pas mal de kilomètres “gratos”.

[michelt760]

Bon récit plein d’invitation à parcourir cette campagne

[AngstromCyclo]

Bon récit plein d’invitation à parcourir cette campagne

Merci pour ton encouragement. C'est vrai que la région gagne à être découverte à vélo.
Il me reste à écrire le récit de la dernière étape.

[AngstromCyclo]

J4 Saint Parthem - Saint-Côme d'Olt par Conques
Pas besoin de réveil quand on dort à la belle. 40 mn environ pour tout ranger, plier se préparer. Direction: Conques où je souhaite arriver pour 7h30. Je roule très agréablement le long du Lot, puis le traverse au niveau du confluent du Dourdou (de Conques). C'est la rivière que je vais remonter sur une grande partie de son cours (de 84 km) jusqu'à la pause méridienne.
La remontée sur le magnifique et célèbre village de Conques est raide mais il fait encore frais : même pas mal! Il y même encore des nappes de brouillard.

Alors que je cherche un endroit pour m'installer pour petit-déjeuner,

je me fais inviter par un des bénévoles qui fait l'accueil de pèlerins de St Jacques de Compostelle pour boire le café au gîte de l'Abbaye Ste Foy.

Sympa! Un peu gêné, je lui demande si je peux apporter ma nourriture car je dois prendre mon petit dej. Pas de souci et donc me voici en train de déjeuner parmi les derniers pèlerins pas encore partis. Laurent, qui m'a servi le café, est venu depuis Ugine en Savoie, à vélo. Il s'installe avec moi et nous échangeons sur nos expériences respectives de traversées de l'Aubrac. Après cette nouvelle rencontre très sympathique, je reprends ma route.
Mon itinéraire suit alors une variante de la vélo-route du Lot (V86). Comme celle d'hier (V74, vélo-route "Grande Traversée des Volcans") elle ne passe par aucune voie en site propre. Elle n'emprunte que des routes communales ou petites départementales, ce qui me convient très bien.

Alors que je remonte à allure tranquille la vallée du Dourdou vers Villecontal, un papi cyclo me double sur son vélo de course, vêtu de la tenue "réglementaire" de son club local. Je lui prends la roue car ça me permet de me pousser un peu; on peut avoir tenance à s'assoupir un peu quand on roule seul! Je lui demande quand même si ça le dérange car je sais que tout le monde n'apprécie pas les "suceurs de roue". Bien qu'il m'eût doublé avec une salutation réduite à sa plus simple expression, non seulement le papi me répond favorablement, mais il se met à discuter et à rouler à mon niveau. Le rythme du coup baisse un peu et c'est moi qui vais accélérer, non pas pour le larguer mais pour faire un peu grimper le cardio. Il fait bon dans ce fond de vallée en faux-plat montant. Il y a bien un peu de circulation mais elle n'est pas gênante. Nous roulons ainsi en papotant jusqu'à Villecontal où nos chemins se séparent. Je n'ai pas vu le temps passer.
Je refais les niveaux dans ce joli bourg mais sans m'attarder. Mon objectif est de rejoindre Bozouls pour le déjeuner et d'y faire mes emplettes. Après quelques kilomètres, la route que je suis et qui s'est élargie à Villecontal en recevant le flux venu d'Entraygues continue tout droit vers Rodez. Je suis content de revenir sur une route blanche qui continue à longer le Dourdou. Le gradient reste très modéré mais ça ne va pas durer. La D60 franchit la rivière sur un pont étroit et "desuite" la pente s'accentue car elle grimpe sur le causse. A mi-pente, intrigué par un panneau et un sentier qui part dans un champ à droite, je fais une pause pour aller explorer la chapelle dédiée à Sainte Tarcisse (vous en connaissez des Tarcisse, vous?). En effet, une chapelle (sans charme particulier) a été construite à côté d'une grotte d'où coule l'eau d'une source. On est dans la falaise creusée dans le causse. Ces résurgences sont nombreuses.
Encore 1, 5 km d'une montée qui est devenue sérieuse et j'arrive au très joli village de Rodelle, juché sur son promontoire calcaire.

Encore un petit bijou de l'Aveyron qui regorge de ces charmants villages, que j'apprécie particulièrement quand ils n'ont pas été envahi par les boutiques. L'arrêt, non prévu est mérité, bien qu'il remette sérieusement en cause (avec celui à la chapelle) mon timing pour les courses du déjeuner à Bozouls.
Peu importe, on verra bien ce qui se présentera.
J'aime beaucoup la sortie des vallées (ou des reculées du Jura) sur les causses (ou plateaux) car en 50m le paysage change du tout au tout. C'est à nouveau le cas. D'un coup le paysage s'ouvre, je distingue les flancs de l'Aubrac et même le Plomb du Cantal. J'emprunte une jolie "route blanche".

J'atteins Bozouls, site classé dans le Brevet des Provinces Françaises (Guyenne) de la FFCT, spectaculaire en raison du méandre creusé dans le causse calcaire.

Une église et des habitations sont perchées à l'intérieur du méandre, alors que le reste se trouve construit sur le causse. Cela donne de beaux points de vue. J'y prends mon déjeuner que j'ai finalement pris sans faire de courses. Je mange mon repas prévu pour la veille et qui me restait suite au dîner au marché de producteurs.
J'ai choisi de rejoindre St Côme d'Olt en suivant la piste cyclable qui amène à Espalion. Elle emprunte l'ancienne voie déferrée. On peut le dire, c'est une voie verte !! Elle est envahie par la végétation et particulièrement les ronces.

En file indienne ça passe mais impossible de se croiser sans s'arrêter et de rouler à 2. Je me demande qui l'utilise... Le tunnel a été équipé d'un éclairage.

Mieux vaut rouler sur un vélo équipé de bons pneus. Avec mes 28, ça passe mais je dois tellement ralentir pour éviter de crever qu'après le tunnel, je décide de changer d'itinéraire. Je remonte sur le causse et descend à St Côme par la route qui fait passer par une singularité géologique : un éboulis de roches basaltiques improprement appelé "coulée de lave".

Quelques kilomètres plus tard, j'arrive à ma destination finale, Saint Côme d'Olt où ma femme termine un stage. J'ai à peine le temps de me rafraîchir dans le Lot, très clair et agréable à ce niveau. Pour visiter le village, ça sera pour une prochaine fois. J'ai traîné à Bozouls et je n'ai pas le temps de le faire ici. Dommage, le peu que j'en ai vu vallait de s'y attarder.
Cette journée bien plus courte que les autres m'a fait passer par de très beaux sites et cela confirme la belle réputation de l'Aveyron comme destination touristique et certainement cyclotouristique.

C'est encore une superbe randonnée que je viens de terminer. 400 km en 4 jours. Ouf, une vraie pour Maurice/emilpoe (pour qui une sortie en vélo, en dessous de 100km, ne compte pas vraiment).
J'étais content de retrouver ma Méral pour ce tour, même si j'ai été conforté dans mon plan de la rénover. J'ai été gêné par un freinage quand même juste, même par temps sec. En cause, je pense, les jantes.
Également, le changement de vitesse au cadre me semble désormais un peu fatiguant comparé au changement sur poignées combinées. Le chargement sur PB avant le plaît bien. Les sacoches Ortlieb sont indestructibles et super fiables mais un peu lourdes. Je compte avancer dans l'évolution de mon vélo qui a été par ailleurs très adapté au trajet. Les développements sont parfaits : 50/40/30 x 13-28 (6v).
Pensez à cette région quand vous serez en manque de beaux paysages. C'est un paradis cyclotouristique. Elle vous tend les bras.

[emilpoe]

Salut Vincent,

Belle Bambée

...une vraie pour Maurice/emilpoe (pour qui une sortie en vélo, en dessous de 100km, ne compte pas vraiment).

C'est pas vraiment de moi, c'est Jacques Faizan qui disait ça. Moi j'ajouterais qui faut aussi 2000m de D+ au minimum

J'étais content de retrouver ma Méral pour ce tour, même si j'ai été conforté dans mon plan de la rénover. J'ai été gêné par un freinage quand même juste, même par temps sec. En cause, je pense, les jantes.

Quand tu passes du côté de Montailleur, arrêtes-toi j'ai des pièces qui pourraient t'intéresser

[AngstromCyclo]

Quand tu passes du côté de Montailleur, arrêtes-toi j'ai des pièces qui pourraient t'intéresser

Je suis passé dans la vallée vers midi aujourd'hui...
Et nous repartons plus tard dans le mois en TER pour faire St Étienne - Montpellier à vélo.
Il y a une semaine on a fait Montmélian - St Pierre-en-Faucigny par le col du Frêne, les Bauges (bivouac à Bellecombe en Bauges car on est partis dans l'aprem, après un plouf à St Pierre d'Albigny car il faisait trop chaud pour se faire le col dans le cagnard). J'ai pensé à toi.
Je pense revenir à la Toussaint.

[CYCLOHC]

Salut,

En ce qui me concerne, un voyage à vélo est (presque) toujours le fruit d'une opportunité et d'envies pré-existentes qui, telles des graines, peuvent prendre plusieurs années pour germer. Cette fois-ci (il y a 2 semaines), l'opportunité était fournie par un stage auquel mon épouse s'est inscrite, se déroulant à St Côme d'Olt en Aveyron, d'une durée de 4 jours. .....

Vincent, Merci pour ce joli programme qui laisse toujours (un peu) l'espoir de trouver l'opportunité !
L'Aubrac m'a toujours beaucoup attiré. Jusqu'à présent je me suis limité aux Cévennes qui sont également magnifiques.
....Je vais encore un peu espérer...mais les années passent....

[vieuxjim]

la belle réputation de l'Aveyron comme destination touristique et certainement cyclotouristique.

Vincent, je prends mon temps pour lire ton récit en 4 épisodes, un peu comme lorsque je lis et relis certains articles de la Revue du Randonneur; c'est passionnant !

Jimmy

[chelmi]

Pensez à cette région quand vous serez en manque de beaux paysages. C'est un paradis cyclotouristique. Elle vous tend les bras.

Magnifique périple ! Merci de l'avoir partagé de si belle manière.

[AngstromCyclo]

la belle réputation de l'Aveyron comme destination touristique et certainement cyclotouristique.

Vincent, je prends mon temps pour lire ton récit en 4 épisodes, un peu comme lorsque je lis et relis certains articles de la Revue du Randonneur; c'est passionnant !

Jimmy

Pensez à cette région quand vous serez en manque de beaux paysages. C'est un paradis cyclotouristique. Elle vous tend les bras.

Magnifique périple ! Merci de l'avoir partagé de si belle manière.

Merci les amis. Vos retours m'encouragent.

[Nous deux]

C'est un beau périple, auriez vous la trace GPX ?

[AngstromCyclo]

C'est un beau périple, auriez vous la trace GPX ?

Avec plaisir.

Oui, il est possible de récupérer la trace. La carte fournie permet de la télécharger en vous rendant sur le site VisuGPX (cliquer sur le haut du cadre de la carte, sur le mot "VisuGPX").

[naeco54]

Salut Vincent, salut tous;
très sympa ton récit, merci .
Même avec ses" limites" une Méral permet encore de belles randonnées....
Et effectivement l'Aubrac et l'Aveyron fournissent de très nombreux et magnifiques parcours cyclotouristes, sur des routes peu fréquentées.