Voici, avec pas mal de retard la suite du récit de notre voyage de cet été dans le Jura.
Jour 5 Narbief - Glère par le Val de Consolation
Malgré les émotions de la nuit, nous dormons bien et nous nous réveillons un peu plus tardivement que d’habitude, sous un soleil radieux. En me levant, je vais illico inspecter la clôture. La corde qui attache le portail au reste de la clôture est solide. Elle n’a pas bougé . Ne sachant pas encore qu’un taureau pouvait sauter voire défoncer une clôture, je suis rétrospectivement rassuré.
Le programme de la journée est simple: nous sommes proches d’un de nos objectifs touristiques initiaux, le Val de Consolation, où nous serons avant midi et ce soir, nous devons faire étape près de la frontière suisse le long du Doubs puisque notre rendez-vous avec Charles est prévu le lendemain peu après 9 h entre la frontière et Saint-Ursanne. 2 campings nous semblent bien situés pour notre étape de ce soir; nous choisirons en temps voulu. Quant à l’itinéraire, il sera assez direct et a priori il nous donnera une journée de répit: 75 km environ et 800 m de D- pour la moitié seulement de montées.
On a bien pris notre temps ce matin, ce qui fait que nous quittons notre pré et le hameau de Maisonnettes bien après 10h. Les enfants qui nous ont accueillis la veille sont là qui jouent dehors, ce qui nous permet de les remercier et de leur demander de transmettre à leurs parents.
Narbief se situe sur un plateau, certes une peu vallonné, mais au paysage ouvert et agricole donc ça commence pas trop violemment. Nous trouvons fort opportunément sur notre route dans un petit village sans commerces un distributeur automatique de pains. Voilà qui nous évite de faire un détour pour acheter le pain du le casse-croûte de ce midi qui nous manquait. On commence à voir de plus en plus souvent ce genre de machines qui témoigne des changements sociologiques et économiques à l’œuvre dans nos campagnes, permis (entre autres) par la voiture, ont provoqué la concentration des commerces et leur disparition ailleurs que dans les chefs-lieux de canton. Ca nécessite de bien prévoir les courses, si on ne veut pas se charger d’une sacoche dédiée au garde-manger. A vélo, ça va encore, mais pour la randonnée pédestre itinérante hors des GR les plus fréquentés correctement équipés en boutiques situées dans les villages étapes, ça pose problème.
Nous découvrons le cirque de ND de Consolation par le site de
du belvédère de la roche du prêtre et son point de vue magnifique.
Ce nom étrange lui aurait été donné car un prêtre serait tombé du haut de la falaise à cet endroit. Nous sommes dans une “reculée”, typique des paysages du Jura (Baume les messieurs). “
Les reculées sont des vallées étroites et profondes bordées de falaises et de hautes parois abruptes qui se terminent en cul de sac et à la base desquelles on trouve toujours une grotte ou un réseau souterrain d’où sort une résurgence, donnant naissance à un cours d’eau qui occupe ensuite le fond de la vallée.”
Nous descendons ensuite (descente raide) jusqu’à l’ancien monastère qui avait été construit au fond de la reculée et qui est désormais un site magnifique, paisible et frais grâce aux grands arbres et à l’eau qui coule partout. Sur la route, nous tombons sur une petite cascade de la rivière que nous allons suivre tout l’après-midi: le Dessoubre.
Nous arrivons pile pour l’heure du déjeuner mais commençons par une rapide visite de l’église.
Celle-ci est assez sombre et pas très intéressante, contrairement aux bâtiments conventuels qui avaient été transformés en “petit séminaire” (collège/lycée aux garçons qui envisageaient la prêtrise)
, donc ça va vite.
Nous nous installons sur l’une des nombreuses tables de pique-nique. Le site a l’air connu pour cela car toutes les tables sont occupées.
Après cela, nous nous engageons avec nos montures sur le chemin qui mène à la cascade de Lançot mentionnée dans le guide Vert.
Nous devons les laisser peu avant la grimpette finale vers la cascade mais, déception, il ne coule qu’un simple filet d’eau. En effet, cette majestueuse cascade se trouve, non pas sur une rivière mais sur un “trop-plein” et donc ne coule vraiment qu’après de fortes pluies qui sature le reste du réseau. Compte tenu de la hauteur et de la forme des roches, on se doute que le site est très impressionnant lorsque l’eau coule en abondance.
Le jardin et la forêt qu’on traverse pour accéder à la cascade sont vraiment charmants
et si nous retournons un jour là-bas, nous pique-niquerons plus loin dans la nature et non pas juste à côté des bâtiments.
Il n’est pas loin de 15 h00 quand nous nous remettons en route ! Journée cool je vous dis! Un long faux-plat descendant de plus de 30 km en suivant le Dessoubre nous amène tranquilou à St Hippolyte, ville située au confluent avec le Doubs. Joli mais ça finissait par être un peu monotone. Après une pause pour un coca bien frais en terrasse puis un passage rituel au supermarché du coin, nous continuons vers la frontière suisse en longeant le Doubs que nous avions quitté au Saut du Doubs. Il coulait alors quasiment dans la direction N-E, alors que nous le retrouvons désormais coulant dans la direction S-O opposée. C’est très agréable. La circulation n’est pas importante comme je l’avais craint et nous arrivons à Glère où se trouve le camping que nous avons choisi. Il se mérite celui-là! Il est en effet situé sur les hauteur et on y arrive par un dernier raidar à plus de 10%! Une fois là-haut on est très bien.
La douche est appréciée. On se rendra compte le lendemain matin, qu’on se trouve au dessus d’une nappe de brouillard donc je pense que la situation en hauteur préserve de l’humidité et du froid de la rivière et donc que l’effort fourni est finalement un mal pour un bien dans l'optique de nous permettre de passer une bonne nuit.
A suivre, mais ça ne va pas très vite. Merci de votre patience.