Ne voulant pas plus polluer le post initial, j'en ai créé un spécifique.
Je n'ai pas tout lu mais je connais monsieur Piednoir par ses écrits. Il s'est fait une spécialité de théoriser le vélo et a acquis au sein de la fédération FFCT un statut de gourou.vaber a écrit : ↑mer. 23 janv. 2019 06:04 Bonjour. Comme c'est l'hivers et qu'il ne fait pas un temps à rouler. Un peu de lecture ça peu pas faire de mal.
http://www.piednoir.com/4.15.Bonne%20position.pdf
Tu verra on y parle de selle vers le milieu du chapitre.
A+ Phil
Je suis en totale opposition avec ce travail qui a l'apparence d'une science et qui, bien qu'il ne le prétende pas, a comme résultat inévitable la création de règles.
Il y a des gens qui adorent les règles, notamment car elles leur permettent de se mettre en avant, d'apparaître comme "savants" car ils les "maîtrisent" (ils on juste fourni plus d'effort que les autres pour les comprendre et les apprendre).
Or, on sait que les règles totalement empiriques comme celles qui résultent du travail de monsieur Piednoir mettent en équation des choix déjà réalisés, donc des pratiques existantes. Elles figent donc des pratiques en leur donnant un statut de règle. Ceci ne signifie pas que ce soit dans l'ensemble, des conneries. Ca signifie juste que ces règles ont l'énorme inconvénient de diffuser l'idée que l'être humain peut être réduit à une équation avec des paramètres. C'est factuellement faux et idéologiquement dangereux.
Cette vision technophile de l'humain a submergé la médecine occidentale. Combinée à l'intelligence artificielle qui propulse cette approche à une échelle inouïe, elle fait courir d'énormes dangers à la vision humaniste de notre culture et même de nos sociétés. Je ne vais pas développer plus car c'est un sujet très vaste, mais la clé de compréhension de l'Intelligence Artificielle est la déduction de règles à partir des accumulations de données. Quand il s'agissait uniquement d''objets, de processus industriels, c'est très utile et intéressant. Mais dès lors qu'on touche à l'humain, ça devient carrément problématique car cela signifie qu'on analyse des comportements existants, puis on les théorise en déterminant l'étalon qui devient la norme, avec l'étape inévitable que les individus qui sortent de la norme apparaissent déviants.
Pour revenir au sujet du réglage sur un vélo, le travail de monsieur Piednoir gagnerait largement à être recylé (sans jeu de mots) pour apporter une méthode dont l'objectif serait d'aider chacun à déterminer le réglage dont il/elle a besoin! En effet, comment peut-on imaginer, si on accepte de réfléchir une seule seconde, qu'une personne ayant un entrejambe donné ait les même caractéristiques musculaire, tendinaire, les mêmes articulations, etc. qu'une autre personne. Or l'"EJ" est LA donnée clé de tous les travaux. Elle sert de base à des calculs d'apparence savante qui ne servent à pas grand chose d'autre que de gagner un peu de temps et qui, évidemment, élimine tous les autres facteurs anatomiques, physiques, psychologiques etc.
Ce travail est a oublier au plus vite car nous disposons désormais, avec les capteurs de puissance, les ordianteurs etc de l'équipement permettant de mesurer pour chaque personne les optimums en fonction des objectifs de cette personne, dans le cas où cette personne désire avoir un vélo qui lui convienne au mieux.
Pour les autres, il existe des tonnes de vélos, avec des tonnes d'accessoires, qui peuvent être réglés, changés etc. On devrait former les vélocistes sur les bases de l'ergonomie (ça n'est pas le ca) pour faire gagner du temps dans ce processus itératif non scientifique.
Pour la question de la selle, un magasin de Portland Oregon a créé sur son mur une "bibliothèque de selles" et un poster expliquant les différentes formes de postérieurs (notamment féminins). Objectif: faire comprendre qu'on ne peut recommander un modèle en particulier, ça s'essaie. D'où leur bibliothèque: les clients empruntent et font leur choix après 2 semaines environ d'essai. Fantastique!
Non seulement c'est astucieux commercialement et "marketingment" parlant (ça fait rire et ça fait du buzz), mais cela souligne la réalité: les facteurs de préférences personnelles sont déterminants sur tous ces aspects (avec une mention particulière sur la selle).
Je terminerai mon "discours" en lançant un pavé dans la marre: je pense que la FFCT d'antan, avec des personnes comme Monsieur Piedsnoir, portent une grosse responsabilité dans le déclin du "vrai cyclotourisme" comme nous l'aimons. En effet, ils ont contribué à créer une culture des sachants, des règles, qui gonfle la plupart des gens qui s'intéressent au vélo mais finalement soit se sentent nuls, soient se disent que c'est compliqué, soit "différents" car ils ne rentrent pas dasn les clous de ce qui est "bien". Cela a permis d'identifier les cylos FFCT à une sorte de "grande famille" (ce qui a l'énorme inconvénient de signifier qu'il y a les membres de la famille et les non-membres). Il y a LA bonne manière de rouler, LA bonne manière de charger ses bagages, LA bonne dimension de pneus (etc.). Cette attitude qui fige la connaissance a aussi comme énorme inconvénient de rendre imperméable à la nouveauté, aux nouvelles pratiques, etc. Le VTT par exemple: combien de temps a-t-il fallu attendre pour qu'il soit considéré à la FFCT ? Avez-vous vu sur le site actuel de la FFCT une seule mention des "vélos de gravier" ? (tu as vu, je fais un effort pour toi, Daniel ).
Moralité, la moyenne d'âge des cyclos de la fédé est en augmentation.
Bref, je m'arrête.
Tout ça pour une hauteur de selle!