Sur un vélo de route/gravel, une roue avec serrage rapide correctement serrée ne bouge pas. Point barre. Si le vélo est correctement monté, le disque ne frotte pas non plus. Donc super, si on entend un frottement sur un disque, on sait que la roue est mal montée. On s'arrête 30 secondes et on la remet en place. Et voilà!
Le serrage rapide (SR) a été inventé il y a 40 ou 50 ans [Edit 90 ans]. Ca se saurait si les roues "bougeaient".
Comme le dit justement "Patrick" (des Vélos de Patrick), le problème du SR est que beaucoup de gens ne savent pas comment serrer correctement leurs roues.
Donc la résolution du problème posé n'est pas de changer de design mais d'éduquer les gens sur la bonne manière de fermer un serrage rapide, voire de le remplacer par des écrous, pas de changer de design qui:
1) est plus cher
2) rend plus difficile et lent le montage/démontage des roues
2) est plus lourd (alors que les couraillons investissent déjà des sommes folles pour chasser les grammes)
3) rend cadres et roues incompatibles avec l'existant mais aussi, très souvent car il n'y a pas de standard, avec d'autres roues à axe traversant
4) rendra obsolète un vélo avec axes traversants beaucoup plus vite. Comme ce sont des parties de cadre, c'est tout le vélo qui est obsolète
5) renchérit toutes les pièces car l'augmentation des références augmentent nécessairement les coûts
J'ai fait hier soir qq recherches à l'arrache sur Internet. Il n'y a pas que moi qui trouve que c'est une idée des fabricants pour leur seul intérêt. Plusieurs sites qui vivent de la "course aux armements" et de la pub des fabricants conviennent que l'intérêt pour le cycliste de l'axe traversant pour les vélos à fourche rigide est discutable.
Par contre, j'ai appris que ce qui se dit dans le "milieu", c'est que les accidents dus à une faute du cycliste mais suite auxquels les avocats aux Etats-Unis se retournent vers les fabricants qui est une motivation pour ces derniers de pousser vers l'adoption des axes traversants.
Ceci confirme l'importance de savoir comment bien serrer et pour les bricoleurs de savoir bien monter une roue. Je vous rassure, il n'y a pas besoin d'être un ingénieur en mécanique pour y arriver.
Remarque: il y a d'autres pièces dont le mauvais montage et/ou mauvais entretien expose le cycliste à de graves conséquences en cas de problème: la potence et le cintre notamment.
J'ai appris hier que l'invention des axes traversants sur VTT résulte de vrais problèmes posés par la fourche télescopique associée aux freins à disques, résultant de l'indépendance dans le débattement des 2 pistons dans les fourreaux conjuguée à l'asymétrie du freinage sur disque. L'axe traversant apporte un moyen de rigidifier l'ensemble alors que les contraintes en DH deviennent tout simplement faramineuses.
En vélo de route, on n'a pas de fourche télescopique et pas du tout, mais pas du tout les mêmes contraintes que dans les disciplines extrêmes du VTT (le serrage rapide n'est même pas un problème pour 99% des pratiquants du VTT).
Donc si avec tout ça, vous trouvez que c'est une bonne idée de choisir un axe traversant pour votre vélo de route, pas de soucis, allez-y. J'espère juste qu'il n'y aura pas trop de gens comme vous pour que cette mauvaise idée soit abandonnée rapidement, avant de créer le bazar et une énième profusion de standards dans un secteur qui en a déjà trop.
Je persiste et signe. la vraie raison qui pousse certains à choisir les axes traversants (notamment les fabricants et les cadreurs comme Caminade qui se spécialise dans le gravel), c'est la différentiation. Pour les vendeurs, ils ont absolument besoin de se démarquer. Ils développent des "éléments de langage" techniques pour donner du rationnel derrière cette stratégie marketing. Ils s'adressent à un marché qui lui aussi est en recherche de moyens de s'identifier" comme étant "à part", donc ils ont un intérêt partagé à diffuser des argumentaires rationalisant leurs choix, et pour eux, le prix n'est pas un problème, bien au contraire. C'est un moyen comme un autre (très fréquent aujourd'hui en marketing), pour faire en sorte que les gens se sentent "différents" et surtout pas mélangés à "la plèbe"(au sens figuré, bien sûr, dans le cadre du vélo gravel; mais regardez bien les pubs et l'iconographie développée autour du gravel; il y a un désir de présenter l'activité comme une contre-culture que les seuls initiés comprennent).