Raid route VTT/Route de 3 Jours Alpes du Nord françaises

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AngstromCyclo
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Raid route VTT/Route de 3 Jours Alpes du Nord françaises

Message par AngstromCyclo »

Je suis parti en vacances fin juillet et donc déserté le forum mais un A/R imprévu en covoiturage m'offre l'occasion de revenir partager l'une de mes aventures cyclotouriste de cet été. Les autres suivront plus tard...
Le chalet familial de la belle famille sert de base pour des projets variés dont l'un un peu fou que j'ai concocté il y a quelques années et sur lequel j'avais pas mal fantasmé mais que je n'avais jamais eu l'occasion de réaliser : une boucle par des cols et hors des sentiers trop battus, particulièrement agréable voire nécessaire au mois d'août (surtout cette année) me permettant de découvrir une partie des Alpes françaises que je ne connais pas : la Haute Maurienne.
Voici la trace imaginée, conçue sans penser aux nombre de jours nécessaires.

Juste des envies et quelques lignes rouges que je m'imposais :
  • découvrir le plus de nouvelles routes/paysages
  • gravir le col de l'Iseran (jamais gravi) dans le sens Sud - Nord
  • Partir de St Gervais par le val Montjoie et le col du Joly
  • Revenir par le Cormet de Roselend (jamais gravi)
  • Éviter la remontée de la basse Maurienne
  • Éviter l'horrible section de la vallée de l'Isère entre Aime et Moutiers
J'imaginais partir avec une petite tente de bivouac voire un sursac pour nuit à la belle pour minimiser le poids.
Je ne pouvais évidemment envisager cette boucle avec ma randonneuse. Mon vieux VTT randonneur s'imposait.
En partageant ce projet sur ce forum Emilpoe m'a appris que sa famille a un chalet dans la vallée des Encombres, par laquelle je comptais passer !
Éléments de circonstances particuliers à cette année : j'ai appris que des amis possèdent un chalet sur mon itinéraire, à Bessans. Ma tendre cyclote s'étant cassé le gros orteil, nos projets communs sont devenus caducs. La météo consultée vendredi dernier en route pour St Gervais donnait une fenêtre météo favorable de 3 jours mais il me fallait partir ... le lendemain ! Arrivé à 22h30 je m'organisai à l'arrache pour partir à 7h30 le lendemain matin ! Trop précipité pour qu'Emilpoe puisse s'organiser de sin côté pour me rejoindre à Gitamelon (vallée des Encombres), mais pas de soucis pour dormir au refuge éponyme, ni pour m'inviter chez les amis à Bessans (qui étaient prévenus depuis 2 semaines de l’éventualité de mon passage).
En reprenant ma trace je me rendais compte des stats de ce projet : 350km et 12000 m de D+ :yikes !!! Il me faudra sûrement faire quelques compromis avec ce projet en cours de route…

Assez pour le contexte passons au récit de cette épopée que je pourrais qualifier - un peu pompeusement - de " raid".
Levé vers 5h30, j'ai encore des préparatifs à faire sur mon vélo. Je veux l'alléger autant que possible car dans sa configuration cyclo-camping il tare 16,6kg. Que nenni, il me manque l'outil pour enlever la béquille, le temps pour virer les garde-boues, l'audace pour démonter le porte- bagages AV surbaissé. En effet, je veux garder le PB AR pour mes petites sacoches Ortlieb front roller afin de ne pas être gêné dans les sections VTT en raclant les sacoches, mais je ne fais pas une confiance totale à la résistance de ce vieux PB AR en fil d'acier en mode secoué VTT. Mes surbaissés en alu resteront donc sur la fourche, m'apportant une redondance sécurisante en cas de problème. Au final mon vélo restera dans sa configuration et donc son poids de 16,6 kg. Voici mon paquetage :
  • 2 sacoches Ortlieb front roller pèsent 2,7 kg chacune. Elles contiennent : 1 sac de couchage (le refuge m'a prévenu de la nécessité d'en prendre un, covid oblige); outils et nécessaire de réparation de chambre ; T shirt, sous couche en laine mérinos, doudoune compacte, nécessaire de toilette réduit, coupe vent, bonnet, gants, 2 sous cuissards (dont 1 porté), slip, petite serviette microfibre; couverture de survie, chaussettes chaudes ; maillot jogging DKT jaune fluo, gilet réfléchissant, lampe frontale, couteau suisse, un peu de nourriture piquée dans le frigo
  • Sacoche de guidon Vaude avec appareil photo, papiers, carnet, stylo, barres de céréales, téléphone portable. La sacoche elle même est lourde. L'ensemble pèse 2,5 kg, presque autant que la sacoche AR.
  • 2 bidons de 900 cl pour 1,9 kg
Au total, j'ai donc un PTR de 26 kg environ.
Je pars finalement à 7h50. Il fait beau et frais car je roule à l'ombre jusqu'au début de la montée sérieuse du col du Joly aux Contamines. J'ai choisi de grimper par Colombaz, joli hameau d'alpage, sur le flanc du Mont Joly qui porte magnifiquement son nom ce matin.
Montée au col du Joly par Colombaz
Montée au col du Joly par Colombaz
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C'est raide, caillouteux mais ça roule. Conforme à mon attente. Après Colombaz, le chemin se cabre et je dois souvent descendre pour pousser. Je décide de descendre par la piste au fond du vallon du Nant Rouge pour remonter en face, au Signal. C'est plus long et me coûte en dénivelé mais la pente est moindre. C'est le prix à payer pour pouvoir rester sur le vélo. Une fois au Signal, ça redevient raisonnable et je profite pleinement de la montagne. Les promeneurs sont rares. Je me suis fait doubler dans les sections raides par des vététistes électrifiés. Ils me dévisagent avec un air mêlant incrédulité, pitié et une certaine admiration en voyant ma monture et surtout mes sacoches. Ce sera récurrent pendant les 3 jours.
J'arrive finalement au col, heureux de "virer cette première bouée", un gros morceau. Le point de vue est somptueux, tant pour admirer le Mont Blanc que le Beaufortain, le lac et barrage de la Girotte.
Col du Joly
Col du Joly
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La descente est superbe aussi sur les pentes que je pratique l'hiver à skis. Désormais je croise nombre de cyclos qui font ce col par le Sud, versant goudronné.
J'arrive à Beaufort vers midi. Je dois me ravitailler et je perds un temps précieux pour pas grand-chose en raison de l'affluence dans ce petit village de montagne.
Je prends mon temps pour déjeuner car à part au col du Joly, je ne me suis pas beaucoup arrêté depuis le matin.
A partir de Beaufort, mon projet rejoignait Arêches une petite route en hauteur en évitant la route principale, chargée en ce samedi de vacances. J’hésite mais compte tenu de mon retard, je suis raisonnable et coupe au plus court. Nouvel arrêt à Arêches à la boulangerie pour un coca et un dessert sucré que j'avais renoncé à acheter à Beaufort en raison du monde. J'ai souffert dans ces 3 derniers kilomètres. Je prends donc mon temps. Mais ce n'est rien comparé à ce que ce sera après cette pause.
Quand je repars, il fait encore plus chaud, l'ombre est rare. Mon 2eme objectif du jour est le Cormet d'Arêches, col méconnu car non goudronné sur sa section haute, qui culmine à 2100 m. J'y étais déjà passé lors de ma traversée des Alpes Avignon – Thônon en 2016, mais dans l'autre sens. Là j'y grimpe en début d'après midi, sous un beau mais chaud soleil. De plus, je viens de manger. La pente est raide : 7,1 de moyenne sur presque 20km. Sur la section au dessus du lac de St Guérin, il ne descend pas en dessous de 8, et rapidement après le lac, la route perd son bitume et se garnit de gravier grossier peu roulant. Tout cela met le palpitant à rude épreuve. Entre digestion, sudation et propulsion, la concurrence laisse moins de Watts à cette dernière. Cela fait longtemps que j'ai mis « tout à droite ». La vitesse moyenne tombe. Je dois faire plusieurs arrêts pour éviter de me mettre dans le rouge. Le plan de route tombe en déliquescence. Après un arrêt au bord d'un lac minuscule mais très mignon et surtout bienvenu, j'ai fait tomber la température corporelle en faisant une bonne trempette dans l'eau transparente mais glacée.
Petit lac
Petit lac
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Je repars en meilleure forme et avec meilleur moral ce qui me permet de gravir les derniers kilomètres jusqu’au col en profitant pleinement de la beauté et du cadre somptueux des alpages du Beaufortain. Au sommet, je tape la discute avec des promeneurs montés en voiture, intrigués par mon défi et mon profil « sacochard ». Un couple me propose un thé et partage ses propres anecdotes de leurs pérégrinations cyclistes. La montre, elle tourne.
Je suis devant un dilemme : j'ai planifié cette boucle sur quelques idées-force dont celle de relier Moutiers depuis le Cormet d’Arêches via une section VTT à travers les alpages en suivant un sentier qui me semblait - sur cartes et photos aériennes - roulables en VTT. L'observation des courbes de niveau m'avait prévenu qu'il faudrait pousser. J'acceptais, confortablement installé devant mon ordi, le principe de ce coût au vu de l'avantage procuré par l’évitement de l'horrible N90 entre Aime et Moutiers et de la satisfaction de découvrir la descente sur Moutiers par Naves, un alpage méconnu des masses car non équipé pour le ski de piste (mais probablement plus connu des fondus, dont un représentant éminent et libre se cache derrière un pseudo à double sens et double action sur ce forum). : wink
Mais là, bien loin de mon ordi, j'avais une montagne en face de moi, une montre trop précise et incorruptible, des sens éveillés qui s'opposaient à mes désirs, alimentant mon cerveau de signaux contradictoires. Il serait imprudent de s'engager si tard sur cet itinéraire. AngstromCyclo n'est pas breton mais il peut être obstiné. Il tentera quand même, contre son autre moi raisonnable, de s'engager sur le sentier. Après quelques centaines de mètres, l'âpreté du terrain, sa pente, ses cailloux et ses ornières auront finalement raison de l’entêtement du cyclo iconoclaste. Je rebrousserai chemin pour revenir au Cormet d’Arêches pour en redescendre par la « voie normale ». Celle-ci est caillouteuse sur les 2 premiers kilomètres environ, mais lorsque le bitume succède à la rocaille, le plaisir de descendre devient maximum tant la route et le paysage sont en harmonie. C'est sauvage à souhait, beau comme une carte postale ou une photo du magazine « 200 ».
Lacets du Cormet d'Arêches
Lacets du Cormet d'Arêches
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sam. 8 août 2020 15:11
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Plaisir uniquement écorné par une horde de 4x4 qui m'a pris en sandwich. Le premier roulant plus lentement car une dame pourtant d’âge à avoir dépassé ces plaisirs enfantins et dangereux tenait à faire cette descente debout sur le marchepied droit du véhicule. Je l'ai donc rattrapé mais ne pouvant doubler à cause de l’étroitesse de la route, j’étais vite rejoint par le reste de la bande. Position inconfortable de l'anchois dans le pan bagnat. Heureusement, ils bifurqueront assez rapidement pour me laisser du champ dans cette belle descente.
Je passe rapidement Granier mais à Tessens, je m'arrête, commandé par l'intuition que je peux m’épargner un peu de la nationale en roulant plus longtemps en hauteur. Effectivement, je trouverai cette petite route qui rejoint Villette. Elle semble très très peu employée. Son revêtement est irrégulier et souvent un peu dégradé mais ça passe très bien. C'est très joli. La sensation de rouler sur des routes oubliées me motive toujours.
Après, revenu en fond de vallée, c'est une alternance d'horreurs et de pistes cyclables. Le rocher du Siaix qui ferme la vallée de l'Isère comme un verrou en amont de Moutiers, est franchi dans le tunnel de secours aménagé pour les vélos. C'est parfait. Le pire c'est une section de la 4 voies avec une bande cyclable peinte qui est rétrécie jusqu’à la rendre moins que symbolique (moins de 40 cm de largeur). De la foutaise. J'avais bien fait de prendre le train entre Moutiers et Aime la dernière fois car encore à la descente, ça passe vite, mais à la montée c'est juste infernal ! Il faut soit prévoir le temps pour passer par Montgirod (ce qui ajoute du dénivelé) soit prendre le train.
Enfin, je rejoins Moutiers vivant. Je fais quelques courses dans une station service et j'attaque la très longue montée à St Martin de Belleville. J’ai évidemment évité la nouvelle route des Menuires/Valthorens et je passe donc rive droite sur un versant agréable, qui commence par grimper dans unenface abrupte qui domine le torrent, mais qui passe ensuite par plusieurs hameaux authentiques. On est encore loin de l'horrible station des Menuires. Le jour baisse. Le soleil est depuis longtemps descendu derrière la montagne et je grimpe à la vitesse d'un escargot. Je préviens le refuge de ma progression lente pour qu'ils ne s'inquiètent pas. Enfin j'arrive à St Martin et m'engage dans la vallée des Encombres alors qu’il fait quasiment noir. J'ai encore plus de 5 km à faire sur une route goudronnée en partie mais qui grimpe. Encore plus de 1000 m depuis Moutiers. La fin sera roulée dans le noir (pb de connexion de la Dynamo au phare) mais le gravier est correct donc je ne me sens pas en danger. Je n'ai qu'une idée en tête. Arriver au plus vite. Vers 22h jz touche au but. Les gardiens, super sympas m'accueillent chaleureusement et le réchauffent la tartiflette. Un solide dîner pris en discutant pendant qu'ils terminent leur service et rangent leur cuisine. Une douche et dodo. 8h – 22h. Une grosse journée avec 123 km, 2 cols muletiers de 2000 m et 4000 de D+.
La trace :
La suite du périple dans quelques jours.
Dernière modification par AngstromCyclo le mar. 18 août 2020 06:18, modifié 2 fois.


A+

Angstrom

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Re: Raid route VTT/Route de 3 Jours Alpes du Nord françaises

Message par masu39 »

Impressionnant! Bravo


« Les pistes cyclables ne sont pas établies pour nous rendre service mais pour débarrasser les automobilistes de notre présence… Ce serait un calvaire de faire 200, voire 100 km dessus »
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Adri74
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Re: Raid route VTT/Route de 3 Jours Alpes du Nord françaises

Message par Adri74 »

Wahou la grande classe bravo! Un breton qui ponce le beaufortain en une journée on aura tout vu :bravo
En février on l'a fait en 3jours en raid à ski en partant de Naves jusque Contamines c'etait incroyable je vous recommande vraiment

Hey oui pour redescendre sur Moutiers c'est pas la joie... mais le petit tunnel passe bien quand même!

Hate de lire la suite. 4000m de D+ avec 26kg ça commence à être très costaud :yikes


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CYCLOHC
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Re: Raid route VTT/Route de 3 Jours Alpes du Nord françaises

Message par CYCLOHC »

Alors là Vincent, BRAVO!
En effet, 4000m d+ à la journée avec un biclou de 26 kms....!! Fallait vraiment avoir des origines Bretonnes ..
C'est marrant, tu as suivi à peu près le même itinéraire que mon fils cet été, avec ma belle fille et une de mes petites filles qui on traversé les Alpes en autonomie VTT depuis la Suisse, via Chamonix, Cols de Voza, du Joly, Cormet d'Areches, Madeleine, Lacets de Montvernier, Galibier, Rochilles et...chez moi.
Ils n'ont pas pu utiliser le passage que j'ai traversé récemment pour éviter le tintamarre du Col du Télégraphe (Passage de l'Echerenne ) à cause du mauvais temps. Ce passage est exceptionnel, mais beau temps obligatoire.
viewtopic.php?p=58821#p58821

Je ne connais pas le secteur de Naves à skis, ce doit être sauvage...sauf le jour où notre Laetitia passe aux alentours pour y faire ses exploits lors de la Pierre Menta...
Un sacré bout de petite femme hors du commun que nous cotoyons en famille et qui avait démarré le vélo et le ski alpinisme avec nous, pour très rapidement nous laisser sur place :bravo3


https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Laetitia_Roux

Vincent, on attend avec impatience la suite de ce parcours ! :bravo3


Sans cap, tous les vents sont contraires....
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Re: Raid route VTT/Route de 3 Jours Alpes du Nord françaises

Message par AngstromCyclo »

CYCLOHC a écrit : mer. 19 août 2020 16:10 Alors là Vincent, BRAVO!
En effet, 4000m d+ à la journée avec un biclou de 26 kms....!! Fallait vraiment avoir des origines Bretonnes ..
C'est marrant, tu as suivi à peu près le même itinéraire que mon fils cet été, avec ma belle fille et une de mes petites filles qui on traversé les Alpes en autonomie VTT depuis la Suisse, via Chamonix, Cols de Voza, du Joly, Cormet d'Areches, Madeleine, Lacets de Montvernier, Galibier, Rochilles et...chez moi.
Ils n'ont pas pu utiliser le passage que j'ai traversé récemment pour éviter le tintamarre du Col du Télégraphe (Passage de l'Echerenne ) à cause du mauvais temps. Ce passage est exceptionnel, mais beau temps obligatoire.
viewtopic.php?p=58821#p58821

Je ne connais pas le secteur de Naves à skis, ce doit être sauvage...sauf le jour où notre Laetitia passe aux alentours pour y faire ses exploits lors de la Pierre Menta...
Un sacré bout de petite femme hors du commun que nous cotoyons en famille et qui avait démarré le vélo et le ski alpinisme avec nous, pour très rapidement nous laisser sur place :bravo3


https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Laetitia_Roux

Vincent, on attend avec impatience la suite de ce parcours ! :bravo3
Merci pour ces compliments Henri.
Ton récit est aussi très intéressant et je ne l’ai découvert qu’après avoir posté le mien. J’ai mis mes roues en Maurienne quelques jours seulement après toi. Tu verras dans la suite que j’y suis descendu en face d’Albanne.
Puisque tu parles de ski alpinisme féminin, le gîte de Granier (où je ne me suis pas arrêté cette fois-ci) est tenu par Valérie Ducognon, autre figure de la discipline (première titrée championne du monde). Valérie est aussi très sympathique et modeste. Son cousin est un ami de mon fils et c’est par lui que je l’ai appris. Rien dans son gîte ne le laisse deviner.

La suite dans quelques jours. Je suis bien pris en ce moment. Désolé.


A+

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Re: Raid route VTT/Route de 3 Jours Alpes du Nord françaises

Message par AngstromCyclo »

Adri74 a écrit : mer. 19 août 2020 15:26 Wahou la grande classe bravo! Un breton qui ponce le beaufortain en une journée on aura tout vu :bravo
En février on l'a fait en 3jours en raid à ski en partant de Naves jusque Contamines c'etait incroyable je vous recommande vraiment

Hey oui pour redescendre sur Moutiers c'est pas la joie... mais le petit tunnel passe bien quand même!

Hate de lire la suite. 4000m de D+ avec 26kg ça commence à être très costaud :yikes
Merci. Mais mes origines ne sont pas bretonnes. Bien plus au Nord. Un pays plutôt plat et froid. Mais j’ai grandi à côté de Grenoble proche des premiers hectomètres du col de Vence et de Porte. :wink:


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Re: Raid route VTT/Route de 3 Jours Alpes du Nord françaises

Message par vaber »

Hé bien je passe en coup de vent sur ce forum et je vois que vous ne faites pas dans la dentelle ... Je suis épuisé rien que de vous lire.
Les contreforts des Cévennes vont te paraître bien fade maintenant :wink:
Les photos sont superbes mais les lacés du dernier col sont vertigineux.


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Re: Raid route VTT/Route de 3 Jours Alpes du Nord françaises

Message par MoitMiou »

Tes photos sont très belles, ça fait honneur à ces paysages!
J'ai beaucoup apprécié lire le premier compte rendu de cette aventure. Tellement, que j'ai envie d'enfourcher mon vélo et de partir dans ton sillage! J'aime beaucoup ce mode de voyage sur petites routes et chemins perdus, c'est toujours un plaisir de découvrir de genre d'itinéraires tranquilles et qui incitent à la contemplation, on se sent privilégié d'être là.

Je pense que ce ne serait pas impossible que je parte dans la même configuration que toi un de ces jours, mais pour des étapes moins longues ou moins de dénivelé dans un premier temps.

Hâte de lire la suite de tes récits!


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Re: Raid route VTT/Route de 3 Jours Alpes du Nord françaises

Message par AngstromCyclo »

MoitMiou a écrit : ven. 21 août 2020 05:03
Je pense que ce ne serait pas impossible que je parte dans la même configuration que toi un de ces jours, mais pour des étapes moins longues ou moins de dénivelé dans un premier temps.
Tu as raison. Les étapes étapes étaient trop longues physiques. Comme je l'écrivais, ce sont les circonstances qui m'ont mis dans cette situation. J'aurais eu le choix, j'aurais fait au moins une journée de plus. Mais je ne regrette rien. C'était ça ou pas du tout.
Hâte de lire la suite de tes récits!
Normalement, je devrais pouvoir m'y atteler ce week-end.


A+

Angstrom

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Re: Raid route VTT/Route de 3 Jours Alpes du Nord françaises

Message par albina »

Ah oui Vincent :bravo3
Aussi bien sur le vélo que sur le clavier et derrière l'objectif !
Bravo
On en redemande (*)
Charles

(*) tu vois ou je veux en venir ? T'en es où avec le Randonneur ? :D


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Re: Raid route VTT/Route de 3 Jours Alpes du Nord françaises

Message par Pedrodelaluna »

:drink_beer

:bravo3


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Re: Raid route VTT/Route de 3 Jours Alpes du Nord françaises

Message par AngstromCyclo »

2 ème étape Gittamelon - Bessans. Dimanche 9 août.
La nuit au refuge de Gittamelon a été réparatrice. :sommeil
Heureusement, car si l'étape du jour apparaît au vu des chiffres comme plus "facile" (plus courte et moins de dénivelé), elle compte des sections de chemin et surtout des passages raides. De plus, même si les traceurs d’itinéraires renseignent bien sur la pente, j'ai bien compris à mes dépends hier que sur chemin, seule elle ne suffit à rendre compte de la difficulté, contrairement à un itinéraire sur route. La "roulabilité" est tout aussi importante. Celle-ci ne se découvre qu'en roulant sur le terrain. C'est l'un des attraits de ce genre d'escapade: l'inconnu; le sentiment mêlant d'une part l'excitation de découvrir dans le réel quelque chose qu'on a imaginé devant la carte et de l'autre l'appréhension qui naît au pied du mur: "N'ai-je pas surestimé mes forces?" "Est-ce que je ne prends pas trop de risques?".
En l'occurrence, de vrai risque, il n'y avait pas. Le seul aurait été de réitérer, cette fois-ci auprès de mes amis, la gêne - voire un peu de honte - d'arriver tard; de faire attendre. Comme hier soir :oops: .
Malgré cette pression que je me mettais et compte tenu de mon arrivée tardive de la veille, j'ai préféré repousser l'heure convenue pour le petit déj de 6h30 à 7h30 (horaire que je trouvais aussi plus "poli" pour mes hôtes si dévoués). Celui-ci, rustique mais copieux (avec du pain excellent) est pris dehors en terrasse.
Refuge de Gittamelon
Refuge de Gittamelon
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J'aime l'heure fraîche du matin.
J'aime entendre le son des clochettes pendues au cou des chèvres qui ont quitté quelques minutes plus tôt la salle de traite toute proche du refuge pour s'en aller paître dans l'alpage.
Les sommets ensoleillés du versant d'en face se détachent sur le ciel d'un bleu intense. Jean Ferrat et son "mon Dieu, que la montagne est belle" me viennent inévitablement à l'esprit. L'éleveur qui a terminé son premier gros boulot (la traite) fait une courte pause et nous échangeons brièvement. Le contact avec les habitants des lieux que je visite fait partie de mon approche du cyclotourisme. Je prends un temps qui me fait du bien, qui est en réalité au cœur de ma passion. Le vélo est pour moi comme un instrument de musique. On l'aime, on le trouve beau, on le bichonne, il a sa personnalité. On écrit les pages de nos escapades avec lui mais il n'est que ça : l'instrument. Ne pas confondre l'instrument et la musique, le cyclotourisme et la bicyclette.
La musique, tout comme le cyclotourisme, nous emplit, nous ouvre les écoutilles en grand, comme cette magnificence devant mes yeux aux pupilles dilatées en cet instant. Elle est émouvante, comme la gentillesse de mes hôtes d'hier soir. Pour qui en joue, elle est exigeante; comme le chemin qui m'a mené jusqu'à ce hameau tarin et que je suivrai encore ce matin. Musiques comme paysages, il y en a de toutes sortes: des grandioses et des banals; des virtuoses - telles les caprices d'un Paganini ou d'un Pantani - mais aussi des tranquilles: berceuses au clair de lune sur 3 notes comme promenades plates et douces, sans côtes ni Paulettes. Assis à ma table de bois, sirotant mon café servi dans un grand bol (comme il se doit), je vivais enfin l’exaltation du grand jour, un peu comme le compositeur à la baguette devant son pupitre “en vrai”. Ma partition à moi, c'était cette carte IGN examinée à toutes les échelles en détails pour préparer cette aventure. Une partition sur laquelle les courbes de niveau se muent en portée sinueuse sur laquelle se prépare patiemment la musique de mon bonheur égoïste qui naîtra après une longue gestation. J’ai bien tracé la route sur la carte mais je ne la regarde finalement quasiment pas une fois parti tant le trajet s'est imprimé en 3 D dans mon cerveau à force d'y revenir et d'en rêver. Sur le terrain, je me vois dérouler mon aventure planifiée (fantasmée?) dans un étrange mélange de "déjà vu" et d'émerveillement de puceau, tel le compositeur submergé par l’ampleur sonore de son oeuvre jouée par l’orchestre après l’avoir si longtemps fait sonner dans sa tête et sur son piano.
Le bol de café est vide depuis un moment mais consciemment, j'ai laissé le chronomètre caracoler, tant je suis bien à simplement contempler la montagne et respirer à pleins poumons l’air frais du matin.
C'est donc vers 8 h 40 que je remonte en selle.
En fait, de l'heure du départ je ne suis plus si sûr. Mais du malheur aux fesses, oui. Certain, même. Car je l'avoue, un peu penaud: j'ai laissé le cuir de ma Brooks Pro se creuser au point que les rivets saillent et donc me blessent, après plus de 12 heures en route hier. Et au moment où je remonte en selle, n'ayant rien fait à l'étape pour régler le problème, je n'ai d'autre solution que de reculer mon popotin sur la selle pour éviter de passer du mal au pis voire, rapidement, du pis au pire. En fait, assez curieusement, le cyclo développant une certaine résistance à la douleur (à moins qu'il ne soit maso?), la gêne se stabilisera avec l'échauffement (ou le tannage) dès les premiers kilomètres et ne gâchera jamais mon humeur pendant le reste de la journée..

Même si je pars finalement assez tard , le hameau et le fond de la vallée demeurent à l'ombre.
Vallée des Encombres avec mon objectif au loin
Vallée des Encombres avec mon objectif au loin
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Le versant du soleil accapare toute la belle lumière du matin mais je m'épargne la chaleur de ses rayons encore quelques minutes. Une dernier arrêt, un dernier regard en arrière vers ce hameau, havre d'une nuit, charmant mais sans le vouloir à tout prix (comme c'est de plus en plus souvent le cas pour faire “typique”): clic-clac; je ne peux m'empêcher.
Gittamelon
Gittamelon
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Je n'ose vous inviter à y venir tant je soupçonne qu'il ne préfère rester oublié des masses. Heureusement pour lui et pour son écrin la vallée des Encombres, une ligne ERDF à THT l'emprunte sur toute sa longueur. Et ça, je le sais, ça gêne le touriste. J'en ai eu la preuve ce matin. Mes compagnons de dortoir à qui je partageais ma sensibilité à la beauté des lieux acquiescèrent mollement, mentionnant combien la présence de cette rayure sur le paysage les avait dérangés. Tant mieux. Moi, les traces d'une plaque imparfaite ne m'empêchent pas d'apprécier un beau daguerréotype. Pas plus que quelques craquements d'un vinyle ne ruinent une suite pour violoncelle de Bach par Pablo Casals. Que ceux qui recherchent les paysages "Instagram-ready" passent leur chemin me va très bien.
Ma route commence donc très bien ce dimanche matin, alternants faux plats-montants et descendants jusqu’au pont qui enjambe le torrent, avec en toile de fond mon objectif du matin.
Vers le col des Encombres
Vers le col des Encombres
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Après, ça devient plus sérieux, avec entre 5 et 8% de déclivité en chemin rocailleux, mais ça roule, dans l’ensemble. Je me fais doubler par les premiers "VAEistes" partis tôt de St Martin. Depuis un moment, une entaille géante et très claire contrastant avec les flancs herbeux de la montagne m’intrigue. Assurément, la géologie variée des lieux s’exhibe à pentes et sommets déployés. Mais là, je m’approche d’une masse incommensurable de matière couleur albâtre - du gypse pensé-je - qui, je le comprends désormais avait “gravité” de la montagne vers le fond du vallon, recouvrant le chemin sur des mètres d’épaisseurs et une largeur supérieure à 200 m.
Glissement de terrain géant
Glissement de terrain géant
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Gypse en masse
Gypse en masse
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A la lecture postérieure d’un article du Dauphiné, j’appris que cet éboulement ou plutôt ce glissement de terrain - l’un des plus importants de l’histoire récente dans ce département - emporta début mai, en l’absence de toute personne heureusement, entre 100.000 et 200.00 mètres cubes de matière lors d’un phénomène pluvieux important sur la Savoie. Heureusement, le chemin a été restauré depuis par un engin encore sur place qui n’avait pas fini de déblayer le vallon et d’aplanir autant que possible l’énormissime masse de roche boueuse accumulée jusqu’au torrent et même au delà. Nouvel avertissement aux usagers de la montagne: méfiez-vous d’elle par temps de grosses pluies, orages ou autres.
Après environ 4,5 km de piste d’alpage roulable, me voici au pied du mur. Ou plus exactement au pied de la difficulté du jour. D’abord 2,5 km à plus de 15% de moyenne sur terrain 4x4. J’ai réussi à rouler par bribes de quelques dizaines de mètres mais comme vous vous en doutez, avec ma monture tarant 26 kg, mon 26x32 a vite trouvé ses limites (avec mes jambes tout du moins). Tout en bas, je me fais doubler par un VTTiste parti à la journée sur un spad à moins de 10 kg avec une grosse pizza derrière. Je fus pour lui le lièvre. Il a fondu sur moi comme un lévrier. Mais le jeune beau a jeté l’éponge en mettant pied à terre 20 mètres après moi. Nous pousserons tous les 2, restant compagnons de galère auto-infligée sur plus d’un kilomètre. Il a pu néanmoins remonter en selle avant moi dès que la pente s’est un peu assagie; je ne l’ai plus revu.
J’ai aussi été doublé par un autre pêchu, lui aussi très bien équipé, qui a grimpé en puissance les pentes les plus raides grâce à une caisse d’enfer. Chapeau. 2 ou 3 minutes plus tard, alors que je le croyais échappé vers le sommet, je le vois redescendre; à pieds.
Je l’interpelle:
- “tu as oublié quelque chose en bas?”
- “Oui. Ma copine”, répondit-il avec espièglerie.
- “Eh bien dis-donc, tu aimes le risque”, lui répondis-je, inquiet pour l’avenir de son couple; et j’ajoutais, dubitatif:
“Elle apprécie ce genre de terrain?”
- ”Oui oui, pas de soucis. C’est elle qui qui a tracé la balade.” continue-t-il avec un petit sourire un brin malicieux.

Vous devinez ce que je me mets à penser au sujet de la copine: “une championne du monde de kilomètre vertical, probablement”.
Le gars, qui avait toisé mon vélo en me doublant, continue l’échange en changeant de sujet:
- ”Bravo! venir ici avec sacoches, tous mes respects!” “J’ai fait la traversée des Alpes de Vienne (Autriche) à Nice au mois de juillet en X jours (j’ai oublié) avec un gravel à 7kg et demi mais je n’ai rien grimpé de si raide.
- “Ben pourtant, t’as pas mis pied à terre il me semble! :yikes :bravo2
- “En VTT c’est pas pareil.”

Je lui explique alors dans les grandes lignes ce qui m’a amené ici, ce projet de sortir des itinéraires courus en découvrant de nouveaux coins. Que je n’ai pas peur de pousser quand il le faut, si c’est limité et que ça me permet de faire des choses par ailleurs intéressantes. Quant au vélo, je lui explique ma philosophie: faire au mieux avec ce que j’ai, que de toutes façons on ne peut pas raisonner en terme de matos en permanence: c’est la démarche et la découverte qui comptent avant tout pour moi. Et là, j’avoue qu’il m’a surpris:
- “Je crois que t’as raison. Je vais ressortir mes vélos un peu plus anciens et rouler plus avec.”

Cet échange surprenant en pleine montée à 18% est interrompu par une voix féminine venue du chemin, plus bas:
la fille:
- “JE REDESCENDS !!!
le gars:
- “Non, t’inquiète pas. Je viens pousser ton vélo. On est presqu’en haut, après c’est plat (oh le menteur !) !!”
la fille:
- “NON, JE REDESCENDS”

Je les ai laissés, j’ai continué. Jamais revu non plus ni championne de km vertical … ni mordu de gravel (bien sympa au demeurant)... Ils ont renoncé. :roll:

Au fur et à mesure de mon élévation, la vue sur la vallée n'en devenait que plus belle.
Vallée des Encombres
Vallée des Encombres
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En haut de cette rude grimpette j’ai été récompensé.
Non pas par le replat que je venais d’atteindre, bien qu’il m’offrit un répit bienvenu. :chaleur
En me retournant pour admirer la vue sur la vallée, le Mont Blanc s’est dégagé de derrière le premier rang de montagne, toujours aussi majestueux tant il domine les autres sommets de la tête et des épaules.
Mont Blanc
Mont Blanc
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Contemplant, satisfait, l’altitude gagnée depuis Gittamelon que je distinguais au loin, pas question de crier victoire. Je n’étais pas encore au col. La sueur devait encore couler pour y parvenir. Mais j’avais fait le plus dur.
Un 4x4 qui m’avait dépassé pendant la montée me servit alors de poisson pilote. Je l’avais vu grimper vers le petit col des Encombres puis redescendre par la piste. Cela m’intriguais mais ayant en tête la carte topographique, je me souvenais de la boucle que décrivait cette piste. Avec le terrain sous les yeux je comprenais qu’elle n’avait rien de superflu mais était l’unique moyen, en le contournant par le haut, de passer le talweg que j’avais sur ma gauche. Celui-ci semblait profond, assez escarpé mais finalement pas forcément infranchissable partout. Tenté par l’idée de m’épargner un peu de distance et surtout de grimpette, j’hésitais mais décidais finalement de tenter ma chance en coupant le fromage, c’est à dire en traversant directement, hors piste, vélo à la main, en pariant sur la possibilité de trouver un passage pour mon vélo chargé et moi. L’alpage était redevenu peu pentu donc il me fut facile d’arriver jusqu’au talweg. Après quelques hésitations je trouvais un passage praticable en sécurité, en tous cas en cette période sans chute de pluie récente, car les schistes mouillés sont toujours dangereux comme l’indiquait Henri dans son récit du passage d’Albanette à Valloire.
Passé sans encombres et finalement très rapidement de l’autre côté du ravin schisteux, je retrouvais une piste sur laquelle je pus rouler quelques centaines de mètres avant que je doive à nouveau et pour la dernière fois pousser mon vélo jusqu’au point culminant de ma journée, à 2340 mètres. Heureux. :fete
Il était juste 11 h et je venais de parcourir un peu plus de 8 km, 687 m de D+ en plus de 3h soit une moyenne vertigineuse de 2,5 km/h en comptant les arrêts et à peine 4,5 en les excluant. Mais des stats je me foutais. Je n’ai pas regardé le compteur de la journée. Là haut je m'accordais 15 mn pour goûter au panorama grandiose. Les cols sont pour cela fantastiques, n’est-ce pas?
Comme une pièce de monnaie ils offrent 2 faces distinctes. Bien que je ne sois officiellement pas à un col mais à un jet de pierre du Perronnet (le vrai petit col des encombres se trouve au sommet de la boucle que j’ai shuntée et le vrai grand col des encombres se trouve moins d’un kilomètre à l’Est sur la crête), la situation était parfaite pour m’offrir en grand la vue, vers le Sud, sur les Massifs des Grandes Rousses et ses élégantes aiguilles d’Arve, le Thabor et surtout, majestueuse et dominatrice, la Barre des Ecrins; sans oublier Valloire encadrée par les cols du Galibier et du Télégraphe, ces icônes des cyclistes.
Panorama sur les Grandes Rousses et les Ecrins
Panorama sur les Grandes Rousses et les Ecrins
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Vers le Nord, la vallée des Encombres dans laquelle j’avais pénétré en catimini, dans la pénombre du crépuscule bien entamé hier soir, se présente en cet instant dans un contexte plus vaste et autrement majestueux, balisée par les proches Pointe de la Masse à l’Est et Grand Perron à l’Ouest, avec le grand phare des Alpes, le Mont Blanc, en face. Quelle bénédiction qu’elle ne soit pas la 4ème des fameuses “3 vallées, plus grand domaine skiable du monde” qui commence derrière la crête vers Les Ménuires et Val Thorens!

Bien que j’avais déjà pris la décision d’abandonner mon plan A un peu fou sur la section de Maurienne qui allait commencer à partir de ce col, il me fallait continuer sans plus traîner pour pouvoir espérer finir dans les temps et sans me faire mal. Si le chemin emprunté depuis Gittamelon est à peu près entretenu par les alpagistes et ERDF qui l’utilise pour maintenir sa ligne THT (cf bulldozage du glissement de terrain), la suite de la piste sur le versant mauriennais est plus chaotique, caillouteuse et raide.
Descente vers la Maurienne
Descente vers la Maurienne
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Je me lance doucement dans une descente dans laquelle je ne desserrerai jamais les freins pendant le premier kilomètre.
A peine plus de 6 km/h et 15% de pente moyenne témoignent que a) je suis prudent et b) mon vélo n’est pas suspendu. Evidemment, avec un VTT moderne et sans sacoches cette section ne serait que pur plaisir. Mais à cet instant je suis plus concentré sur le choix de la trajectoire pour ne pas tomber et ne pas esquinter ma monture que sur la recherche du plaisir pur.
Descente vers St Michel de Maurienne
Descente vers St Michel de Maurienne
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Après 2 km, je retrouve une route communale de montagne goudronnée mais piégeuse et toujours raide (sur 10 km de descente, moyenne à 10,6% depuis le col) mais aux magnifiques paysages! J’épingle au passage et quasiment en descente un col de plus (col de Beaune; il est où le pinard??)
Col de Beaune
Col de Beaune
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et continue, désormais sur une départementale plus large, moins raide mais plus roulante et aussi plus sûre. Je dégringole désormais à bonne allure pour arriver à St Michel avant la fermeture des commerces car je n’ai quasiment plus rien à manger. :frenchy3
Après un ravito à la boulangerie, je décide de passer par la gare SNCF. On ne sait jamais. Le fond de la Maurienne est étroit comme un entonnoir dans lequel doivent trouver place une autoroute, une ligne de chemin de fer et une route nationale. Sans parler de l’Arc, la rivière d’une largeur déjà respectable. Bref, rien qui ne vaille pour un cyclotouriste. Ceux qui me connaissent savent que je n’ai aucun scrupule à faire un saut de puce en train. Bingo, 15 mn plus tard, il y en a un de TER. En moins de 15 mn me voilà à Modane et je viens de m’épargner 15 km environ d’une nationale sans intérêt mais non sans trafic. Cela me donne le temps de déjeuner et de faire une pause digestion avant de reprendre la route dans la chaleur de l’après-midi (alerte canicule). J’ai appris la leçon d’hier. Car en effet, j’ai devant moi 37 km et 1100 m de D+ à parcourir en haute Maurienne avant d’arriver à mon étape. Je n’ai pas l’intention de me mettre une nouvelle fois dans le rouge, même si les pourcentages au menu du jour n’ont rien de comparables avec ceux d’hier après-midi.
Néanmoins, je souhaite rejoindre Bessans depuis Modane sans compromettre mon parti pris évitant au maximum les sections chargées de trafic. Je choisis donc de passer par Aussois, plantée sur son plateau, ce qui apporte un gain net de tranquillité mais aussi de dénivelé. Pour y monter, la route s’élève dès la sortie de Modane. Je découvre depuis la route le site de l’ONERA. Evidemment, on ne voit rien d’intéressant de ce site très secret où se font les essais en soufflerie de la plupart des engins volants français et européens (avions, missiles, drones etc). Sans surprise il fait chaud dans la montée malgré la brise de vallée qui souffle (dans mon dos) et je m’arrête donc une fois au moins à l’ombre pour m’asperger. Les forts défensifs qu’Henri nous décrit si bien dans le briançonnais sont ici aussi nombreux et se visitent. Ca sera pour une prochaine fois. J’arrive à Aussois, surpris de n’avoir croisé aucun cyclo. Ils doivent tous préférer la nationale, plus courte. Quel dommage!
Aussois fut un petit village charmant qui s’est fortement développé pour et grâce au ski, d’une manière que je trouve plutôt réussie. Le domaine nordique notamment m’a l’air tout à fait intéressant. Après une bonne descente au cours de laquelle je remarque combien la végétation a changé depuis la tarentaise (on sent l’influence du Sud avec les pins qui ont remplacé les épicéas, les prés qui sont arrosés pour produire du regain alors que plus au Nord ils sont verts et abondants sans cet artifice), j’arrive à Termignon/ Val Cenis par un chemin détourné. Je suis rassuré d’y trouver tous les commerces ouverts car j’ai l’intention de ne pas arriver les mains vides chez mes amis. J’achète un bon morceau de 600 g de tomme des Bauges qui fera bien pour ce soir et dans lequel je me couperai un morceau pour le ravitaillement du lendemain. Je m’attarde en terrasse pour boire un coca glacé que je m’accorde comme petite récompense, seulement à vélo, mais aussi dopage pour m’aider (au moins psychologiquement) à franchir les prochains kilomètres de montée qui s’annoncent sérieux. En effet, j’ai décidé de grimper à Lanslebourg par le chemin du petit bonheur (ça me rappelle les flancs ouest de l’Aigoual), un chemin qu’empruntent le GR5 et l’itinéraire vélo fléché par l’office du tourisme. Il m’évite de parcourir les kilomètres menant au pied du col du Mont Cenis qui est très passager en été car c’est l’une des options les plus populaires (gratuite) et efficace pour franchir les Alpes. En ce mois d'août, il y a du monde.
Ce chemin du petit bonheur porte bien son nom. Il est d’abord bucolique, s’élevant dans les prés (assez brusquement) depuis Val Cenis. Après un replat, il continue de grimper mais plus doucement dans la forêt
Chemin du Petit Bonheur
Chemin du Petit Bonheur
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et au dessus de l’Arc qui a creusé en cet endroit des gorges étroites puis rejoint Lanslebourg par une route forestière en descente. Encore une fois je paye en dénivelé mon insatiable recherche des chemins de traverse. Sans aucun regrets. Je le conseille vivement à ceux qui ont du temps et qui veulent traverser cette zone passante dans une ambiance de montagne plutôt que dans les pétarades et les gaz d’échappement (à la montée). Cela sera confirmé après Lanslevillard car délaissant mon petit chemin, devenu monotrace trop raide et peu roulant pour me permettre d’arriver à l’heure chez mes amis, j’ai été forcé de prendre la route principale. Même purgée du trafic pour l’Italie, cette route m’immerge dans un monde motorisé qui me gâche rapidement le plaisir d’être en montagne. Je le quitterai brièvement pour un dernier détour par le Collet,
le Collet
le Collet
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pittoresque hameau en marge du Col de la Madeleine duquel je découvrirai la magnifique plaine de BEssans et même ma destination du jour, la maison de mes amis.
Plaine de Bessans
Plaine de Bessans
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J’y arriverai à 18h30 pétantes. J’avais annoncé entre 18h30 et 19h. Cette fois-ci j’ai été ponctuel. Ouf!

:drink_beer

Au final, ce fut encore une très belle étape bien exigeante le matin bien que dans son ensemble plus raisonnable que celle de la veille. Vous l’aurez compris, la vallée des Encombres et la descente sur la Maurienne prendront une place à part dans mes pérégrinations cyclotouristiques. Je suis très satisfait de mon itinéraire pour remonter la Haute Maurienne, même si je me suis promis de revenir déchiffrer en vrai ma partition imaginée pour passer en hauteur par chemins VTT entre St Michel et Modane, ce qui permettrait de se passer du TER.
Stats du jour:
65 km, 1794 D+.


La suite et fin plus tard: retour Bessans Flumet par l'Iseran, le Cormet de Roselend et le Col des Saisies.
Avec de nouvelles aventures ... : :coucou


A+

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Re: Raid route VTT/Route de 3 Jours Alpes du Nord françaises

Message par CYCLOHC »

Bravo Vincent.

Sympa ta traversée des Encombres, souvent projetée jamais réalisée...un jour peut-être, car tu as ravivé la flamme !
Tu as bien fait de t'épargner la très moche vallée de la basse Maurienne : vraiment rien à voir pour un Cyclo jusqu'à Modane.

L'Iseran par Bonneval est un pur bonheur, on attend la suite :wink:


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Re: Raid route VTT/Route de 3 Jours Alpes du Nord françaises

Message par AngstromCyclo »

CYCLOHC a écrit : mer. 26 août 2020 08:53 Sympa ta traversée des Encombres, souvent projetée jamais réalisée...un jour peut-être, car tu as ravivé la flamme !
Vas-y avec ton VAE.

En combinant avec le passage avec le col d’Albanne, des Rochilles, descente sur refuge des Drayères et la vallée de la Clarée, il y a de quoi s’en mettre plein les yeux en évitant la foule des mois de vacances. L’AE prend alors toute sa dimension en ouvrant ce genre de projet au delà d’une frange très réduite de costauds (à laquelle, bien entendu, tu appartiens « ad vitam »).


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Re: Raid route VTT/Route de 3 Jours Alpes du Nord françaises

Message par AngstromCyclo »

CYCLOHC a écrit : mer. 26 août 2020 08:53
L'Iseran par Bonneval est un pur bonheur, on attend la suite :wink:


La voici, bien que tardive.

Excellente soirée en compagnie des amis dans leur chalet rustique (pas d'eau courante ni d'électricité mais un groupe électrogène qui tourne 3 h en soirée).

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Je profite d'un marteau trouvé sur l'établi pour aplatir les rivets de ma selle... C'est toujours ça de pris. Mes fesses pourront commencer à cicatriser... :panpan_QQ

Il est 7h30 quand je me remets en selle. Au lieu de rejoindre au plus vite le bitume, je rejoins le village de Bessans par le chemin rive droite. Il est presque plat et roulant, très bucolique, avec l'Arc sur ma droite.
Au village, la boulangerie est ouverte mais je résiste à la tentation du croissant. Mon objectif c'est le col de l'Iseran, ce monstre alpin, qualifié de plus haut col routier de la chaîne à 2770 m. Ça n'est jamais qu'un peu plus de 1000 m à grimper ce matin, mais à altitude élevée.

En ce matin d'août, je goûte comme hier à la tranquillité et la fraîcheur matinales. Le cadre de cette vallée glaciaire est réellement somptueux, impressionnant et peut-être même écrasant pour ceux qui ne sont pas habitués tant on se sent petit face à ces sommets et glaciers dépassant allègrement les 3000 m.
La plaine de Bessans résulte de la sédimentation sur le fond d'un lac formé par un éboulement qui a bouché la vallée, un verrou glaciaire, au niveau du Col de la Madeleine (l'autre). Comme sur la Romanche près du Bourg d'Oisans. Cette platitude en fait un site prisé des fondeurs et des biathlètes, qui trouvent ici un enneigement abondant qui manque de plus en plus souvent dans les sites nordiques du Jura et du Vercors, les plus réputés en France mais avec le relief nécessaire pour ces disciplines, atypique pour cette altitude. Pour moi ce matin c'est parfait pour un démarrage en douceur.

Compte tenu de la platitude et de la faible distance, j'atteins rapidement Bonneval/Arc, village tout à fait charmant bien qu'un peu "manucuré" pour la carte postale (je préfère les villages du Queyras).

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Mais je ne fais pas la fine bouche, après Val Cenis (Lanslebourg et Lanslevillard), Bonneval a fait un gros effort pour garder un charme montagnard à l'exact opposé de ce qu'on trouve de l'autre côté du col en Haute Tarentaise (j'y reviendrai): les toits sont tous en lauzes, les réseaux complètement enterrés.

La véritable ascension du Col de l'Iseran commence ici à Bonneval. La route quitte le fond plat de la vallée pour grimper à flanc de montagne, repart dans la direction opposée après une épingle. Au fur et à mesure de l'ascension, sommets et glaciers prennent place dans leur panorama majestueux tandis que la vallée de l'Arc se dévoile petit à petit vers l'aval en harmonie dans les massifs de la Vanoise au Nord et du Mont Cenis au Sud. Le village de Bonneval trouve parfaitement sa place dans ce tableau.

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L'émerveillement devant la beauté et la grandeur du site croît avec la progression.

La route qui a butté sur la brèche creusée par le torrent sans le traverser débouche dans un large vallon enchanteur. Tout y est: les prés verdoyants fraîchement fauchés, les épilobes, le tumulte d'une cascade, les tarines roux foncé, sans oublier un hameaux d'alpage pittoresque. C'est sans exagération l'un des plus charmants recoin des Alpes, magnifiquement éclairé par la lumière chaude du matin.

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Il est encore assez tôt pour que j'en profite avant la foule et les pétarades. Je ne suis pas seul à m'arrêter. Voitures, camping cars font comme moi. On ne peut s'empêcher de s'adresser la parole entre touristes pour partager avec ces inconnus l'émotion qui nous saisit devant tant de beauté. Personne n'est là si tôt par hasard. Tous j'en suis sûr ont mis leur réveil pour jouir de ce cadre dans une ambiance exempte de toutes les pollutions humaines qui ne tarderont pas.

L'humeur est à la contemplation mais j'ai de la route à faire.

Le répit dans la pente qui nous est donné pour profiter de ce vallon est court. La route continue à grimper sans vergogne mais régulièrement; s'enfonçant encore dans le paysage de plus en plus minéral. Après un petit tunnel puis un nouveau goulet, elle débouche sur le vallon d'altitude précédant l'arrivée au sommet où les névés et la rocaille remplacent progressivement l'herbe des alpages.

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Des remontées mécaniques à l'arrêt trahissent l'approche du domaine skiable de Val d'Isère et les terrassements qui vont avec égratignent quelque peu le paysage. Mais il fait bon, ce qui n'est jamais garanti ici où il y a paraît-il souvent du vent froid si ce n'est de la neige. Après deux ou trois kilomètres j'approche du sommet, les peintures sur la route l'attestent, heureux de cette ascension somptueuse.

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Fin de l'humeur contemplative. :fache

L'arrivée au col est répugnante malgré le cadre majestueux. Les motards sont déjà là en nombre. Les moteurs des bolides stationnés sur le col pétaradent inutilement (un parking un peu plus haut est pourtant prévu, mais les motards devraient pour ça accepter de marcher environ 50 m). C'est la foire d'empoigne pour la photo devant la plaque. Un motard allemand bien costaud s'échine à grimper SUR le panneau pour être pris en photo en faisant le V de la victoire; signe répugnant de quelle victoire? M'écartant de cette compagnie nauséabonde, je vais m'installer à côté de la chapelle pour grignoter un morceau. Las, je dois aller plus loin; les effluves de quelque malfrat s'étant soulagé le rectum à 50 cm du pas de la porte de la chapelle m'y obligent!! Vive le tourisme de masse!!

Je m'écarte donc d'une bonne centaine de mètres pour manger mon pique-nique. J'ai appris au cours de la première étape qu'il faut le manger avant la descente et non pas en bas d'un col. La digestion et la grimpette en haute altitude ne faisant pas bon ménage.

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La descente vers Val d'Isère est très impressionnante. Le versant Nord du col est très différent du Sud que j'ai monté. Et pas seulement à cause des balafres sur la montagne que nécessitent les aménagements pour exploiter "l'or blanc", le ski version XXL. Les pentes sont raides, les sommets minéraux nous encerclent. Pas d'horizon par ici: que du rocher et de l'herbe éparse.

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Une malheureuse cyclotouriste descend à 20 km/h, visiblement morte de trouille. Moi, je me laisse dévaler à une allure sympathique mais jamais en limite. Pas droit à l'erreur par ici. Je m'arrête une fois pour prendre le temps de m'imprégner de cette montagne intimidante.


L'arrivée à Val d'Isère est malheureusement conforme à ce que je craignais. Je n'y avais jamais mis les pieds mais je me doutais que ce temple du ski soit polarisé sur la capacité d'accueil d'un max de skieurs: nombreux immeubles, larges parkings et voies routes d'accès. La face de Bellevarde, piste de la descente olympique, est impressionnante mais pas super belle en été. Je ne peux m'empêcher de me dire qu'ici, l'hiver, l'ensoleillement doit être limité à quelques heures tant les sommets alentours écrasent la station. Je voulais voir le village historique et je l'ai raté. Pas vu, tant il est engoncé dans les immeubles.

Je fais un pause rapide pour boire un coca et je repars sans tarder vers Bourg-Saint-Maurice. Malheur à moi et aux autres cyclistes (la plupart grimpent dasn l'autre sens): les horribles tunnels dont nous a parlé Henri sont encore pire que ce que j'imaginais. En effet, ils sont en travaux et nous les traversons dans la poussière et le bruit infernal des engins de chantiers. A presque 40 km/h dans la descente du 1er tunnel, une automobiliste impatiente franchit la ligne blanche pour me dépasser en me serrant pour éviter une voiture arrivant en face. Je la retrouve 30 secondes plus tard et la double: les voitures sont arrêtées à cause d'une circulation alternée. Non, je ne m'y fais pas. Le retour à la cohue citadine, même à 1700 m d'altitude, ça n'est pas pour moi. Quel contraste avec Bessans et Bonneval!

Pour fuir toute cette horde bruyante, dangereuse et mal éduquée, je décide de franchir le barrage du Chevril pour rejoindre le village de Tignes par la petite route. C'est un détour mais à ce stade, chaque centaine de mètres de la grande route que je peux éviter en vaut la peine. Une averse vient me rappeler que la météo annonçait un changement de temps pour ce soir. J'espère que ça attendra un peu pour les orages!

Le reste de la descente sera plus supportable, malgré les degrés qui grimpent aussi vite que je descends. C'était bien la section des tunnels qui était la pire. J'atteins donc rapidement Séez puis Bourg St Maurice. Sans faire la moindre pause, je prends le raccourci qui me mène directement sur la route du Cormet de Roselend. Je suis en terrain connu. J'avais garé la voiture ici lors de ma boucle pour accrocher les 5 cols de plus de 2000m à mon tableau de chasse nécessaires pour me qualifier à la confrérie des Cents Cols (pas de col > 2000 m par chez moi): Petit Saint Bernard, quelques cols muletiers sur la station de la Thuile, retour par les Col des Chavannes et de la Seigne, Ville des Glaciers. Cette fois-ci je ferai le trajet en sens inverse.

C'est une montée agréable bien qu'assez raide au début. Elle se fait à l'ombre des arbres, jamais très loin du torrent. Je me presse car il est proche de 14h et les motards et autres camping caristes doivent en être au café: c'est assez calme sur les premiers km. Les pétarades me rattraperont assez vite mais heureusement, la plupart des touristes font la Route des Grandes Alpes dasn le sens Nord-Sud. Je suis donc à contre-courant.

Après une section de 7 km à 7,5% de moyenne, j'ai droit à un court replat. Je m'offre une pause ravito à l'embranchement vers la Ville des Glaciers. C'est ma récompense pour l'effort fourni depuis Tignes. L'Aiguilles des Glaciers que je contemple assis à l'ombre de mon arbre en mangeant mes biscuits est très belle dans le prolongement de la vallée.

Juste avant ma pause, j'avais repéré un cyclo sacochard en ligne de mire. Je revenais sur lui mais mon arrêt lui avait laissé du champs. JE reprends ma route, requinqué; assez vite, je le repère les hauteurs. Il va me servir de "lièvre" jusqu'au col. Le paysage s'ouvre, la pente faiblit un peu. Au gré des virages, je constate que je reviens sur lui. 1 ou 2 kilomètres avant le sommet, je le double. On s’accroche à tout pour se motiver quand on roule seul! Il a l'air surpris de me voir le doubler, juché sur mon VTT chaussé de gros pneus, lui qui roule sur un beau vélo de randonnée anglais (un Ridgeback si je me souviens bien).

Nouvelle pause au Cormet de Roseland. C'est vrai que c'est l'un des plus beaux cols. Il est très différent de l'Iseran: ici tout est alpages. Le paysage est ouvert, offre de belles vues très loin (Bauges, Aravis et bien sûr Mont Blanc).
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Je ne peux me résigner à enquiller tout de suite la descente tant j'en ai rêvé de ce col. Maintenant que j'y suis, j'en profite. Bien entendu, mes pensées vont à Flo et à vous autres, copains du Forum. On va bien finir par nous retrouver ici!

Les paysages du Beaufortain, montagne humaine et pastorale m'accompagnent sur la descente.
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Le lac, d'un bleu si particulier se dévoile après un petit goulet.
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Seule ombre au tableau: le monde et surtout les camping cars. Loin de gâcher la descente tant c'est beau, ils la ralentissent et obligent à gérer non pas en fonction de la route et de son propre pilotage, mais de leur manière particulière et qq fois imprévisible de la suivre.

Je fais 2 pauses supplémentaires: une pour un coca à la terrasse d'un bar et une autre à la chapelle placée idéalement face au lac.
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L'exposition qui s'y trouve sur la vie avant le barrage puis sur sa construction est très intéressante mais je renonce à la visiter en entier car je manque de temps. Dommage. J'y reviendrai.

La descente depuis le col de Méraillet (en bordure du lac) jusqu'à Beaufort est jouissive. La chaussée est excellente, large. Pas de camping cars mais des voitures qui roulent à la même vitesse que moi. Elles ne me gênent pas. L'enchaînement des virages est très ludique, la pente juste parfaite pour nous emmener à des vitesses sympathiques mais jamais hors de contrôle. On freine quand il le faut pour les virages mais pas en permanence. Si on fait la boucle par le Col des Prés il faut vraiment monter par Arêches et descendre par cette route. Le contraire serait très dommage. Pour ne rien gâcher, la température est idéale dans la descente. On y est bien à l'ombre, jusqu'à Beaufort. Enfin presque. 1,5 km avant le village, tout d'un coup, je me trouve plongé dans une masse d'air chaud avec un contraste et même une violence jamais connue auparavant. J'ignore ce qui avait pu faire que cette masse d'air chaud venue de la vallée du Doron se cantonne au fond de la gorge, sans avoir remonté le flanc de la montagne que je venais de dévaler, mais c'était véritablement impressionnant. La chaleur dans le village était par contraste difficilement supportable (même si elle n'était en réalité pas si élevée: 30°).

La foule à Beaufort a aussi été un gros choc. C'est sûr, il y avait des campings cars partout sur la montagne, mais là dans le village, ça grouillait de monde comme je n’en avais vu jusqu’ici dans mon tour. Plus de places de parking, des gens partout. La dame de l’office du tourisme n’en pouvait plus de ce monde elle non plus. C’est dire. Effet Covid.

Dans ce contexte, je n'avais pas du tout envie de gravir la dernière ascension de mon périple par la route principale menant au col des Saisies. Mon itinéraire prévu ne m'y emmenait d'ailleurs pas. Avant Beaufort, j’hésitais car le ciel devenait bien encombré de nuages orageux. J'étais attendu au chalet et la montée directe es nettement plus courte et comporte moins de D+. Mais là, non. Pas possible. Je repars donc par la vallée jusqu'à Villard/Doron où je bifurquerai pour grimper aux Saisies par Bisanne.

Je revis. Dès ce joli village, je retrouve la montagne que j'aime, une montagne habitée par des "vrais gens". Des paysans, des artisans ou je ne sais quoi. Pas (ou peu) par des citadins en vacances ou en résidence secondaire. Je suis arrêté par des vaches qui traversent la route en sortant de leur salle de traite. Ça devient rare!
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La montée est sérieuse par ce versant, mais outre l'attrait du calme et du paysage, elle est assez ombragée. C'est pas essentiel en cette fin de journée car de gros nuages se forment au dessus de ma tête. Juste avant d'arriver à Bisanne 1500 (station assez récente créée de toutes pièces sur la commune de Villard/Doron), je suis pris dans une forte averse qui m'oblige à me mettre à l'abri. Un chalet sans occupants m'offrira la protection de son toit avancé et de sa terrasse. J'en profite pour manger ce qui me reste: un morceau de tomme des Bauges, un quignon de pain et une pomme. L'heure est avancée. Le ciel confirme le bulletin météo : c'est un épisode orageux important qui se met en place, pas une petite averse passagère. Je contacte donc ma base logistique et préviens qu'il faudra peut-être venir me chercher à Flumet (pour m'éviter les derniers 30 km de Flumet à St Gervais, inintéressants et connus par cœur de toutes façons), mais que si l'averse en reste là je rentrerai tout seul. En repartant, après l'ondée, il devient évident aussi que je terminerai dans le noir. Problème: j'ai un faux contact dans mon circuit sur mon dispositif de chargement USB et éclairage "USB2BYK" et je n'ai donc pas d'éclairage en état de marche. Il me faudra brancher l'alimentation de l’éclairage en direct sur le moyeu dynamo. La pluie reprend et avec elle la noirceur m'enveloppe: je sors la frontale, enfile le gilet de sécurité pour continuer jusqu'à un lieu propice à mon petit bricolage. Je le trouve facilement dans la descente de Bisanne vers les Saisies: un hôtel restaurant donnant sur la route a une petite marquise installée sur le parking pour abriter les clients du soleil de leur camion pizza situé au bord de la route. Parfait. Aucun client attablé à cet endroit, de la lumière et une protection contre la pluie qui tombe désormais dru. Je demande évidemment au restaurateur la permission de m'installer, ce qu'il m'accorde bien volontiers. Il me demande si j'ai besoin de quelque chose. Avec la pluie est venue la fraîcheur donc je lui dis qu'après avoir réparé, je commanderais bien une boisson chaude. Le patron s'enquiert de mon sort et lorsque je lui explique que je suis en route pour Saint Gervais, il ordonne à son employé de m'installer à l'intérieur et de m'offrir la tisane que je viens de commander. Sympa, l'aubergiste!

La tisane est chaude donc je dois prendre un peu de temps pour la boire, mais je repars quand même au plus vite. L'heure tourne et c'est sous une pluie battante cette fois-ci que je descends sur la station des Saisies, avec l'éclairage puissant de mon phare, heureusement. Aux Saisies, je m'abrite pour passer un coup de fil à ma cyclote. Nous convenons d'un point de RDV à la fromagerie de Flumet, au bas de la descente du col des Saisies. Le passage du col se fait sous une pluie diluvienne, dans un ciel qui s'embrase toutes les 5 ou 10 secondes par des éclairs grandioses mais éloignés. Ils éclairent pendant de brefs instants toute la chaîne des Aravis distante; Heureusement, j'en suis éloigné donc pas de risque pour moi d'être foudroyé.

La descente par Notre-Dame de Bellecombe est dantesque. :yikes
J'en rigole tout seul sur mon vélo tellement c'est "XXXL" (je sais que dans une heure je serai sous une douche bien chaude; si j'avais du bivouaquer ça aurait été autre chose). Mon phare B&M très puissant est parfait. Mes freins sur jantes font correctement leur job sur cette route de montagne assez large, mais évidemment, je ne descends pas à tombeau ouvert (30 km/h de moyenne). Inutile de préciser que je suis trempé de la tête aux pieds. J'ai enfilé mon sous-pull en laine mérinos sous mon coupe-vent et une polaire fine qui me gardent suffisamment de chaleur pour ne pas avoir froid. Je ne croise quasiment personne et je m'imagine la tête des automobilistes qui montent au col sous cette pluie lorsqu'ils réalisent que cette lumière qu'ils ont en face est un vélo! :shock:
J'arrive sans encombre au pied de la descente où je termine mon périple à travers la partie montagneuse de la Savoie: Beaufortain, Vanoise. Ma femme vient d'arriver avec la voiture.

:coucou


Conclusion et retour d'expérience:

Ce périple est l'une des aventures cyclos les plus marquantes que j'ai vécues. Autant j'avais préparé l'itinéraire à fond, autant celle du vélo et du cyclo ont été ... baclées. Mais si j'en ai payé le prix dans les montées, jamais je ne me suis dit "qu'est-ce que je fous ici!"

J'ai adoré la combinaison route et VTT sur chemins ou sentiers peu engagés. Bien que lourd, mon vélo est parfait pour ce genre de périple car il est très polyvalent. Bien entendu, j'aurais beaucoup gagné si j'avais eu le temps de me préparer correctement en allégeant la bête de quelques kilos, ce qui est facile à faire en vrai (je viens d'acheter des excellents pneus Compass (René Herse) en 26" tant qu'il en reste car j'ai peur de l'extinction du 26" en matériel de qualité).
Rouler sur chemins devient quasiment nécessaire pour aborder certains massifs où le monde est désormais un vrai frein à une approche contemplative de la montagne qui m'est indispensable (je n'ai pas forcément être seul; mais d'être en compagnie de gens qui la respectent et qui s'accordent un minimum sur la manière de s'y comporter et de l'aborder).

Je pense que cela montre tout l'intérêt du développement du "gravel". Ca n'est pas une mode, c'est un vrai besoin d'un retour à un cyclotourisme au contact de la nature et des recoins de nos campagnes . Un mode de voyage qui facilite le contact et nous pousse à repartir vers de nouvelles routes, pas forcément très loin de chez nous d'ailleurs.

Le vélo est pour moi le moyen parfait pour assouvir mon besoin de découvrir, de rencontrer, de comprendre. Dans cette boucle, les curiosités ne cessent pas. Tout est opportunité de comprendre autant l'histoire que la géologie, l'économie et ce qui relie tout ça.
De retour, je me plonge dans la documentation désormais tellement accessible qui complète cet exercice certes très physique mais tellement plus que cela!


A+

Angstrom

"Un cyclotouriste n’a pas de palmarès, il n’a que des souvenirs… » Jean Taboureau

Mon blog : Mon Expérience Vélo
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