Bonjour,
Ce week-end a été l'occasion d'une nouvelle expérience cyclo. Empêché de rouler de jour normalement (à cause d'un traitement antibiotique ultra photo-sensible), j'ai fait de cette tuile une opportunité en planifiant un départ à 18h00 (bien "crèmé à l'écran total et chemise manches longues) et retour à 7h00 du mat.
J'ai tout de suite pensé aller du côté de chez Phil (Vaber) car je voulais rouler uniquement sur route très très peu passante (la nuit). Ces contrées sud-aveyronaises et Haut Languedoc sont parfaites pour cela, et la saison est idéale pour parcourir à vélo ce coin que j'adore. Je le contacte et nous décidons de faire une partie de ce projet ensemble. On a prévu de se retrouver près de Tournemire, on roulera ensemble jusqu'au début de la nuit, après Brusque, puis il rentrera chez lui près de St Affrique. Je continuerai tout seul.
Donc départ de Montpellier en autocar pour l'Hospitalet du Larzac (4,60€; vélo dans la soute) et arrivée prévue à Lamalou-les-Bains vers 7h00 dimanche matin où je reprendrais le car pour Montpellier (1,60€ le trajet
). Nuit courte prévue vers Cambon (Haute vallée de l'Agoût) dans le Haut Langudedoc, pour pouvoir être au sommet de l'Hérault, le Mont de l'Espinouse au lever du soleil. La préparation était "à l'arrache" (encore mon porte-bagages avant "bricolé).
Démarrage sur le causse. Je refais la route qu'on avait faite avec Phil dans le brouillard. Cette fois-ci, il fait magnifique et la vue est belle sur la vallée du Cernon.
La jonction avec Phil est faite sans problème. Passage au très joli village templier du Viala-du-Pas-de-Jau.
De là, on descend du causse. La vue est splendide et au loin, je vois mon objectif de la fin de cette (longue) journée.
Les paysages sont splendides dasn la lumière du soir.
Passage par le joli village de St Félix,
franchissement de la Sorgues
et remontée pour atteindre l'Abbaye du Sylvanès, un haut lieu d'Art et d'histoire où se passent de nombreuses manifestations culturelles centrées autour de la musique et l'architecture (cf
site web). J'y ai organisé un week-end avec ma chorale il y a 10 ans et en garde de grands souvenirs. Nous avions marché depuis St Félix jusqu'à Sylvanès et cette-fois-ci, nous prenons la route (pas de VTT).
A sylvanès nous trouvons pas mal de monde. Un bûcher est prêt pour fêter la St Jean et une soirée musicale en extérieur se profile.
Nous nous posons 30 mn à peine pour nous enfiler une moitié de sandwich. Les derniers rayons du soleil illuminent les hauteurs mais les fonds de vallée sont dasn l'ombre et frais. C'est l'heure des moustiques. Il faut bien fermer la bouche. Pas envie de montrer que nous sommes des cyclistes heureux en affichant des moustiques entre nos incisives!
Nous remontons le Dourdou jusqu'à Brusque. C'est très calme. Le soleil est couché mais le crépuscule nous baigne pour profiter dans la fraîcheur de ces jolis paysages. Comme d'habitude, je bénéficie de tous les détails intéressants grâce aux connaissances inépuisables de Phil sur tous les aspects de son territoire (nous sommes sur ses terres natales).
A Brusque, nous nous préparons pour rouler la nuit. Equipement du phare sur le cintre et sortie de la frontale pour Phil. Remplissage des réserves d'eau pour moi (j'ai oublié ma frontale et mon vélo est équipe de phares + dynamo).
Nous quittons Brusque par une petite route dan des gorges. C'est beau mais nous sommes désormais quasiment dans l'obscurité donc il me faudra revenir une autre fois (avec ma cyclote) pour en profiter pleinement. Nous sommes dépassés par une seule voiture. J'en croiserai une seule autre plus haut et une seule le matin quasiment à l'arrivée à Lamalou.
La montée est nette mais pas casse-pattes. Je met. Avant le sommet, Phil fait demi tour: il doit encore rentrer chez lui et comme il ne prendra pas la grande route, il a encore pas mal à faire. Moi je continue. Je roule à la dynamo sous bases, ce qui me freine pas mal. Je la débraye sur les sections les plus raides et l'ambiance est vraiment spéciale. J'entends des bruissements sur le talus dessus puis un grognement: un sanglier. Il fait complètement noir. Je ré-enclenche ma dynamo. Pas envie de surprendre un sanglier sur la route. Dasn la montée, j'observe un chat forestier, gros matou dont les yeux brillent dans ma lampe pourtant pas hyper puissante compte tenu de ma vitesse. Mais sa taille et son pelage tigré le rendent identifiable. J'ai croisé plusieurs autres chats sauvages et la taille n'a rien à voir. Plus tôt, avant brusque, j'ai aussi observé un putois. Les chouettes hululent au loin. Et partout, les clignotants rouges et flashs me rappellent que ces hautes terres ventées sont conquises par les parcs éoliens.
Arrivée à La Bessière, premier village depuis Brusque. En redescendant sur Murat, la température baisse d'un coup. Je commence à me poser des questions;J'ai pris rapidos le premier sac de couchage compact disponible et il n'est pas chaud. A Murat, j'essaie de voir si l'église est ouverte (comme à la Bessière) mais non. Par contre, les toilettes publiques, elles, le sont et la configuration et la propreté des lieux me font décider sasn trop d'hésitation à choisir ce lieu pour ma (courte) nuit. Minuit vient de passer. Je m'insatlle très confortablement.
JE me réveille juste avant que le réveil no sonne vers 4h20 après un très bon mais court sommeil (à peine 4 heures). Petit déj sur le pousse avec pomme-pote, barres de céréales et me voilà prêt à rouler une demie-heure plus tard.
La lueur de l'aube pointe alors que je reprends la route. Il fait bien froid dès la sortie de Murat (c'est très humide) et prends à gauche rapidement pour attaquer la montée (pas trop violente) vers Cambon. La lune s'est levée dans la nuit et me suffit à découvert. Je roule sans dynamo. Dans les parties sous bois c'est un peu sombre mais c'est plus efficace et donne une ambiance plus mystérieuse. Arrivé sur le replat, avant de descendre sur Cambon, je constate qu'il fait bien moins froid qu'à Murat. C'est là que j'avais prévu de chercher un lieu pour bivouaquer à la belle étoile et c'était un bon choix dicté par la topographie. Mais je ne regrette pas ma nuit dans les WC publics de Murat. Mon sac de couchage était trop fin pour dormir confortablement dehors.
La descente sur Cambon est très agréable. Malgré le jour qui commence à poindre, j'ai enclenché la dynamo et mon phare est parfait (Bush & Muller Luxos) pour me donner une meilleure vision des obstacles potentiels sur la route. J'ai rejoint la haute vallée de l'Agoût qui traverse des forêts et des tourbières. C'est à nouveau très humide et frais mais les nuages hauts prennent leurs couleurs du lever du jour. J'en profite un max.
J'arrive au joli hameau de Salvergues où je suis passé plusieurs fois (dont une à ski de fond de rando).
Je ne traine pas car je veux être en haut de l'Espinouse pour les premiers rayons de soleil et surtout, ne pas rater mon car à 7h00 car le suivant est à 11h. Les photos sont rares masi je ne peux m'empêcher:
C'est magique avec ces bancs de brume qui s'élèvent des prairies tourbeuses.
J'arrive à 6h15 en haut de l'Espinouse. Je suis à la limite limite de l'horaire que j'avais très sommairement calculé, avec 1/4 d'heure de retard. Mais je bénéficie bien des premiers rayons de la journée.
Incité à prendre une collation par des bivouaqueurs sympas entrain de petit déjeuner, je décline et ne m'arrête que pour quelques photos de rigueur.
La descente est somptueuse. Malgré l'horaire serré je suis prudent dan la descente et souhaite en profiter quand même (cadrage approximatif).
Je décide de descendre sur Lamalou au lieu du Poujol/Orb pour, me dis-je, plus de chance de trouver l'arrêt de bus. C'est la brocante dans le centre donc l'accès normal par le casino et la rue principale où le car passe normalement est fermé. Le temps de me renseigner pour savoir où est situé l'arrêt de substitution, je vois le bus qui me passe sous le nez. Qu'à cela ne tienne, je me lance à sa poursuite et heureusement, au rond-point suivant il revient sur ses pas. Je lui lui fais signe pour qu'il s'arrête. Le chauffeur m'indique l'arrêt où je peux embarquer, situé à 150 m. Tout s'est joué à quelques secondes, après 13 heures de rando. Il me faut quand même bien remercier mon ange gardien. Il a fait du bon boulot!
Plus prosaïquement, je remercie Phil pour sa compagnie au cours de cette rando un peu spéciale et ses bons conseils pour le choix de l'itinéraire!
Au total 120 km (+ 7km pour rentrer chez moi depuis la station de bus) et 2000 m de D+ (2500 D-). Une belle expérience de rando nocturne. Ca m'a beaucoup plus mais ça m'a conforté de ne pas tenter de longue distance. J'aime rouler de nuit mais j'aime prendre mon temps, dormir comme j'ai besoin/envie. Mais je confirme que l'ambiance est vraiment unique.
Je suis parti avec 2 sacoches front roller Ortlieb chargées ( presque 5 kg environ au total) + sacoche de cintre (2,5kg avec appareil photo, batterie etc.). Vélo avec PB AV (sans bidon d'eau: 13,4kg).
Dans les sacoches:
- Matelas conflable de rando
- sac à gravats pour protéger matelas gonflable
- maillot cyclo manches courtes pour rouler le second jour (pas de soleil fort
- pique-nique/petit dej, fruits secs
- paire de chaussettes de rechange
Dans la sacoche de cintre:
- batterie de recharge téléphone