Cette histoire fait partie de la série à succès « Jazz et vélo », à moins que ce ne soit l'inverse...
Au début, il y avait l'agenda de Madame... qui stipulait pour ce week-end son absence pour cause de séminaire. Et donc pour moi, la recherche d'un but d'escapade cyclo-bourlingueur.
Et voici qu'arrive dans mon ordinateur un courriel de mon orchestre fétiche, m'annonçant qu'ils vont animer une kermesse à Spiez, au bord du lac de Thoune, ce samedi 17 juin...
La suite est facile à deviner : cogitation sur les cartes, recherche d'itinéraires sympas et de lieux pour faire étape. Pour couronner le tout, il y a par là un col repéré depuis plusieurs années , qui n'attend que je me décide à l'épingler à mon tableau de chasse : le Gestelenpass (1851 m).
Le programme est donc de rejoindre le lac de Thoune le vendredi, le samedi assister au concert en matinée de 11 à 13 heures puis me lancer à l'assaut du col ; et faire étape à Zweisimmen.
La route de la vallée du Simmental n'est pas de celles qu'on peut conseiller à d'honnêtes cyclos ! Je le sais par expérience : route étroite et sinueuse avec une circulation d'enfer; et pour parfaire le tableau, il y a de nombreuses « ressucées » qui font qu'en descendant la vallée vous arrivez à cumuler quelques 500m de D+
Heureusement, il y a le train ! Je le prendrai dimanche matin jusqu'à Oey-Diemtigen. A partir de là, une jolie petite route longe la rivière sur la rive opposée. Donc le vélo reprendra là son service, jusqu'à Bienne, pour le final en TER.
Voilà le programme établi, yapluka ! Comme bien d'autres, la randonnée commence à Grenchen, au pied Sud du Jura, après 20 minutes de TER. Les festivités commencent sitôt après avoir franchi l'Aar. Il y a là une série de grimpettes qui font qu' après 13 kms de route j'ai déjà plus de 300m de D+ dans les pattes ! Et je rejoins l'Emme, un affluent important de l'Aar descendu des Préalpes bernoises. Elle sera le fil conducteur de ma journée et je vais remonter sa vallée – l'Emmental... ça vous dit quelque chose ? - presque jusqu'à sa source.
Pour l'instant, je traverse une région plate parsemée de grandes cultures, par exemple de pommes de terre. Des fermes cossues émergent ça et là et à l'arrière plan la chaîne du Jura ferme l'horizon.
Un labyrinthe de petites routes offre la tranquillité, à condition de ne pas se perdre.... heureusement, Garmin veille au grain.
Si bien que j'arrive sans encombre à Burgdorf à l'heure du « petit creux de onze heures » Une jolie place au bord de l'Emme, avec vue sur le château, offre l'endroit idéal pour une petite pause.
Sur plusieurs kilomètres, une voie verte, non goudronnée mais très roulante, suit les levées de la rivière.
Je la quitte à Lützelfluh où, ayant besoin de remplir mon bidon, je me dirige vers l'église.
Un des plus célèbres écrivains suisses d'expression germanique repose ici : Jeremias Gotthelf ; auteur de savoureuses histoires en dialecte bernois dont ont été tirés des films. Il était pasteur ici.
Quelques petites grimpettes, puis je retrouve l'Emme et sa vallée que j'avais déjà suivie l'année dernière ; mais cette fois, pas de col du Schallenberg. Je prendrai une autre route, qui ne monte « qu'à « 916 m avant de redescendre vers Thoune...
Fin de l'épisode : 90 kms, 950 m de montées.
Le samedi matin ne sera pas très difficile : 18 kms pour arriver à l'endroit du concert qui débute à 11 heures. La route vers Spiez, pas trop chargée en cette heure matinale, n'est pas précisément de celles qu'apprécient les cyclos. Mais par contre, le décor d'arrière-plan est magnifique : Leurs Excellences les Alpes bernoises dans toute leur splendeur !
Chaleureuses retrouvailles avec mes amis musiciens, un peu étonnés de me voir là et à vélo...
Vers 13h30, les choses sérieuses commencent et pour tout dire je suis un peu inquiet. J'ai fait mes calculs et, tenant compte de la chaleur et du dénivelé à vaincre, ça risque d'être limite pour arriver dans le temps prévu à Zweisimmen où j'ai réservé une chambre.
J'aborde la basse vallée de la Simme par la petite route sympa dont j'ai parlé tout à l'heure. A Oey, je dois la quitter et prendre à gauche la route du Diemtigtal. C'est samedi après-midi, il fait un temps splendide, alors... les motards, les bagnolards, tout ce qui fait le bonheur d'un cyclo exposé aux ardeurs du soleil. Au bout d'une heure je m'accorde une première pause à l'ombre et à l'écart de la route... il y en aura encore pas mal d'autres !
Plus haut dans la vallée, une bifurcation : à gauche vers Grimmialp, à droite vers le col. Instantanément, la circulation diminue drastiquement, tandis que la pente augmente dans les mêmes proportions : pour ne pas trop effrayer le client, on commence avec un petit 12%...
Alors que je fais une nouvelle pause, arrive un couple de cyclos à VTT. Ils passent sans s'arrêter, mais ils le feront plus tard car je les rejoins... on échange quelques mots, ils repartent et moi je m'arrête. A peine suis-je reparti, qu'une première rampe à 15% m'oblige à mettre pied à terre. Quand enfin cela se calme, un petit replat, ils sont là... ont aussi dû pousser les vélos. On reprend nos souffles et on repart... pour se retrouver à nouveau après un nouvel épisode à 15%.
Bref, ce petit jeu se répète et ainsi on monte presque ensemble un bonne partie du col ; mais ils n'y vont pas, ils vont dans un restaurant de montagne passer la soirée. On se quitte donc 3 kms avant le sommet et c'est seul que je dois achever cette galère : je devrai encore mettre pied à terre deux fois.
Si « Alex » possède un braquet capable de grimper aux arbres (26 X 34) ça ne sert pas à grand chose si on n'a plus les guiboles capables de le faire tourner. Même si j'inversais plateau et roue libre avec 13 devant et 48 derrière cela ne ferait pas avancer le schmilblick...Et, à cette « vitesse » là, on ne maîtrise plus vraiment le vélo et chaque croisement avec un véhicule est un moment de stress, mieux vaut marcher... ça sent la fin de carrière...
Bref, 18 heures 15, je suis en haut. La descente est sans histoire, 12 % continus sur 9 kms. Pas pour me faire envie de tenter l'expérience dans l'autre sens ! Mais je serai à l'heure à l'hôtel, complètement à la masse...
après 60 kms, 1250 D+
Dimanche, 3e épisode : le retour. Tenant compte de la fatigue de la veille, j'ai imaginé différents scénarios avec possibilités de prendre le train. Le scénario normal est de « descendre » le Simmental en train pour éviter la circulation, puis vélo jusqu'à Bienne pour finir avec le TER pour repasser du côté Nord du Jura. Finalement c'est cette variante là qui sera réalisée.
Après avoir contourné la ville de Berne par les banlieues Ouest (merci Garmin, sans toi je serais peut-être encore en train de tourner dans ces quartiers, entre jonctions d'autoroute et voies de chemin de fer ) J'ai eu le grand tort de faire confiance à ces fameux indicateurs de piste cyclables rouges dont j'ai déjà eu plusieurs occasions de dire du mal... Bref alors que je suivais l'Aar sur une jolie petite route, suivant mon itinéraire prévu, arrive un moment où ma carte et mon GPS me signalent que c'est le moment de la quitter et prendre à droite. Et là, un de ces panneaux rouges me signale « continuer tout droit »
Et je me dis « pourquoi pas, le chemin ne figure pas sur la carte, mais s'il est signalé, c'est que ça doit passer ». Et comme il est si joli, ce chemin le long de l'Aar, je tente le coup... Grossière erreur !
Peu de temps après, plus de goudron. Pas trop grave, mes pneus de 32 en ont vu d'autres... Et puis plus loin, ça grimpe. 12%, mon chiffre favori. En haut de la côte, une espèce de plate-forme, avec ça (photo, il vaut l'avoir vécu pour le croire)
une série d'escaliers, avec une rampe pour pousser les vélos... à 25%, ma bulle fait foi. Sur la dernière partie, même plus d'escalier, chemin glissant et casse-gueule. Le tout débouche alors dans une cour de ferme ou seul un écriteau des sentiers pédestres renseigne sur l'endroit où on se trouve.
Bref je trouve que ça commence à bien faire, cherche sur la carte la moins mauvaise solution pour rejoindre mon parcours prévu. Cela me coûtera 4 kms de détour et une montée sur route en plein soleil... il me faudra un bon quart d'heure assis à l'ombre pour récupérer de tout ça.
Belle descente sur Aarberg, terrasse et bière, avant d'affronter les dernières collines (aie aie bobo guiboles)
menant à Bienne, gare CFF, terminus... 90 kms, 950m D+
Amen
Charles
Alex et la kermesse
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Re: Alex et la kermesse
Merci Charles pour ce beau récit et les non moins belles photos
On ne peut pas dire que tu édulcore vraiment ta pratique vu le col que tu t'est envoyé. A 51 an j'ai honte de mes sorties. Dans le 12% j'en bave mais sur 9km par chez moi je n'ai pas cela en magasin
En attendant je t'envie de pouvoir jouer ainsi Train + Vélo si j'avais la même offre par ici cela me permettrai de varier plus mes sorties.
A+ Phil
On ne peut pas dire que tu édulcore vraiment ta pratique vu le col que tu t'est envoyé. A 51 an j'ai honte de mes sorties. Dans le 12% j'en bave mais sur 9km par chez moi je n'ai pas cela en magasin
En attendant je t'envie de pouvoir jouer ainsi Train + Vélo si j'avais la même offre par ici cela me permettrai de varier plus mes sorties.
A+ Phil
On ne possède vraiment que ce que l'on sait...
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Re: Alex et la kermesse
Ah Charles, tu m'as devancé dans ce passage dont nous avions déjà parlé !
Dans quel état est la piste à travers le Meierberg ?
C'est magnifique de toujours faire des découvertes !
Tes combinaisons "Culturo-sportives" me séduisent !
Dans quel état est la piste à travers le Meierberg ?
C'est magnifique de toujours faire des découvertes !
Tes combinaisons "Culturo-sportives" me séduisent !
Sans cap, tous les vents sont contraires....
Re: Alex et la kermesse
Bonjour,
jazz et selle, la combinaison est belle.
Merci pour ce récit avec répits.
jazz et selle, la combinaison est belle.
Merci pour ce récit avec répits.
L'art de la selle est le fondement de tout
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Topic author - Vétéran
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Re: Alex et la kermesse
Merci pour vos commentaires
@phil : heureusement les 9km à 12% c'était dans la DESCENTE Toute blague mise à part j'en ai vraiment ch.é dans ce col
@ Henri : pas de problèmes avec l'état de la route : au sommet il reste environ 500m non goudronnés mais sans problèmes.
Dans la descente vers Zweisimmen il y a un épisode non-goudronné, il me semble 1 - 2 kms. Sans problèmes non plus
@Cycalme
A+
Charles
@phil : heureusement les 9km à 12% c'était dans la DESCENTE Toute blague mise à part j'en ai vraiment ch.é dans ce col
@ Henri : pas de problèmes avec l'état de la route : au sommet il reste environ 500m non goudronnés mais sans problèmes.
Dans la descente vers Zweisimmen il y a un épisode non-goudronné, il me semble 1 - 2 kms. Sans problèmes non plus
@Cycalme
Tu n'imagines pas à quel point tu es dans le sujet Ce sera l'objet d'un prochain post techniquejazz et selle, la combinaison est belle
A+
Charles
Tout ce qu'on fait, mérite d'être bien fait
Re: Alex et la kermesse
Dis Charles, pour copier les trains Suisses tu n'aurais pas décidé par hasard de transformer Alex en vélo à crémaillère?
Vu les circuits que tu lui fais faire j'ai l'impression que tu es parti pour, aussi par ce présent message je te rappellerai qu'une chaine n'est pas une crémaillère!
A part ça si j'étais de ta famille justement je mettrai une chaine à Alex (et à Joe) avec un cadenas pour te dissuader de partir sur de telles pentes avec de si fortes chaleurs car c'est bien la canicule qui a fait que le 34 dents était parfois juste.
Gaffe également avec le critère de montagne à vaches, en Suisse on ne croise pas de Holstein mais plutôt des vaches typées Tarines ou Lourdaises qui ont dû se récupérer quelques gènes de bouquetins.
D'ailleurs je ne sais pas si tu avais vu le reportage de notre ami Hristo sur les montées à l'alpage des vaches Pyrénéennes (sur son site perso): un vrai trail de montagne avec des concurrentes à 4 pattes motrices.
RoueLibre
Vu les circuits que tu lui fais faire j'ai l'impression que tu es parti pour, aussi par ce présent message je te rappellerai qu'une chaine n'est pas une crémaillère!
A part ça si j'étais de ta famille justement je mettrai une chaine à Alex (et à Joe) avec un cadenas pour te dissuader de partir sur de telles pentes avec de si fortes chaleurs car c'est bien la canicule qui a fait que le 34 dents était parfois juste.
Gaffe également avec le critère de montagne à vaches, en Suisse on ne croise pas de Holstein mais plutôt des vaches typées Tarines ou Lourdaises qui ont dû se récupérer quelques gènes de bouquetins.
D'ailleurs je ne sais pas si tu avais vu le reportage de notre ami Hristo sur les montées à l'alpage des vaches Pyrénéennes (sur son site perso): un vrai trail de montagne avec des concurrentes à 4 pattes motrices.
RoueLibre
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Re: Alex et la kermesse
Alors, Charles, cette fois je te propose de venir jusqu'à mon humble gargotte (attention, pas de pub!) à Besançon, pour écouter du rythm''blues le 10 juillet au soir, à vélo, bien sûr, ou en train avec retour sur ton vélo...J'accueillerai ce soir là les joyeux randonneurs du ZIGZAG Love tour... Si le cœur t'en dit...Je peux même t'héberger pour la nuit!
Amitié.
Jimmy
Amitié.
Jimmy
Contempler la nature devrait être la religion de tous les hommes - Cédric Gras
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Re: Alex et la kermesse
Charles, je ressors ce post car je viens de franchir cette merveilleuse galère.
Chapeau bas Cher Ami les cols qui doivent leur célébrité au TDF sont bien "riquiqui " face à ce type de monument !
Mais de ceux là personne en parle...et c'est tant mieux.
Je viens d'effectuer le circuit Zweisimmen - Lenk - Hahnenmospass - Adelboden - Spiez- Gestelenpass - Zweisimmen.
Deux cols terribles sur 100 kms donnant 2700 m de dénivelé. Souvent des pourcentages à plus de 20%.
Une journée magnifique que je viendrai raconter par ici dans quelques jours.
J'ai décidé que, pour ce genre de découverte, j'utilisais désormais mon vttae...et je n'en ai pas eu du regret !
Il a fallu jouer fin pour gérer la batterie et je suis arrivé bien usé malgré tout !
Chapeau bas Cher Ami les cols qui doivent leur célébrité au TDF sont bien "riquiqui " face à ce type de monument !
Mais de ceux là personne en parle...et c'est tant mieux.
Je viens d'effectuer le circuit Zweisimmen - Lenk - Hahnenmospass - Adelboden - Spiez- Gestelenpass - Zweisimmen.
Deux cols terribles sur 100 kms donnant 2700 m de dénivelé. Souvent des pourcentages à plus de 20%.
Une journée magnifique que je viendrai raconter par ici dans quelques jours.
J'ai décidé que, pour ce genre de découverte, j'utilisais désormais mon vttae...et je n'en ai pas eu du regret !
Il a fallu jouer fin pour gérer la batterie et je suis arrivé bien usé malgré tout !
Sans cap, tous les vents sont contraires....