Seul au monde sur près de 55 kilomètres : La Montagne d'Aujour 1500 m d+
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0° au départ de près de La Saulce (Plan de Vitrolles)...
Cela faisait pas mal de temps que je voulais découvrir la traversée de ce petit massif préalpin qui relie la vallée du Buech à la Durance. Lorsque l'on circule sur l'autoroute des Alpes le regard est interpellé par ce curieux synclinal perché qui se termine en une vertigineuse falaise au Pic de Crigne, dominant la Durance.
Nous l'avions visité par deux fois à pieds ces derniers temps par des sentiers escarpés.
Je trace donc mon itinéraire par un circuit abordant tout d'abord la route goudronnée du Col d'Espréaux, où je ne rencontrerai aucune âme qui vive : impressionnant, et cela ne fait que commencer ! La descente versant nord sur le Pays Veynois est d'un lugubre attirant à cette période de l'année.Je bifurque ensuite sur Chateauneuf d'Oze pour attaquer le deuxième (petit) col de la journée : le col des Verniers qui permet de rejoindre le village du Saix.
A partir de là, déjà qu'il y avait dégun...ben là c'est pire ! Une extraordinaire sensation de néant m'attire vers les ruines de l'Abbaye de Clausonne. Un étroit défilé (Le Gouravour) m'ouvre la porte des ténèbres
J'ai bien vu une auto garée, mais personne depuis le début !...J'adore cette sensation d'être le Seul Aventurier au monde, moi qui suis trouillard comme pas deux
...je sais quand-même que le monde civilisé n'est pas loin : je ne suis pas en train de traverser l'Antartique en solitaire ! Mais il n'y a personne, un point c'est tout !
D'immenses trompes sont aménagées dans le site car le site formé par les falaises apporte une caisse de résonance très caractéristique : parait-il que parfois, l'été, sont organisés des récitals. Je pense que, en effet, cela doit donner de l'ambiance !
Je dépasse les ruines de l'Abbaye sans même aller faire une photo
je suis trop préoccupé par mon itinéraire !
La piste s'élève par des rampes parfois abominables supérieures à 25% et atteint une retenue qui apporte un peu de douceur dans le site.
A partir de là, il n'y a plus de piste et il faut se frayer un passage dans une immense zone marécageuse où, enfin, au loin j'aperçois enfin un peu de vie : un troupeau de vaches livrées à elles mêmes.
Heureusement le GPS pour trouver mon itinéraire ! Surtout ne pas tomber au risque de se retrouver crépi de boue jusqu'aux oreilles. Ce sera d'ailleurs le sort de mon vélo !
J'arrive enfin à traverser cet immense plateau marécageux long de trois kilomètres avant d'en finir avec les rampes du Col de Peyssier puis celui des Selles.
Trop préoccupé par mon itinéraire et ma solitude, ce n'est que vers 13 heures 30 que je me poserai pour casser la croûte !
J'ai bien géré la batterie : je viens de dépasser les 1200 mètres de dénivellation et j'ai à peine entamé le deuxième plot sur les cinq. Je peux me payer le luxe d'aller visiter la piste du Sommet de Ventavon qui donne une vue panoramique sur le Pic de Crigne et la Vallée de la Durance et ses lointains.
Il ne me restera alors plus qu'à remonter les trois cent mètres de dénivellation que cela rajoutait.
Nouveau passage au Col des Selles, puis descente en Ubac glacial sur le village engourdi de Barcillonette. Le retour sur le Plan de Vitrolles n'est alors plus qu'une formalité.
Voilà un parcours que j'avais visé depuis des décennies ! J'ai été vraiment récompensé