Manouche a écrit : ↑ven. 20 août 2021 19:09
Autre question, ici, car cela concerne le poids aussi.
J'ai des fourches télescopiques (anciens VTT reconvertis en vélo de randonnée, ou sur mon VTC).
ça fait longtemps que je veux les enlever. Je vais gagner quoi en poids ?
Quelle fourche choisir ?
Manouche
Comme le dis Pedrodaluna, les avis vont être différents. Pas par esprit de contradiction, mais par pragmatisme et expérience, je vais présenter le mien:
Les fourches télescopiques ont très mauvaise presse chez les cyclotouristes. Globalement, une partie des cyclotouristes considère que le progrès a culminé autour de 1970 ou 1980, avec des exceptions comme l'éclairage. Ils considèrent souvent que les fourches télescopiques n'ont rien à apporter à un vélo pour le cyclotourisme et que ça a des inconvénients, notamment le poids.
Mais comme on l'a vu dans l'autre fil sur "qu'est-ce qu'un vélo léger?", tout est relatif et surtout tout dépend du "programme de vol" comme on dit dans l'aéronautique. Avec une vue très précise de ce qu'est le cyclotourisme, on peut éventuellement comprendre que le matériel pour le pratiquer soit défini de manière précise. Mais avec une vue plus large, je considère qu'il ne faut a priori déclarer aucun matériel "apparatibus non grata" sur un vélo de cyclotourisme.
Donc, encore une fois, parle-nous du "programme de vol" (utilisation envisagée) et on pourra répondre plus précisément.
Ce qu'on peut dire c'est que les fourches télescopiques dont sont équipés des VTC à 250€ cumulent à peu près tous les inconvénients et leur bénéficies sont très limités (mais pas nuls partout). Ils ont contribué à leur donner une réputation de daube chez les gens "informés".
Mais jeter aux orties toutes les fourches télescopiques sous prétexte que ces fourches sont effectivement de la daube, c'est à peu près la même chose que de dire que les cadres acier sont lourds et n'apportent rien parce que des tubes de chauffage en acier sont utilisés pour des vélos de supermarché à 70€ (vendus cet été à Intermarché). Il existe des fourches télescopiques performantes et dont le surpoids est acceptable au regard de ce qu'elles apportent 1) en confort sur chemins caillouteux et irrégulier et 2) en vitesse de croisière sur ce type de revêtement. Ces fourches de qualité peuvent être bloquées lorsqu'on roule sur route donc pas de problème de "pompage" dans ce cas. Henri nous l'a maintes fois répété. Son vélo préféré est un VTT X-Country Decthlon très léger en alu avec fourche télescopique blocable qu'il utilise pour ses randos sacoches.
Par contre, il faut savoir:
1) qu'une bonne fourche télescopique coûte assez cher
2) que si on ne fait que de la route, elle sera toujours plus lourde qu'une fourche simple
3) que la fixation de porte-bagage avant est toujours un peu plus compliquée (mais faisable).
4) qu'elle a besoin de maintenance (amortisseur à air ou huile) Peut-être qu'il existe-t-il de bonnes fourches à ressort mais je n'en connais pas.
Encore une fois, je vais parler de mon cas. Mon VTT de 1992 n'est pas équipé d'une fourche télescopique.
Pour le voyage dans le Jura, la fourche rigide avec des pneus souples 26x1.8 (46 mm) profil slick (lisse) était parfaite. Nous n'avons emprunté que des routes bituminées et des chemins non revêtus mais en gravier assez fin.
Pour "Mon Stevenson" de cette semaine, j'ai roulé sur des passages clairement plus VTT que gravel et aussi de chemins revêtus de cailloux genre ballast de chemin de fer. Bien sûr, je suis passé. Mais avec une bonne fourche télescopique je l'aurais fait plus confortablement et plus vite, notamment en descente. Je ne vais pas changer de vélo pour cela. Par contre, puisque mon vélo le permet, je vais probablement investir dans une paire de pneus René Herse: 26″ x 2.3″ Humptulips Ridge, des pneus plus gros à crampons (54 cm de large) mais quand même suffisamment performants (et silencieux) sur bitume pour fonctionner sur ce genre de programme mélangeant petites routes, chemin et sections courtes VTT.
Mes pneus René Herse actuels ont été parfaits sur 90% du trajet mais j'ai pincé dans une descente qui devenait assez rapide mais parsemée de morceaux de lauzes de schiste. C'était rigolo de les éviter, mais avec un vélo chargé de sacoches, c'est sport et surtout quand on rate ne fut-ce qu'une seule fois, avec un pneu de 46 pas gonflé trop dur (pour garder du confort) + chambre à air, ça ne pardonne pas. J'ai pincé. Il m'a fallu aussi pas mal de technique de pédalage pour en montée sur gravillons pour ne pas déraper, à cause du profil lisse de mes pneus actuels. Les crampons feraient une grosse différence. Et je ne parle pas de la boue, absente grâce à la météo idéale. Avec des sections grasses, ça n'aurait pas été la même chose.
Bref, je m'écarte. Mais cela montre que 1) on peu faire sans fourche télescopique mais 2) avec une bonne fourche, selon ce qu'on fait, ça peut être très utile. Par exemple sur un terrain genre canal du midi avec des racines partout.
Les anglais utilisent une expression "
horses for courses", "chevaux différents pour parcours différents". C'est pareil avec nos montures à nous et donc aussi les composants dont nous les équipons, y compris les fourches télescopiques.