Belle contribution à la discussion. Merci Rouelibre.
RoueLibre a écrit : ↑lun. 17 déc. 2018 14:26
Le nouveau Meral est identique à l'ancien avec son cadre à raccords? Ben certains sur ce forum utilisent un vélo construit selon cette technique et ans après roulent toujours -et vu les km qu'ils parcourent certainement dans des conditions de confort tip-top- et donc la formule ne doit pas être si mauvaise.
RoueLibre
Je ne peux pas dire qu'il soit identique. Le mien semble un peu mieux fini. La formule est très bonne, mais si on la garde quasi identique, il n'y a pas beaucoup de R&D à amortir.
je crois avoir lu quelque part qu'il s'agissait de Columb. Spirit.
Effectivement, si c'est cette gamme, au lieu du Life, ça explique une partie du prix. Mais j'attend de voir car le SPirit n'est pas utilisé sur des randonneuses mais sur des vélos de courses pour viser des cadres très légers (et pas tellement "chargeables").
Dans les années 1970/75 il était déjà admis qu'un vélo monté à la carte coutait le double du prix d'un vélo de série.
C'est normal, car le coût de montage d'un vélo (temps passé, amortissement des installations, etc.) n'ont rien à voir entre une usine conçue pour atteindre des cadences élevées et un vélociste travaillant dasn sa boutique ayant pignon sur rue (type Jo Routens à Grenoble).
Pour les coûts d'approvisionnement, il est certain que les petites séries ne peuvent pas marger beaucoup sur les pièces "exclusives".
C'est bien pour cela que je trouve que la "petite série" est une fausse bonne idée si on n'investit pas pour gagner sur l'industrialisation et les appros à prix intéressants. Autant laisser faire le vélociste.
Pour réduire cet écart il faut soit se faire monter son cadre par un vélociste qui aura du stock -ce qui est de plus en plus rare car les banques refusent de prêter pas aux nouveaux gérants qui s'installent pour constituer un stock- et de toute façon ton vélociste ne proposera que des montages communs. (donc les pédaliers ultracompacts ou triples risquent d'être aux abonnés absents).
Personne ne peut faire de stock de nos jours car il y a trop de variantes et les modes tournent trop vite. Seul moyen: se restreindre à des pièces plus intemporelles et accepter de ne pas avoir les dernières nouveautés.
L'exemple de la Confrérie des petites roues montre je pense quel est le cout d'un vélo intemporel lorsque tout est fait pour que le prix en soit contenu. (Je pense que c'est la confrérie qui constitue les stocks des vélos qui vont être fabriqués et regroupe donc les commandes).
Bon exemple. Leur vélo est très bien équipé (mieux que le Méral) et le travail associatif permet de contenir le prix. Pour payer la marge du vendeur, il faudrait rajouter au moins 1000€ au vélo vendu dasn le commerce, soit arriver à un prix d'environ 3200€.
Après pour un cadre fait en France je pense qu'il y a un prix plancher en dessous duquel les cadreurs ne devraient pas descendre s'ils veulent assurer la pérennité de leur boîte. Je pense par exemple à Quentin Cycles qui faisait des beaux vélos en Bourgogne -sans doute dans son garage et peut-être sans marbre- mais il n'a pas dépassé le seuil de 40 vélos fabriqués.
Tu as raison, on ne peut pas prétendre vendre un cadre sur-mesure au prix d'un cadre fabriqué en série et donc pas trop bon marché pour pérenniser l'entreprise. La petite série ne doit pas rester trop petite sinon elle n'a pas de sens. Il lui faut arriver à augmenter ses volumes pour que les gains de productivité et les coûts d'achats et de stockage commencent à jouer. Mais il faut alors que les prix s'en ressentent. Plusieurs fabricants de vélos sur-mesure arrivent à sortir des vélos complets à partir d'un peu plus de 3000€ (certains qui ont des gros délais car rencontrant un beau succès augmentent leurs prix, naturellement). C'est le prix auquel il faudrait sortir le vélo de petite série avec une gamme de tubes et de composants de niveaux supérieurs pour créer un espace de bonne complémentarité.
Donc aujourd'hui rouler sur des vélos atypiques par rapport aux prix des vélos de courses de grandes séries asiatiques coute beaucoup plus cher qu'avant.
Partiellement d'accord. Avant, Mafac trustait le marché sur toutes les gammes avec quelques références. On ne roulait pas sur des configurations atypiques. De nos jours, on pourrait très bien rouler avec de très bons vélos avec des configurations assez standard. Certes, les triples commencent à sortir du standard en route mais en VTT on trouve. C'est la recherche de composants ayant style, configurations et normes atypiques qui font grimper les prix. Aujourd'hui on a cette possibilité donc on la veut. Mais fonctionnellement, je pense que du Shimano 105 fait l'affaire, certes en double compact mais avec cette année une chape longue pouvant monter à 34 dents derrière (donc rapport 1 mieux que sur ma Méral) trouvé à 500€ sur le net (en version patins). Avec une performance objectivement meilleure que ce que j'ai sur mon Méral.
Aujourd'hui Berthoud ou Méral vont acheter chez des Amerlocks des pédaliers à des petits fabricants par dizaine au maximum et payer des frais de port internationaux!
Berthoud vend beaucoup aux E-U et ils paient de tels prix là-bas que c'est désormais l'inflation chez nous. Les tendances s'internationalisent.
AngtrömCyclo s'intérèsse aux types de tubes: La nouvelle mode pour les cyclistes qui roulent en noir est d'avoir la sérigraphie la plus sobre possible contrairement aux années 1970 où si les fourreaux n'avaient pas leurs étiquettes Reynolds, Columbus, Vitus on suspectait le constructeur de ne pas avoir fait un cadre tout "tubiste".
Je m'intéresse au type de tube car c'est un des moyens de faire la différence et donc de justifier des pris plus élevés (et donc d'expliquer pourquoi le kit Méral est plus cher) . Personnellement, je n'ai pas les connaissances pour pouvoir juger. Je crois que les gammes se distinguent par les épaisseurs et donc le poids/résistance du cadre, pour une utilisation donnée. Genesis par exemple vend un kit cadre en Reynolds 853 à 900€ (40% de moins).
les cadres de la Confrérie sont fabriqués par ce cadreur et il sera intéressant de surveiller d'éventuelles évolutions de prix.
Comme dit, le vélo de la Confrérie est un bon indicateur. Il s'agit d'un vélo de petite série avec des composants choisis mais pas pour leur côté clinquant. Je suis certain qu'avec un marketing adapté et une modernisation du discours et quelques évolutions à la marge sans changer le côté "bon sens", les volumes pourraient augmenter et les coûts unitaires baisser suffisamment pour que le vélo reste au même prix de vente en dégageant suffisamment de marge pour le fabricant (quitte à augmenter le prix pour donner de la marge au détaillant). On arrive donc encore au prix d'environ 3000€ tout équipé pour de la petite série de qualité sans ostentation par vente en réseau et un peu moins en vente directe.
Au final, je pense que le prix cible raisonnable serait d'un peu plus de 1000 € en Colombus Life, avec un prix cible pour le niveau montré (porte-paquets sasn éclairage, PB AR, etc.) de moins de 3000€.
Tout cet épisode montre que certaines entreprises artisanales se mettent au marketing. Elles en ont besoin pour sortir du lot. Ce faisant, elles supportent des coûts fixes plus élevés. Si elles arrivent à le faire en augmentant la productivité et les volumes, c'est bien: elles peuvent conserver leurs prix. Si elles ne le peuvent pas, elles augmentent leurs prix. Le consommateur n'y gagne pas forcément sur le vélo. Il y gagne potentiellement en image (s'il y est sensible). C'est ce que Cyfac a choisi pour les nouvelles Méral.
C'est pour cela que je pense que si on veut un bon et beau vélo et qu'on a 4000€, il vaut mieux travailler avec un artisan qui n'a pas les coûts fixes élevés des constructeurs de "marque". Ou passer à des fabricants de taille plus importante qui pourront sortir des produits à prix plus contenus. Ou choisir un 650 de la Confrérie.