Quelques infos complémentaires sur ce tour.
1) Vélos/matos
On est partis avec nos vélos habituels. Mon VTT Peugeot "Nineties" bien équipé pour moi, chaussé avec les Country Rock. Ces pneus bon marché sont étonnants. Ils font le taf sans souci: suffisamment roulants; moins raides que les Marathon (et pas de crevaison encore depuis que j'en possède) et parfaits pour les chemins qui étaient secs. Pour ma cyclote, elle est partie avec son Lapierre alu. Mais il s'en est fallu de peu pour qu'elle doive l'abandonner pour partir avec son mulet. En effet, en préparant son vélo (et en le nettoyant, ce qu'elle ne fait jamais elle-même

) je découvre une fêlure sur le cadre au niveau du haut de la douille de direction. Vraiment pas grand chose: moins de 2 cm. Consternation. 3 cadres sur 3 Lapierre alu qui sont passés dans la famille ont terminé avec une fêlure.

Selon moi, la cause de celle-ci est un mauvais usinage de la douille, ce qui a provoqué une contrainte trop forte lors du pressage du jeu de direction. La fêlure est orientée à "11h00" (ou 30° à gauche) de l'axe du vélo.
Depuis quand date cette fêlure? Aucune idée. Elle est tellement fine et les nettoyages un peu appliqués sont tellement peu fréquents qu'il est impossible de le dire. Selon toute probabilité, cela fait des mois et peut-être plus que c'est comme ça. Mon premier réflexe est d'installer un collier de serrage de tuyau à la bonne taille. J'installe un morceau de chambre à air pour pouvoir serrer fort sans abîmer la peinture. Le collier tient parfaitement en place. Avec cela, au moins, je ne pense pas la rupture brutale possible. J'appelle mon frère, ingénieur métallurgiste spécialiste de l'aluminium et lui envoie une photo pour en discuter et recueillir son avis. Il me rassure: le collier est une bonne idée. Selon lui, pas de risque de rupture brutale sans prévenir, c'est à dire sans agrandissement de la fêlure. Il est d'accord qu'avec le trajet qu'on envisage (quasiment que du plat), Catherine ne prend pas de risque à rouler. Il me conseille de surveiller chaque jour, ce que je ferai d'ailleurs plus souvent les premiers jours. Au jour d'aujourd'hui, la fêlure n'a pas bougé d'un iota. Nous avons roulé depuis dans le piémont pyrénéen et dans le massif de l'Aigoual avec des descentes qui occasionnent évidemment beaucoup plus de vibrations et de contraintes, notamment sur cette partie du cadre. En fait, je pense qu'il n'y a pas de risque car le jeu de direction renforce le cadre à cet endroit. J'ai entamé des recherches pour trouver un vélo de remplacement mais les prix des vélos neufs complets sont trop élevés. On était parti sur un kit cadre Genesis Croix de fer acier (je voulais un Tour de Fer mais ils ne proposent plus ce kit cadre) car pour moi, l'alu c'est fini . Mais à 700€ pour un cadre Cromo de série je trouve que c'est cher. L'avantage c'est que je pouvais récupérer la quasi totalité des composants du vélo, même si le cadre est prévu pour freins à disques, les freins actuels peuvent se monter donc ça permet de voir venir pour le choix des roues.
Depuis, j'ai réfléchi et mon frère m'a confirmé que le cadre est réparable par un soudeur expérimenté. Je suis donc en recherche d'un tel soudeur. J'ai aussi une autre piste: faire réaliser sur mesure l'équivalent d'un collier de serrage de tube de selle mais pour la douille. Un de mes fils peut faire la pièce sur CAO et ensuite il me faut trouver quelqu'un avec une machine à commande numérique qui peut usiner la pièce à partir du fichier. Tout cela me semble moins cher qu'un nouveau cadre. Au fond de moi, j'ai l'impression que le collier suffit mais c'est vrai que ça fait réparation de fortune. Je serais plus satisfait de trouver une solution plus "sérieuse". En attendant, j'ai installé le collier de manière à ce que le bas de la fêlure soit juste visible, ce qui me permet une inspection rapide sans démontage à tout moment.
Lors de ma discussion avec mon frère, j'ai abordé la question de la longévité de l'alu. Il m'a conformé que l'aluminium n'a pas les mêmes caractéristiques de longévité que l'acier et donc que même si un cadre alu ne va pas se détériorer sous le seul effet du temps, ce matériau fatigue et en combinant utilisation et temps, un cadre alu n'a pas du tout la "même espérance de vie" qu'un acier. D'ailleurs, les durées de garantie des cadres alu sont inférieures: chez Lapierre, 2 ans quand j'ai acheté le vélo, passé rétroactivement à 5 ans. Ce qui est peu pour un vélo, à mon avis, et note l'état d'esprit et frise l'obsolescence programmée.
Question bagages, on est partis fin avril avec de quoi nous habiller chaudement? La météo nous a gratifié d'un temps quasiment estival (enfin, estival "avant") donc les doudounes sont restées au fond des sacoches.
Donc pour terminer sur les vélos, je dirais que cet itinéraire est réalisable avec n'importe quel vélo, du vélo pliant au VTT avec pneus suffisamment roulants en passant par une randonneuse légère chaussée en pneus de 25 t même le pignon fixe.
2) L'itinéraire et les choses à faire/voir
Comme je l'ai écrit, remonter le Médoc comme on l'a fait semble assez peu fréquent. 2 options sont habituellement retenues:
- rejoindre la côte atlantique vers Hourtin et remonter plein Nord
- commencer le Médoc et à Lamarque, traverser l'estuaire jusqu'à Blaye et remonter rive droite (il existe une vélo-route, le "Tour de Gironde" qui fait ça)
Mes commentaires (sachant que je n'ai fait que le trajet que j'ai raconté et ne peux donc comparer):
- la partie qui nous a plus plu dasn le Médoc est celle plus au Nord.
- traverser des dizaines de kilomètres de pistes cyclables dans les pins sur la côte Atlantique: très peu pour nous. Avantage: pour les enfants, c'est cool. Inconvénient: en haute saison beaucoup de monde sur ces pistes donc danger non nul (pas que les voitures qui sont dangereuses): sur la section que nous avons empruntée, entre Soulac et Le Verdon, il y a quelques passages sympas avec des montées/descentes et des virages: on a croisé des gens sur des vélos de location qui n'étaient pas du tout en maîtrise de leur monture et j'avoue que ça fait flipper quand on vient en face; déjà en avril, avec peu de monde, alors en plus avec la foule

!!
Notre itinéraire a emprunté des départementales qui n'étaient pas chargées quand on y est passé donc on n'a eu aucune impression d'être en danger mais avec des enfants, je pense qu'il faudrait rechercher des itinéraires un peu plus vers l'intérieur. Je n'ai pas trop regardé en détails mais il semble difficile d'éviter la D2 donc je pense quand même qu'il faut réserver cet itinéraire à une famille avec des enfants qui maîtrisent le déplacement sur route avec voitures.
Sur cet itinéraire se pose la question des étapes. Il y a très peu de campings: je n'en ai repéré qu'un, à Pauillac. L'endroit où nous avons bivouaqué était parfait mais nous étions hors saison. Je pense quand même qu'il y a moyen d'y bivouaquer en saison aussi, en plantant tard et déplantant tôt.
Le phare de Richard est un endroit très sympa. Possible d'y bivouaquer hors saison sans problème. En saison, je pense aussi, comme à la Maréchale.
Sinon, avec des enfants, je pense qu'en appelant des domaines et en leur demandant l'autorisation au préalable en expliquant qu'il n'y a pas de campings, ça devrait le faire. Ils ont en général toute la place requise (bon, je ne dit pas non plus qu'on peut bivouaquer dans le domaine de Chateaux Margaux).
Sur la côte atlantique, les plages sont très belles et avec des enfants, ça doit être super. Je trouve que l'endroit où on a traversé est idéal: on découvre quand même la forêt de pins de Gascogne, mais sans l'overdose. Surtout que plus tard, il y a une nouvelle opportunité de faire du vélo dans les pins, après Royan et avant Oléron. Sur la partie qu'on a faite, il y a déjà largement de quoi en profiter. La pointe de Grave est vraiment très belle. Le camping où nous étions est très bien pour en profiter. Je me verrais bien faire une étape de 2 nuits avec les enfants pour en profiter. Le truc à faire dans le coin, selon moi: aller visiter le
phare de Cordouan: excursion en bateau puis approche à pieds du phare à marée basse. Réservation obligatoire.
Royan, comme je l'ai dit est une ville intéressante mais il doit y avoir du monde l'été. Pas sûr qu'avec des enfants ce soit l'idéal.
A partir de la Palmyre, nous avons hésité. On a piqué sur La Tremblade mais l'option par la côte sauvage de la presqu'île d'Arvert a l'air très sympa.
DE LA Tremblade, j'aurais voulu prendre le bac passeur qui accepte les vélos pour rejoindre l'île d'Oléron à St Trojan mais il ne circule qu'en haute saison. C'est un bon moyen d'éviter les ponts qui sont quand même un souci avec des enfants.
A Oléron, il y a foison de pistes cyclables et de campings. Je n'en dira pas plus. Toute l'info existe. Je n'ai pas de conseils particuliers à donner en dehors d'essayer d'éviter l'artère principale de l'île qui gâche l'expérience.
Comme vous l'avez compris, pour aller à Rochefort, je conseille vraiment de passer par Brouage. Nous aurions bien aimé aller à l'île madame mais il faut s'y préparer en regardant les horaires de marée, ce que nous n'avons pas fait. Rochefort, le Pont transbordeur est à faire, à mon avis. Le musée de la corderie est quand même sympa, y compris avec des enfants (apprentissage de comment on fabriquait des cordes, matelotage (noeuds), etc.
LE château de la Roche Courbon, c'est vraiment chouette. Il y a des parcours de paléontologie avec grottes pour ceux que ça intéresse. Je me demande si en demandant l'autorisation, le bivouac ne serait pas possible qq part.
Après, jusqu'à Angoulême c'est la Flow vélo. Très agréable dans l'ensemble mais bon, c'est du chemin en lit de rivière, avec des spots sympas, les gabares à St Simon, de jolis villages avec architecture rurale et religieuse. Angoulême: rien d'extraordinaire mais on n'a pas fait de musée ni rien d'autre que de faire un tour en ville.
3) Les accès en train avec vélos
Accès à Bordeaux par Intercités (résa vélo 10€): ligne Marseille Bordeaux, ligne Nantes Bordeaux. Réseau TER Nvelle Aquitaine. Possible de quitter Bordeaux par TER. Nous l'avons fait jusqu'à Blanquefort mais on peut aller plus loin (y compris tout en haut au Verdon).
Retour d'Angoulême par TER. On a eu des travaux avec fermeture qui nous ont obligé à faire 35 km à vélo en plus mais c'était ponctuel.
Remarque: si on ne connait pas Bordeaux, ça vaut le coup de se balader à vélo dans la ville. On a traversé la Garonne sur un pont (Pont de Pierre) puis on est revenu à la rive gauche sur le "nouveau" pont levant J. Chaban-Delmas en aval. C'était chouette et ça en vaut la peine, si on peut s'arranger avec les horaires de train. La gare St Jean est facilement accessible à vélo.
4) Autres idées envisagées
- Traversée Boyardville - La Rochelle. On voulait initialement repartir d'Oléron par l'Ile d'Aix mais on n'a pas trouvé le moyen de le faire, les bateaux proposant d'aller à l'île d'Aix étant des bateaux de croisière à touristes et non des ferrys de liaison. Par contre, Oléron LA Rochelle se fait. On pourrait envisager de rejoindre Rochefort par La Rochelle, ville qui est très belle (mais que nous avions déjà vue). De L Rochelle, bien sûr, on peut repartir en train. On pourrait d'un coup de TER rejoindre Rochefort, ce qui serait un moyen sympa d'éviter le Pont d'Oléron à vélo.
- Faire la Flow Vélo en la descendant (comme le font la plupart des cyclos). Possible bien sûr. Circulation qui fait arriver à l'océan. Ca peut être une bonne option. Rejoindre Bordeaux en TER depuis le Médoc.