7 majeurs cyclos-cyclotes 2022.

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masu39
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Re: 7 majeurs cyclos-cyclotes 2022.

Message par masu39 »

Nous avons donc décidé avec Maurice, cet hiver, de faire une nouvelle tentative sur les 7 Majeurs mais en 48h cette fois. La virée sur 3 jours l'an passé nous avait montré que c'était jouable. Maurice s'est occupé du découpage du parcours et après avoir envisagé un départ du camping de Saint-Crépin, Maurice a eu l'idée de couper l'Izoard en 2 et de partir de l'Hotel d'Izoard à Cervières. Ce qui signifiait une première étape avec 4 des cols sur 160 km puis les 3 autres sur 200. Pour l'étape intermédaire, tout était déjà calé puisque nous avions prévu de la faire à Demonte, à la Randoulina, qui nous avait fort bien accueilli pour manger (et dormir pour Maurice) l'été précédent.
Dans le plan initial, je pensais me rendre avec ma compagne en voiture passer un week-end du côté de Briançon et rentrer après les 7 Majeurs à vélo. Mais quand la date approcha, et comme elle revenait déjà des lacs italiens, elle préféra ne pas se retaper la route. Maurice m'avait dit qu'il ferait pour sa part la route jusqu'à Cervières à bicyclette, en passant par le Galibier. L'occasion était trop belle, pourquoi ne pas le rejoindre en train et partir avec lui de chez lui?

Le samedi 16 juillet, à 8h00, je suis sur le quai de la gare de Lons-le-Saunier avec mon biclou, direction Chambéry. Les TER pour Grésy-sur-Isère sont notés complets par l'application merdique SNCF Connect, je vais donc faire les 40 km restants à vélo, ce qui me fera un échauffement, ça tombe bien, j'ai très peu roulé les 15 jours précédents. Après quelques péripéties, j'arrive avec une heure de retard à Chambéry et prend la direction d'Albertville d'abord par le plutôt beau réseau cyclable chambérien puis par la vallonnée route des vignes. Petite pause pour manger à Montmélian et sous un soleil torride je parviens chez Maurice et Noella où nous nous retrouvons autour de quelques verres de bière et d'un bon repas. Après une nuit bien courte et agitée, comme souvent ces veilles de grand départ, nous nous mettons en route vers 5h30. Un grand faux plat montant (et quelques bosses) d'une soixantaine de bornes nous conduit à Saint-Michel de Maurienne, départ de la première difficulté du jour, le col du Télégraphe, ses 856 m de dénivellation sur 12 km à 7% de moyenne. Pour s'y préparer un café et quelques viennoiseries pris à la terrasse d'une boulangerie où l'on sent déjà l'ardeur d'un soleil qui risque de nous faire transpirer. Ce qu'il ne manquera pas de faire effectivement. La route qui mène au col, situé à un peu plus de 1500 m est en grande partie protégée par la forêt, ce qui permet de ménager un peu nos organismes. Mais je dois quand même faire le plein des bidons au col, et en profiter pour manger une part de pudding fournie par la maison Maurice et Noella et qui sera le dénominateur commun de toutes ces ascensions. La route descend ensuite doucement sur Valloire avant d'attaquer le deuxième col du jour, le fameux Galibier. Un petit Perrier en terrasse et c'est parti. La sortie de Valloire est plutôt raide et ça tape. 10 bornes plus loin, au milieu d'un flot incessant de véhicules motorisés et bruyants qui gâche un peu la rude beauté de ces montagnes, on atteint les 2000 m sans que la température ait beaucoup baissé. J'ai un peu le mental dans les chaussettes pour ce premier 2000 depuis les 7 Majeurs l'an passé. Je n'arrive pas à m'enlever de l'idée l'absurdité de griller du pétrole pour propulser 1.5 tonnes de ferraille à 2600 m juste pour que 150 kg de viande vivante et doté de jambes puissent faire un petit selfie au col. Ca me renvoie aussi à la propre absurdité de ma démarche.... On le verra, ce questionnement continuera de me suivre. La lecture de la BD de Blain et Jancovici "Un Monde sans Fin" en amont de ce voyage n'y est pas totalement étrangère. Je finis malgré tout par atteindre le Col, bondé évidemment. Nous ne traînons pas, Maurice m'ayant largement précédé commence à se refroidir. Descente sur le Lautaret où la brasserie du col nous permet de nous sustenter d'une omelette.
Puis nous amorçons la descente sur Briançon à peine ralentis par la vague de chaleur étouffante qui monte de la vallée. Il nous faut commencer à monter la route du col d'Izoard pour retrouver un peu de tranquillité. Et vers 16h30, nous arrivons à l’hôtel pour y déguster une binouze réparatrice et prendre possession de notre chambre. Les choses sérieuses commencent demain.....

Imageéglise valloire by joann masuyer, sur Flickr

Imageplan lachat by joann masuyer, sur Flickr

Imagemontée galibier jour 1 by joann masuyer, sur Flickr

Imagegalibier by joann masuyer, sur Flickr

Imageglacier de la meije by joann masuyer, sur Flickr



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Re: 7 majeurs cyclos-cyclotes 2022.

Message par CYCLOHC »

Comme si les Sept Majeurs ne vous suffisaient pas !!
Le Galibier en plus, surtout par la Maurienne, et avant l'épreuve !! :yikes
Et puis encore au retour ! :briques

Vous ne seriez pas un peu fadas par hasard ?! :maboul

Bon, encore une fois : un Immense Bravo, je n'aurais jamais été capable de faire ça au meilleur de ma forme de mes meilleures années ! :king

J'avais envoyé un sms la veille, à Maurice. Il n'a pas du le recevoir.


Sans cap, tous les vents sont contraires....
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Re: 7 majeurs cyclos-cyclotes 2022.

Message par Pedrodelaluna »

Alléchante entrée en matière.
masu39 a écrit : jeu. 28 juil. 2022 14:20...
J'ai un peu le mental dans les chaussettes pour ce premier 2000 depuis les 7 Majeurs l'an passé. Je n'arrive pas à m'enlever de l'idée l'absurdité de griller du pétrole pour propulser 1.5 tonnes de ferraille à 2600 m juste pour que 150 kg de viande vivante et doté de jambes puissent faire un petit selfie au col. Ca me renvoie aussi à la propre absurdité de ma démarche.... On le verra, ce questionnement continuera de me suivre. La lecture de la BD de Blain et Jancovici "Un Monde sans Fin" en amont de ce voyage n'y est pas totalement étrangère.
...
Questionnement trouvant certainement matière dans l'impossibilité de trouver une solution qui ne dépend pas de nous-même, à un "niveau" décisionnel autre, de nos éventuelles incohérences et par l'existence de nos propres schtroumpfs (enfants).


La vie, c'est comme la bicyclette.

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masu39
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Re: 7 majeurs cyclos-cyclotes 2022.

Message par masu39 »

Lundi, le réveil sonne vers 4h30, la nuit a été plus reposante.Un peu après 5h30, nous partons après un solide petit-déjeuner. Les 10 km qui nous séparent du col d'Izoard sont avalés assez facilement, à la fraîche. Je m'aperçois que j'avais oublié à quoi ressemblait la montée, avec ses épingles qui s'étirent dans le mélézin. Quand la forêt laisse la place aux alpages, on aperçoit le chalet Napoléon qui nous avait offert un chaleureux répit lors de notre précédente ascension pluvio-neigeuse. En cette heure pourtant matinale, il fait bien plus chaud que l'année dernière mais c'est encore très supportable. Le col est en travaux, nous faisons rapidement la photo de validation, avalons une tranche de pudding avant de commencer la descente. Cette fois-ci, nous marquons un arrêt au niveau de la fameuse Casse-Déserte que la météo de la dernière fois m'avait fait négliger.Nous ne traînons pas trop quand même et filons à bonne allure vers Ville Vieille où une boulangerie nous offre sa terrasse pour un deuxième petit déj avant d'attaquer le col Agnel. Et remplir nos sacoches de quelques vivres car nous souhaitons ne pas faire de grosse pause avant le col de Sampeyre. Ca roule bien jusqu'à Molines en Queyras, mais la route s'y redresse brusquement quand il faut prendre la direction du col. Ca ne dure pas longtemps mais ça réveille. Nous repassons à Pierre Grosse où nous avions dormi et la route s'élève tranquillement entre un versant boisé de mélèzes et un autre couvert d'une prairie d'altitude où quelques tracteurs acrobates se livrent à la fauche. Tranquillement mais avec quelques sérieuses ruptures de pente. Mon pied droit commence à s'échauffer. Dans les 6 derniers kilomètres, alors que le chalet et le col Agnel se profilent, ça devient plus pénible et je dois faire une pause dans les deux derniers kilomètres. L'occasion d'observer quelques marmottes et de faire quelques photos. Puis je rejoins Maurice au col, ce qui sera la norme dans ce voyage. :)
La descente vers l'Italie commence de manière vertigineuse, heureusement j'ai fait de vrais progrès en descente. Je me méfie néanmoins des marmottes. Très vite nous sommes au cul d'une Fiat Panda qui nous oblige un moment à rester sur les freins avant de nous céder enfin le passage. Nous filons droit sur Sampeyre que nous atteignons vers 11h00, soit une heure plus tôt que pour notre précédente expérience. Ca nous rassure, nous devrions atteindre la Randoulina à une heure correcte.On grignote un bout, parce que ce col est relativement court mais offre peu de répit avec un pourcentage moyen de 8.5%. Heureuse surprise, le revêtement sur le bas de l'ascension a été refait. Mais je suis un peu dans le dur, il fait chaud, même si heureusement une bonne partie du parcours est ombragé. Je laisse Maurice filer. J'aime bien la solitude dans l'effort. Le pied recommence à chauffer et je dois m'arrêter plusieurs fois et même pousser pendant 700 m pour permettre à la circulation de reprendre. A 14h, je suis en haut, Maurice est déjà là évidemment. Je mange la moitié de l'énorme sandwich acheté à Ville Vieille.
Il faut maintenant descendre par cette route qui commence magnifiquement sur la ligne de crête avant de s'enfoncer à travers les différents étages forestiers dont je ne me lasse pas de la succession. Des portions de la route ont aussi été refaites, ce qui la rend un peu moins piégeuse, et j'en profite bien. Maurice a prévu de s'arrêter boire une bière et manger un truc à Stroppo dans un petit chalet le long de la route qui nous avait réservé un assez bon accueil l'année passée. Hélas il est fermé le lundi, comme visiblement pas mal de débits de boisson dans ce secteur. Nous allons devoir attendre Marmora pour trouver un établissement qu'on nous annonce fermé après nous avoir bien aimablement servi. La montée ver le col d'Esischie se passe globalement pas mal, je m'amuse même à passer sur le vélo quelques uns des raidards qui agrémentent la route. A quelques kilomètres du col, des vaches en travers la route, que des bergers traient manuellement sans qu'elles soient même à l'attache offrent un spectacle bucolique. Quand j'arrive au col, Maurice est là qui m'attend, je ne m'arrête pas je continue vers la Fauniera qui cette fois, n'est pas dans les nuages, ce qui me permet de profiter un peu du paysage. Moins crispé dans la descente que l'année dernière, je profite mieux de l'extraordinaire paysage que ce col peu fréquenté offre au cyclorandonneur. Nos calculs nous permettent d'espérer être à la Randoulina vers 19h30. Ils seront néanmoins contrariés par une crevaison de Maurice. Mais la dextérité de celui-ci nous permettra de déguster une bière avec à peine 1/4 d'heure de retard sur le programme théorique. Le repas sera succulent,arrosé au jus de houblon pour Maurice et au jus de raisin fermenté pour ma pomme. Je donne quelques nouvelles à nos amis du forum et nous filons au lit. J'appréhende un peu l'étape de demain, ses 200 km et surtout le final Guillestre/Briançon qui ne m'enchante guère......

Imagecasse déserte by joann masuyer, sur Flickr

Imagedescente Izoard by joann masuyer, sur Flickr

Imagemontée agnel by joann masuyer, sur Flickr

Imagecol Agnel by joann masuyer, sur Flickr

Imagemontée Agnel 2 by joann masuyer, sur Flickr

Imagecol Agnel 2 by joann masuyer, sur Flickr

ImageAgnel versant italien by joann masuyer, sur Flickr

ImageEsischie by joann masuyer, sur Flickr

Imagefauniera2 by joann masuyer, sur Flickr

ImageFauniera 3 by joann masuyer, sur Flickr

Imagefauniera 4 by joann masuyer, sur Flickr



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Re: 7 majeurs cyclos-cyclotes 2022.

Message par albina »

Vous ne seriez pas un peu fadas par hasard ?! :maboul

Bon, encore une fois : un Immense Bravo, je n'aurais jamais été capable de faire ça au meilleur de ma forme de mes meilleures années !
Dixit Henri :D
ça c'est un compliment (bien mérité :bien )
Mais il a un peu raison : faut être un peu fadas :mrgreen:
Mille bravos !
Charles


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Re: 7 majeurs cyclos-cyclotes 2022.

Message par masu39 »

albina a écrit : sam. 30 juil. 2022 16:13
Vous ne seriez pas un peu fadas par hasard ?! :maboul

Bon, encore une fois : un Immense Bravo, je n'aurais jamais été capable de faire ça au meilleur de ma forme de mes meilleures années !
Dixit Henri :D
ça c'est un compliment (bien mérité :bien )
Mais il a un peu raison : faut être un peu fadas :mrgreen:
Mille bravos !
Charles
Je crois qu'il est un peu modeste, il me semble me rappeler qu'il a un passé de triathlète :P Ce que je serai bien incapable de faire, mon triathlon se résumant au PPVR (Pain, Pâté, Vin Rouge) :) et au vu de ses sorties actuelles, je ne suis pas sûr que j'aurais pu le suivre dans ses meilleures années. :D


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Re: 7 majeurs cyclos-cyclotes 2022.

Message par jean66 »

Magnifique partage et superbes photos :D
Un grand Bravo pour cette belle aventure ! :wink:


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emilpoe
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Re: 7 majeurs cyclos-cyclotes 2022.

Message par emilpoe »

Salut,
CYCLOHC a écrit : jeu. 28 juil. 2022 19:49...
J'avais envoyé un sms la veille, à Maurice. Il n'a pas du le recevoir.
Pas reçu :confus
A moins que je l'ai supprimé dans une de mes nombreuse "fausse manip' " :?

Aller, à mon tour de raconter un peu :)

17 Juillet 2022.

Il est cinq heures, on se prépare, café, thé, gâteaux, etc...
Trois quart d'heure plus tard nous sommes en selle et roulons en direction de la vallée de la Maurienne.
Joann est arrivé hier midi à Chambéry en train. Il a rejoint Montailleur à vélo dans l'après-midi. C'est lui l'instigateur du projet. Les 7-Majeurs Nous les avons déjà fait l'an dernier avec Vincent, Pierre & Jacques en trois jours et en mode "saccochards". Cette fois-ci ce sera à deux et dans un délai de quarante-huit heures...
La vallée de la Maurienne défile ses kilomètres. Je passe devant, pour montrer le chemin et pour calmer les ardeurs de mon camarade, le cyclo-jurassien a tendance a appuyer sur les pédales et Joann est capable de me faire les soixante kilomètres de liaison pour rejoindre Saint-Michel-de-Maurienne à plus de trente kilomètre-heure. Économisons-nous car devant il reste un léger détail : Le couple Télégraphe-Galibier, une broutille de trente-cinq kilomètres d'ascension...

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Nos montures...

C'est moi qui après mûres réflexions ai décider de démarrer notre défi à Cervières à mi-col d'Izoard et de faire étape du côté de Demonte en Italie.
À Saint-Jean-de-Maurienne les cyclistes sont obligés d'emprunter la D-1006 (ancienne N-6) qui, bien que très fréquentée n'est pas désagréable à cycler. En effet, une large bande cyclable y est présente...
À l'arrivée à St-Michel la première boulangerie est la bonne. Le plein est fait. Nous ne traînons pas, il faut rouler et prendre de l'altitude avant de subir les grosses chaleurs annoncées...
Le Col-du-Télégraphe est monté à une allure de sénateur.

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Au Télégraphe...

À Valloire une petite pause boisson est faite. La sortie de la station est assez raide puis c'est huit bons kilomètres d'une pente moins soutenue qui nous mène à Plan-Lachat. Le vent est ascendant et pousse légèrement mais nous prive de courant d'air...

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Plan Lachat...

Les huit derniers kilomètres sont les plus durs, nous allons les faire chacun a notre rythme sans trop entamer nos ressources... Vu que les jambes tournes biens, je pars devant et arrive au sommet à treize heures pile.

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Au Galibier, face à la Meige...

Je me couvre, mange un morceau et attends Joann que je repère en contre bas à au niveau de l'entrée du tunnel. À son arrivée le coupe-vent est enfilé, la photo est prise et nos vélos plongent en direction du Col-du-Lautaret six-cents mètres plus bas...

Image
Joann en termine...

Le restaurent du col parait correct et puisque Joann doit faire valider un BPF pourquoi ne pas manger ici à la fraîche face à la Meige et ses glaciers plutôt que dans la chaleurs de la vallée.
Le repas simple mais copieux fait du bien, il faut refaire le plein de calories...
À deux heures et demi la route est reprise. C'est une très longue descente de plus de vingt-cinq kilomètres qui mène à Briançon, la plus haute ville de France (plus de 1200m). Là il reste dix kilomètres de montée pour rejoindre, à mi-col d'Izoard, Cervières et l'hôtel où nous avons réservé.

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Peu avant Cervières...

À dix-sept heures, après avoir bu une bonne bière et rangé nos machines dans le garage, le patron nous mène à notre chambre. Une douche, un peu de lessive, une petite "sieste"... Le repas est pris vers huit heures et à neuf heure et demi extinction des feux...
Demain, c'est une grosse journée qui nous attend, demain c'est le premier acte des 7-Majeurs...


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emilpoe
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Re: 7 majeurs cyclos-cyclotes 2022.

Message par emilpoe »

Salut,

18 Juillet 2022.

Quatre heure et demi, debout !...
Rapide passage aux toilettes, enfilage de la tenue puis direction la salle de restaurent où hier soir les patrons nous ont préparé un copieux petit déjeuné.
Une fois rassasié, il faut s'occuper de nos montures, fixations des sacoches, plein des bidons, pression des pneus, contrôle de l'éclairage, etc...
À six heure moins vingt nous prenons enfin la route. L'an dernier le col d'Izoard était gravit sous des trombes d'eau et c'est la neige qui nous avait accueilli au sommet. Cette fois-ci pas de risque, le ciel est clair et dégagé. Quel plaisir de rouler à cette heure matinale, pas ou peu de voiture, pas de motos et seulement un cyclo qui nous rejoint au sommet au col.
À sept heure moins dix le sommet est atteint, nous grignotons un morceau en enfilant nos coupe-vents sans oublier de faire la photo-témoin du passage du premier col de notre périple.

Image
Col d'Izoard...

Dix minutes plus tard le cap est mis au sud vers la vallée du Guil. Un petit arrêt de principe à la Casse-Deserte, lieu remarquable par son côté minéral. Le reste de la descente se fait sans problème et Château-Queyras est ralliée vers sept heures et demi.
À vielle-Ville, quelques kilomètres plus loin une boulangerie s'offre à nous, parfait pour faire le plein pour la journée. J'expédie illico deux croissants et me conserve deux pains aux raisins et une part de quiche-lorraine pour la suite. Pendant que Joann fini de ranger ses affaires je repère une fontaine et remplis mes bidons...
À huit heure pile l'ascension du deuxième col de la journée débute. Le col d'Agnel c'est vingt-et-un kilomètres de bonheur. Un départ assez irrégulier, une partie centrale plus calme et un final costaud. J'adore ce col !...
Quelques kilomètres avant Molines-en-Queyras deux cyclos nous passent, le premier assez sûr de lui, on peut lire "au revoir" sur l'arrière de son maillot, et un second qui tente de suivre...
Joann monte a son rythme une centaine de mètres derrière moi. Après Molines, du côté de Pierre-Grosse, la pente se fait moins forte et mon camarade me rejoint. Les bidons sont de nouveau remplis à Fontgillarde, dernier hameau de la vallée...
À sept kilomètres du sommet la route se cabre à nouveau. Nous rejoignons un des deux cyclos qui nous ont doublé plus bas. Il reste cinq kilomètres, je l'encourage mais il est cuit... Joann reprend son rythme et je prends un peu d'avance. Dans la partie la plus raide je dépasse deux sacochards (devrais-je dire "bikepacker" ? ) et me fais passer à mon tour par un gars qui monte assez fort...
Après le refuge d'Agnel la route monte maintenant en lacet ce qui me permet d'apercevoir mon compagnon un peu plus bas...
Le col est atteint à dix heure dix. Comme à l'habitude j'enfile mon coupe-vent, mange un morceau et prends la photo-contrôle. Joann arrive dix minutes plus tard.

Image
Col d'Agnel...

Le versant Italien est partiellement couvert, au loin on devine le col de Sampeyre, prochaine étape, dans les nuages...
Les dix premier kilomètres de descente sont très raides et techniques. À Chianale nous quittons rapidement les vêtements chauds et fonçons vers la vallée...
La petit bourgade de Sampeyre, départ du prochain col, est atteinte à onze heure et demi. Un court arrêt pour resserrer deux rayons de ma roue avant et l'ascension peut débuter.
Les deux premiers kilomètres sont assez redoutables mais la bonne surprise vient du fait que le revêtement déplorable trouvé l'année dernière sur cette portion a été refait !...
Avant la première épingle Joann est obliger de s’arrêter car sa pompe est en train de se faire la malle. Après l'avoir vu repartir je choisis de monter à mon rythme.
J'avais gardé un souvenir mitiger de ce col mais aujourd'hui "il passe bien", l'allure est bonne et les lacets s'enchaînent bien.
À mi-col je m'inquiète de ne pas apercevoir mon coéquipier lorsque je vois la route en contre-bas. Je fais une halte à un endroit où je vois une partie de la montée. Je mange un peu. Au bout de dix minutes toujours personne ne sort là-bas au loin, l'inquiétude me gagne quand soudain Joann arrive tranquillement à mon niveau, en bonne forme, il choisis de ne pas s’arrêter... Je reprend la route une centaine de mètres derrière lui, rassuré...
Un peu plus haut, une source permet de remplir nos bidons. Il reste moins de cinq kilomètres, je choisi de finir à mon allure.
C'est à deux heure moins dix que le sommet est atteint. J'aimerais y trouver un peu de calme mais entre une bande de quinquagénaires italiens à moto et quelques cyclos très bavard, c'est difficile. Après la photo je m'éloigne un peu et me force à manger la part de quiche achetée ce matin. Joann arrive dix minutes plus tard, je l'incite à manger...

Image
Col de Sampeyre...

On se promet une bière dans la vallée du côté de Stroppo et nous partons.
Comme déjà remarqué l'année dernière cette descente est magnifique même si aujourd'hui le ciel est de plus en plus chargé de nuages...
Si de grosses portions de route on été refait versant nord ce n'est malheureusement pas le cas de la descente, la vigilance est de mise...
Grosse déception dans la vallée, l'établissement où nous comptions nous rafraîchir est fermé... Nouvel espoir déçu quatre kilomètres plus loin à Ponte-Marmora... Nous sommes lundi est tout est fermé... Tans pis...
Les bidons sont encore un fois remplis à une fontaine et l'ascension du quatrième et dernier col de la journée commence, il est trois heures dix...
C'est une demi-heure plus tard, à Marmora, que la chance nous sourie enfin, un petit bistrot, officiellement fermé mais ouvert (vive l'Italie ! ) nous permet de boire un verre ! Ce ne sera pas une bière, on évite en pleine ascension, mais un soda...
Ces vingt minutes de pause font du bien...
Le ciel se charge de plus en plus et on entend l'orage qui gronde sur le massif plus à l'ouest. Le col est au sud, ça devrait passer.
Cinq kilomètres plus loin, à Tolosano un nouvel arrêt est fait au niveau de la dernière fontaine de la montée, une dizaine de minutes misent à profit pour manger un peu...

Image
À Tolosano, nouvel arrêt...

La montée du col de la Fauniera (en fait du col d'Esischie) se divise en quatre parties, la première en fond de vallée jusqu'à Marmora, la deuxième jusqu'à Tolosano, la troisième dans la forêt puis enfin le final. Les deux premières parties montent en moyenne à 6-7% puis le passage en forêt et le final à 7.5%. Par contre, cette troisième portion que nous attaquons maintenant est très irrégulière, la route y a subit de nombreux glissement de terrain et certains passages avoisinent les 20% mais sans jamais dépasser cent mètres de long. C'est sans doute à cause de cela qu'on raconte tout et n'importe quoi sur ce col. La Fauniera est un joli col de vingt-deux kilomètres avec une pente moyenne de 6.9%, point barre...
Je choisis , comme l'an dernier, de passer ces fameux "raidards" pedibus, d'une part parce-que ça va aussi vite et d'autre part ça fait du bien aux pieds.
À la sortie de la forêt, vu que les jambes tournent bien, je reprends mon allure. Joann monte à son rythme quelques hectomètres derrière moi...
Le final est vraiment magnifique, le ciel continu de se charger et au loin le tonnerre gronde, l'ambiance est surréaliste...
J'arrive au col d'Esischie à six heures dix. Nouvel arrêt. Joann est là dix minutes plus tard et file vers le col de la Fauniera mille cinq cent mètres plus loin...

Image
Joann est là...

Quelques longueurs derrière mon compagnon nous passons le col de Valonetto et arrivons ensemble au terme de cette belle montée, il est six heures et demi...

Image
Col de la Fauniera...

L'arrêt est court...
La route plonge maintenant vers la vallée. Les dix premiers kilomètres sont très techniques et, bien qu'ayant fait de gros progrès, Joann n'y est pas très à l'aise. La suite de la descente lui convient mieux mais malheureusement, près de San Maurizio, c'est moi qui "tape" une pierre à l'arrière et crève par pincement. Un quart d'heure de réparation et nous repartons.
À huit heures moins dix nous sommes à la Randoulina, l'hôtel réservé par Joann. Le patron nous reconnaît, c'est ici que nous avions mangé (et dormi pour ma part) l'an dernier.
Après la traditionnelle douche on se retrouve devant un copieux et revigorant dîner.
Sacré journée, quatre cols, cent soixante kilomètres pour six mille mètres de dénivelée... Et demain on remet ça...
Les réveils sont réglés sur quatre heure et demi, il faudra rouler "à la fraîche" car il parait que chez-nous, c'est la canicule...



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Re: 7 majeurs cyclos-cyclotes 2022.

Message par Cyclonau »

Très belle sortie, un jour il faudra que j'arrive à me lever tôt (en WE!) pour profiter de la fraiche !


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CYCLOHC
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Re: 7 majeurs cyclos-cyclotes 2022.

Message par CYCLOHC »

masu39 a écrit : sam. 30 juil. 2022 17:08
albina a écrit : sam. 30 juil. 2022 16:13
Vous ne seriez pas un peu fadas par hasard ?! :maboul

Bon, encore une fois : un Immense Bravo, je n'aurais jamais été capable de faire ça au meilleur de ma forme de mes meilleures années !
Dixit Henri :D
ça c'est un compliment (bien mérité :bien )
Mais il a un peu raison : faut être un peu fadas :mrgreen:
Mille bravos !
Charles
Je crois qu'il est un peu modeste, il me semble me rappeler qu'il a un passé de triathlète :P Ce que je serai bien incapable de faire, mon triathlon se résumant au PPVR (Pain, Pâté, Vin Rouge) :) et au vu de ses sorties actuelles, je ne suis pas sûr que j'aurais pu le suivre dans ses meilleures années. :D
Ce n'était pas ma faute !! :lol: ... L'Embrunman passe devant ma porte, je ne pouvais pas laisser passer çà sans moi ! :yikes Le seul problème est que c'est un terrible morceau :wink:
Ceci étant, je me trouvais mieux dans les défis solo, sans organisation. Mais, se rendre à vélo pour amorcer l'épreuve des Sept Majeurs en affrontant en plus le Galibier par toutes ses faces, je ne peux être qu'admiratif :bravo3 :bravo3

Vos photos me font grand plaisir car je vois là tout mon terrain de jeu. Le chantier de l'Izoard est un peu désolant toutefois..


Sans cap, tous les vents sont contraires....
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masu39
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Re: 7 majeurs cyclos-cyclotes 2022.

Message par masu39 »

19 juillet, 4h30, le réveil sonne. Le petit déjeuner italien est plus léger que de l'autre côté des Alpes, je suis mieux rôdé et j'ai toujours un peu d'appréhension pour cette grosse étape. Même si je sais que j'ai encore 24 heures pour finir dans les temps et ça me laisse largement le temps, faudrait-il rouler de nuit. Il est 5h15 quand nous partons. Une dizaine de kilomètres d'échauffement tranquille nous attendent avant Pratolungo, véritable départ de l'ascension du Col de la Lombarde. J'ai souvenir que les 9 premiers kilomètres sont costauds, mais que la fin est plus tranquille. Parti très tôt et un mardi, nous avons presque la route pour nous, ce qui nous change agréablement de l'année précédente. Je ne vais aps vous dire que c'était une promenade de santé, mais ça passe plutôt bien. Il n'est néanmoins pas si tôt quand nous arrivons au sommet. Je me rappelle d'une route agréable pour descendre large et bien dessinée. On devrait rapidement être attablé devant un café croissant à Isola. La descente se passe bien, mais malgré le vent qui siffle, me parviennent des sifflements de Maurice qui trouve que son vélo a des réactions bizarres, après quelques contrôles de routine, nous reprenons la descente. Arrivés à Isola, un passage à la boulangerie où il n'y a pas de sandwiches puis arrêt au bistrot où l'on ne semble pas enchanté ni pressé de nous servir. Le temps s'étire un peu trop et nous voyons passer celle qui, je l'apprendrais plus tard, va remporter le BikingMan X. Nous finissons par être servis et reprenons la route vers Saint-Etienne de Tinée, où nous referons un arrêt ravitaillement et bistrot avant l'ascension de la Bonette.
Il fait déjà bien chaud quand nous attaquons cette longue "grimpette" et je vise tous les coins d'ombre qu nous offre les arbres qui bordent la partie basse de la montée. Mon pied droit continue à me causer du souci, Nous finissons par arriver à Bousiéyas, dernier point d'eau avant le sommet. Maurice était déjà là et avait fait le plein, je m'arrête un peu plus longtemps pour me rafraichir, détendre mon pied et tenter de modifier un peu le réglage de mes cales. Je repars, suis obligé de refaire une pause pour mon pied au camp des fourches. Quand j'arrive au col de la Bonette, Maurice m'attend depuis un moment, il est déjà redescendu de la cime où il a fait sa photo de validation. Le ciel est bien noir. Il garde ma sacoche pendant que je m'attaque à cette affreuse rampe symbole de cette espèce de concours de zizi qui a conduit à tracer une route juste pour être un peu plus haut que l'Iseran. Ca m'avait déjà pas forcément emballé l'année dernière, mais dans mon humeur du moment, c'est pire. Je me hisse néanmoins, sur le vélo cette fois, jusqu'au monument où se presse une foule de motards. Je croise une famille monté en voiture que l'altitude de cette autoproclamée "plus haute route intervallée d'Europe" n'a visiblement pas réussi à arracher aux tracas du quotidien. J'interromps un instant les motards qui n'en finissent pas de se photographier devant le monument pour torcher vite fait la photo de mon clou devant la pierre et je file rejoindre Maurice alors que de grosses gouttes froides commencent à s'abattre sur nous. Heureusement, ça semble cantonné au sommet et nous retrouvons rapidement un temps plus chaud à mesure que nous perdons de l'altitude. Une voiture italienne visiblement pas décidée à nous céder le passage, nous oblige à rester sur les freins. Je finis pas trouver un créneau pour le doubler, mais le con ne sera pas loin d'essayer de m'envoyer au tapis pour m'en empêcher. Nous le doublons néanmoins et descendons à très bon train sur Jausiers où nous espérons manger dans un snack que nous avions bien apprécié en 2021. La malédiction est sur nous, il est fermé! Nous trouverons à nous restaurer d'une crêpe et à faire quelques emplettes à la supérette avant de filer sur Vars. Mon pied est de plus en plus enflammé, je laisse Maurice aller son rythme et je vais du bien, avec plusieurs arrêts pour marcher un peu. A quelques kilomètres de l'arrivée, à la sortie d'un virage, un quad lancé à pleine vitesse en dérapage sur 3 roues manque de m'emplafonner. Arrivé au sommet, Maurice vient de finir sa bière et me demande si j'ai vu un mec en quad. Celui-ci venait de se voir refuser un verre en raison de son état d'ébriété avancé. J'ai eu chaud !
Il est déjà 19h et il reste plus de 60 bornes à parcourir. Maurice prévient l'hotel que nous arriverons entre 22 et 23h.
On fonce sur Guillestre. Et là commence le calvaire. la route Guillestre/Briançon est une purge. La chaleur est étouffante, la circulation importante et un vent fort et chaud a décidé de s'inviter ne nous laissant même pas le répit des quelques descentes de cette fin de parcours. Mon pied me fait toujours souffrir, nous faisons plusieurs pauses; A l'Argentière la Bessée, Maurice m'a un peu distancé, je m'arrête sous l'abri-bus, lui envoie un message pour lui dire de ne pas m'attendre que j'ai besoin de me refaire une santé. Je m'enfile un saucisson entier. Puis me remet en route. A 21 heures, je suis à Briançon, au pied de la route de l'Izoard. Je m'offre une bière avant d'attaquer les 10 derniers kilomètes que je ferai au phare. Il est 22h45 quand j'arrive en fin à l'hôtel où les patrons nous ont mitonné un rpas des plus copieux et des plus réconfortants. Je les remercie pour leur chaleureux accueil à une heure où ils auraient pu prétendre à un repos bien mérité.

Imagelombarde by joann masuyer, sur Flickr

Imagelombarde vers isola by joann masuyer, sur Flickr

Imagelombarde1 by joann masuyer, sur Flickr

Imagecamp des fourches by joann masuyer, sur Flickr

Imagemontée bonette by joann masuyer, sur Flickr

Imagemontée bonette 1 by joann masuyer, sur Flickr

Imagemontée bonette 2 by joann masuyer, sur Flickr



« Les pistes cyclables ne sont pas établies pour nous rendre service mais pour débarrasser les automobilistes de notre présence… Ce serait un calvaire de faire 200, voire 100 km dessus »
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Re: 7 majeurs cyclos-cyclotes 2022.

Message par albina »

Joann, je sais c'est un peu tard pour te dire ça, mais pour tes problèmes de pieds, essaie de les saupoudrer abondamment avec du talc pour bébés avant de mettre les chaussettes.
Le talc, c'est un produit miracle... aussi pour les fonds de cuissard ou des slips pour les problèmes de selle :vieux
A essayer dans une prochaine expédition !
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Re: 7 majeurs cyclos-cyclotes 2022.

Message par Pedrodelaluna »

Un compte-rendu qui nous prend comme si on y était, merci!
Des photos qui rappellent des choses ^^

Vote chargement est quand même assez différent en taille, et poids ?
Pour 48h, qu'est-ce qui vous semblait impératif à avoir avec vous ?

P.


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Re: 7 majeurs cyclos-cyclotes 2022.

Message par emilpoe »

Salut,

19 Juillet 2022.

Nous quittons l'hôtel à cinq heures vingt après un petit déjeuné préparé la veille par les patrons...
Les dix kilomètres de faux-plat montants qui nous conduisent au pied du col de la Lombarde font mal aux cuisses...
À six heures, à la sortie de Pratolungo l'ascension débute par une impressionnante série de douze épingles puis la route met le cap au sud. Mon compagnon me prévient tout de suite qu'il va monter à l'économie car la journée va être longue. Je prends un peu d'avance.
La première partie de ce col est assez raide mais très plaisante, surtout qu'à cette heure matinale la circulation y est quasi nulle.
Un arrêt "remplissage des bidons" me permet d'attendre Joann qui, à sa vitesse, gère bien son effort...
De nouveau aux avant-postes je passe les deux derniers lacets de cette première partie puis avale tranquillement trois kilomètres de faux-plat montants puis à l'attaque d'une nouvelle série de lacets j'attends de nouveau mon équipier. Après avoir manger un peu nous repartons chacun à notre rythme...
À quatre kilomètres du sommet, un peu las du "cui-cui" que fait ma transmission depuis ce matin je m'arrête pour huiler ma chaîne et pour faire quelques photos. Mon collègue jurassien en profite pour me passer...

Image
À quatre kilomètres du sommet...

Je repars tranquillement. Au loin le col est dans une sorte de brume de sommet, il ne fait ni chaud, ni froid, c'est assez agréable...

Image
Le col de la Lombarde...

À neuf heure moins vingt le sommet est atteint. Dix minutes plus tard nos montures plongent versant français pour une longue et belle descente de vingt kilomètres vers Isola...
Là, c'est une boulangerie assez peu achalandée que nous tentons de dévaliser avant de perdre un bon quart d'heure dans un bistrot à attendre qu'on veuille bien nous servir... Bref un arrêt de quarante minutes pour pas grand chose...
Même punition quinze kilomètres plus loin à Saint-Étienne-de-Tinée où l'on perd presque une demi-heure à s'approvisionner...
À onze heure et demi l'ascension de la Cime-de-la-Bonette débute enfin !...
Les orages de la veille ont dus être assez violants, la route en garde les stigmates, les gens de l'équipement semblent être à pied d’œuvre plus haut...
Nous débutons la montée ensemble jusqu'au Pra. Joann a des problème de chaussures et quand ses pieds "brûlent" il est contraint de marcher un peu.
Je fais un premier petit arrêt, mon camarade arrive à pied. Il me rassure, une centaine de mètres suffisent pour que le "feu du pied" s'estompe...
Mille mètres plus loin, à Bousieyas, je renouvelle l'eau de mes bidons. Au moment ou je repars Joann arrive, il me dit de filer, il va finir à son rythme.
Il reste une quinzaine de kilomètres jusqu'au sommet. les jambes sont là, le moral est bon, j'accélère un peu. Les cinq kilomètres qui suivent Bousieyas sont les plus beaux, la route est superbement tracée, la vue est magnifique et la pente régulière et pas trop rude...
C'est dans cette portion que je rejoins et double deux jeunes chargés comme des mules. L'un d'eux me rattrape et se met à discuter avec moi. Un gars très sympa qui fait son premier voyage à vélo. Au bout de quelques hectomètres je lui fait comprendre qu'il faut qu'il ralentisse car il est tout bonnement en train de se cramer à vouloir monter à mon allure chargé comme il est...
Nouvel arrêt à une dizaine de kilomètres du sommet. Le friand au fromage d'Isola est rapidement avalé. Quelques lacets plus bas j'aperçois Joann qui roule tranquillement à son rythme. J'aperçois aussi mon jeune cyclo bavard arrêté et paraissant bien cuit...
Un "bikepacker" qui monte à bonne allure le cul rivé sur sa selle me dépasse...
Une heure vingt-cinq, il est temps de repartir. je traverse le fantomatique "Camp des Fourches", ancien campement militaire. Un kilomètre plus loin je me déporte sur la gauche pour voir la route en contre-bas. J'aperçois mon compagnon qui monte toujours sans soucis. Rassuré je repars de plus belle...
Un peu plus haut je traverse un "chantier mobile", les gars finissent de déblayer la chaussée. Je les salue et les remercie pour leur travail.
La pente est maintenant bien moins pentue mais l'altitude est là. La route passe au col de Raspaillon qui culmine à plus de 2500 mètres. Trois kilomètres plus loin c'est le col de la Bonette à 2700 mètres puis c'est le mur pour atteindre la cime à 2800 mètres...

Image
Cime de la bonette...

Il est deux heures et demi, une photo, le coupe-vent et demi-tour. Je m'arrête au col de la Bonette. Le ciel se couvre de manière inquiétante, je choisis de mettre ma veste de pluie et de "bâcher" ma sacoche. Je me force à manger car la journée est loin d'être finie...
Depuis le col on peut apercevoir au moins trois kilomètres de route et à force de scruter je parviens à localiser mon compère à environ mille-cinq cent mètres plus bas...
Il ne fait pas très chaud et quelques gouttes commencent à tomber. Joann arrive, je lui dis de laisser sa sacoche ici et d'aller pointer au sommet...
L'opération est faite le plus rapidement possible et à trois heures vingt nous quittons le col sous la pluie et le tonnerre vers la vallée de l'Ubaye...
En bas, à Jausiers il faut manger, il est quatre heures, le snack à l'entrée du village est fermé, au bar du centre "on ne fait pas de sandwishes" mais heureusement la crêperie du fond peut s'occuper de nous. Une crêpe, une gaufre, deux boisons sucrées, le tout en moins d'un quart d'heure. La superette du centre se charge de remettre un peu de victuaille dans nos sacoches et la fontaine de la place remet à niveau nos bidons ! Quatre heure et demi, la route est reprise. Nos arrêts s'améliorent...
Il-y-a une chose qui ne s'améliore pas, c'est le temps, ça gronde à l'est, ça gronde à l'ouest et nous filons au nord... Va-t-on éviter les gouttes ?...
Il reste quatre-vingt-cinq kilomètres pour rejoindre Cervières, dans le meilleur des cas nous y seront à dix heures mais il ne faut pas traîner. Je reste avec Joann jusqu'à Saint-Paul-sur-Ubaye, point de départ de l'ascension du dernier des 7-Majeurs, le col de Vars : Huit kilomètres à 8% avec des passages très raides.
Joann gère sa montée comme il l'a très bien fait depuis ce matin. J'atteins le sommet à six heures dix. La photo est rapidement prise. Au restaurant du col, un ivrogne se fait mettre à la porte, j'hésite à rentrer mais je parviens tout de même à me faire servir un bon demi ! Enfin !...

Image
Col de Vars...

Le ciel continu à se charger...
Je profite du moment pour appeler l'hôtel d'Izoard, pour les prévenir de notre arrivée tardive, pas avant dix ou onze heures...
Joann arrive à son tour et à six heures et demi nos machines filent vers Guillestre et la vallée de la Durance...
La descente se fait rapidement mais sans prendre de risque. On se retrouve sur la grosse N-94 à sept heures et quart. La circulation y est très importante. Il reste quarante kilomètres...
Joann suit bien mais peine dans les légères côtes. Ses pieds le font souffrir. Un arrêt du côté de Pra-Reboul lui permet de se déchausser un peu...
Quelques kilomètres plus loin c'est la côte de l'Argentière-la-Bessée, juste trois kilomètres qui paraissent bien ridicules en comparaison de tout ce qu'on vient de gravir, mais c'est là qu'un bon vent descendant choisit de nous frapper de plein fouet ! Incroyable à cette heure là ! Il-y-a du y avoir de violents orages plus haut...
Joann décroche tout de suite, je choisis de l'attendre au sommet de cette fichue côte.
En haut, arrêté à un abris-bus je mange un peu en attendant. Soudain un message de mon compagnon : "continu seul, je me refais une santé et j'arrive. à plus"... Bon... Je réponds "ok, à plus" et je file...
Il est huit heures et demi, il reste vingt-deux kilomètres, c'est peut-être encore jouable pour arriver a dix heures...
Le vent est toujours aussi gênant. À Saint-Martin-de-Queyrières je choisis de prendre la "Routes des Espagnols", alternative à cette N-94 qui me devient insupportable. C'est un bon choix, il reste le vent mais la circulation y est quasi nulle...
Briançon est ralliée à neuf heures dix. Je m'arrête et sans descendre de vélo je me ravitaille une dernière fois. Il reste dix kilomètres à 4% de moyenne...
Le vent se calme, les orages ont dus cesser... J'y pense, mais on est passé à travers les gouttes ! Je rigole tout seul sur ma randonneuse.
Petit à petit la nuit se fait plus noire, la circulation plus calme, une grange sensation de solitude et de bien-être m’envahis... Putain ! On a réussit !... Je me marre tout seul sur mon vélo...
Mon téléphone sonne, un message... Je suis à moins de trois kilomètres du but, je lirais ça plus tard...
Puis des lumières, des maisons, Cervières !... Un son de cloche, le clocher sonne dix heures !...
J'arrive à l'hôtel à dix heures une. Le message reçu est de Joann : "Je suis à Briançon, je bois une bière et j'arrive !"... Bon, et bien moi aussi, "Patronne, une pression s'il vous plaît".
Le doux breuvage avalé, je file prendre une douche et me changer.
De retour au restaurant, la gérante me demande si une grosse omelette conviendrait, je réponds que oui et que pour patienter je reprendrais bien une autre bière...
Par la fenêtre j'aperçois une petit lumière au loin, ça c'est mon jurassien qui en termine. Il est onze heures. Je saute sur mon vélo et descends au garage le rejoindre. Nous rangeons nos machines et montons nous restaurer...
Tout en dévorant notre méga-omelette les patrons sont venus à notre table nous questionner sur ce périple à leurs yeux incroyable. Ils semblent vraiment admiratifs et nous avons beau leur expliquer que c'est à la portée de n'importe quelle personne saine et correctement entraînée ils refusent de nous croire... Dont acte, nous seront donc les héros de la soirée...
"Et demain ? Vous partez tôt ?"
Hola ! Les héros sont fatigués, le petit déjeuner à sept heures et demi et le départ quand on sera près...


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