Une boucle, 1000 bornes, 3 chapitres.

Vous recherchez des renseignements concernant un voyage, une randonnée, une région.
Règles du forum
Pas de publicité. Respect de la thématique. Courtoisie bienvenue.
Répondre

Topic author
Milesandmilesagain
Membre actif
Membre actif
Messages : 322
Inscription : sam. 27 août 2011 17:14
12
Localisation : Cholet (49300)
Âge : 52
Status : Hors-ligne

Une boucle, 1000 bornes, 3 chapitres.

Message par Milesandmilesagain »

Bonjour à tous,

Il y a 2 ans que je n'avais pu accomplir un voyage à vélo digne de ce nom: une situation professionnelle compliquée, avec reconversion donc précarité totale _ de CDD en missions d'intérim _ puis changement de région, ne me laissaient pas d'autre choix que de ronger mon frein (V-brake, évidemment) en attendant le jour béni où je pourrais, enfin, repartir.

Mais c'est maintenant de l'histoire ancienne. J'ai migré _ de façon définitive _ de la Picardie au Maine-et-Loire, près de Cholet, découvrant avec beaucoup de plaisir une nouvelle contrée, verdoyante, riche en petites départementales peu fréquentées, propices aux randonnées cyclotouristiques, et à deux pas de la Loire.

Ne manquait plus qu'un voyage. Pour marquer le début d'une nouvelle étape, d'une stabilité retrouvée. Pour avoir l'impression que ma vie, en somme, avait repris son cours normal, après quelques années de chaos.

Bref.

Je suis parti mardi 12 juin, à l'aube, pour une boucle d'un peu plus de 1000 km, en 9 étapes, ponctuées par une halte de quelques jours chez ma grande fille, et une seconde halte chez de vieux amis. Une boucle, trois chapitres.

Ce fut l'occasion de tester une nouvelle configuration. Une sorte de retour aux fondamentaux. Âne effet, jusqu'à maintenant, je voyageais avec un magnifique Koga Randonneur en acier, luxueux, sur-équipé, indestructible, la Rolls du vélo de cyclo-campeur. Une merveille. Sauf que... il y a plus de 20 ans, lorsque j'ai commencé à pratiquer le voyage sacoché, c'était sur un antique demi-course Peugeot bricolé. Les sacoches n'étaient pas des Ortlieb, mais des modèles rigides qui équipaient déjà les vélos de nos grand-mères. Ma monture n'avait pas de porte-bagages avant, ni d'éclairage efficace, ni de moyeu dynamo, ni de tige de selle suspendue, et encore moins de double béquille.

J'avais envie de revenir à ce dépouillement, à cette simplicité. Alors, j'ai décidé de partir avec "N°3", un fitness de base assez léger (11 kg) équipé du strict minimum: un porte-bagages, des embryons de garde-boues bricolés, sans tringles, un guidon confortable, des pneus Marathon Mondial en 700 x 35 C, point. Idem pour la bagagerie, réduite à l'essentiel: une toile de tente, quelques vêtements, et... pas grand chose d'autre.

Sans aller jusqu'à la démarche extrême adoptée par certains C.U.L. (Cyclistes Ultra Légers) j'ai pu économiser quelques précieux kilogrammes de façon très simple: 3 sacoches, 2 à l'arrière, une sur le guidon, et donc pas de sacoches latérales sur le porte-bagages avant qui n'existe pas non plus. C'est ainsi que l'on grapille d'emblée plus de deux kilos, puisque 2 sacoches avant Ortlieb, vides, pèsent déjà 1590 grammes, sans compter le poids du porte-bagages avant.

Ajoutez à cela _ ou plutôt retranchez _ la légèreté du vélo Cannondale, et vous obtiendrez un gain considérable:

Koga Randonneur: 16,9 kg à vide.
4 sacoches + sacoche de guidon + eau: 20 kg.
Total: 36,9 kg.

Cannondale Quick 4: 12 kg à vide (inclus PB et GB ajoutés).
2 sacoches + sacoche de guidon + eau: 16,9 kg.
Total: 28,9 kg.

Soit 8 kg de moins. Nous y reviendrons, dans le détail, plus tard.

Venons-en au menu de ce voyage en 3 parties:

Chapitre 1: "RDV en terrain connu".
- Nuaillé / Marans: 110 km. D+ 737m. D- 857m.
- Marans / Royan: 107,5 km. D+ 145m. D- 140 m.
- Pointe-de-Grave / Parentis-en-Born: 157,5 km. Dénivelé quasi-nul (pas la peine de le calculer).

Chapitre 2: "Du désert vert à Castel Punk".
- Parentis-en-Born / Marmande: 127,5 km. D+ 469 m. D- 473 m.
- Marmande / Saint-Cyprien: 101 km. D+ 918 m. D- 888 m.
- Saint-Cyprien / Brive-la-Gaillarde: 70 km. D+ 884 m. D- 842 m.

Chapitre 3: "Vive le vent..."
- Brive-la-Gaillarde / Rochechouart: 115 km. D+ 981 m. D- 891 m.
- Rochechouart / Saint-Maixent-l'école: 138 km. D+ 926 km. D- 1087 m.
- Saint-Maixent / Nuaillé: 112,5 km. D+ 733 m. D- 657 m.

A suivre.

Miles.


Méfiez-vous des gens qui ne rient pas: ce ne sont pas des gens sérieux.
Avatar de l’utilisateur

AngstromCyclo
Vétéran
Vétéran
Messages : 3892
Inscription : lun. 22 août 2016 17:04
7
Localisation : Proche Montpellier Ouest
Âge : 60
Contact :
Status : Hors-ligne

Re: Une boucle, 1000 bornes, 3 chapitres.

Message par AngstromCyclo »

SAlut Miles,

J'attends ton récit avec intérêt!

Je suis très sensible à ton approche de dépouillement et je te remercie vraiment de ce premier partage très personnel.

J'ai un vélo de cyclo-camping. Pas une Rolls du tout! Juste mon VTT Peugeot de 1992 acier que j'ai transformé. Il me sert pour partir avec ma femme. Il est chargé car elle voyage exactement comme toi ... en me laissant charger ce qu'elle aime bien utiliser mais pas transporter :wink: . Ca ne me dérange pas du tout, bien au contraire, car je m'estime tellement chanceux de pouvoir partager le plaisir du voyage à vélo avec elle :icon_aime (j'ai plein de copains qui roulent seuls et ne pourraient pas envisager des vacances à vélo car leur épouse ne les suivrait pas du tout) que je suis largement prêt à faire cet effort en plus, surtout qu'elle ne roule pas aussi vite que moi. Donc de toutes façons, ça me fait un système de "handicap" (comme dans les courses de chevaux) qui va très bien car on roule quasiment au même rythme!

Par contre quand je pars seul, je préfère l'approche que tu décris. Je n'ai pas de PB AR sur ma Méral donc je mets sur PB AV mais ça revient au même. Je dors en gîte d'étape et vais passer au bivouac avec un abri, sorte de tente canadienne monoparoi, acheté à la Camif il y a plus de 30 ans et qui pèse moins d'1,5kg (je fais changer les piquets pour de l'alu plus solide et plus léger).

Au plaisir de te lire...


A+

Angstrom

"Un cyclotouriste n’a pas de palmarès, il n’a que des souvenirs… » Jean Taboureau

Mon blog : Mon Expérience Vélo
Avatar de l’utilisateur

Hristo
Vétéran
Vétéran
Messages : 2082
Inscription : sam. 19 mai 2012 01:13
11
Localisation : Pau
Âge : 47
Contact :
Status : Hors-ligne

Re: Une boucle, 1000 bornes, 3 chapitres.

Message par Hristo »

Parfois il faut savoir attendre en effet... Mais le plaisir est encore plus important le moment venu.

Bonne route.


La paresse est un luxe abordable

Topic author
Milesandmilesagain
Membre actif
Membre actif
Messages : 322
Inscription : sam. 27 août 2011 17:14
12
Localisation : Cholet (49300)
Âge : 52
Status : Hors-ligne

Re: Une boucle, 1000 bornes, 3 chapitres.

Message par Milesandmilesagain »

Hristo a écrit : jeu. 28 juin 2018 12:59 Parfois il faut savoir attendre en effet... Mais le plaisir est encore plus important le moment venu.

Bonne route.
C'est très vrai, la suite le confirmera d'ailleurs.


Avant que d'entrer dans le vif du sujet, une longue parenthèse matérielle / contextuelle.

Cette année, faute de temps et de fenêtres météo favorables, je ne m'étais que très peu entraîné: à peine 300 km au compteur. Autant dire, rien. Et voilà que je m'apprétais à partir pour une virée de 1000 bornes, sur un vélo que d'aucuns auraient qualifié d'apocalyptique, contre-indiqué, ou, au mieux, pas du tout adéquat, d'après bien des forums. Pensez-donc: un ignoble fitness à cadre en alu et fourche droite _ quoiqu'elle soit en carbonite. La promesse d'un enfer quotidien...

En réalité, ce n'est pas si simple. Il y a fitness et fitness. On peut désormais acquérir des montures assez légères, abordables (750 euros, dans mon cas) et confortables. J'ai hésité entre un Trek FX 3 et un Cannondale Quick 4, préférant le second, au cadre un peu plus long et sloping, et à la transmission un poil plus qualitative. Et puis, dans l'ensemble, tout paraissait moins cheap, mieux fini. Mais dans les deux cas, il était possible de monter des pneus de 700 x 35 C, ce qui en faisait deux candidats valables.

C'est un point important puisqu'il permet d'obtenir un "pseudo-gravel" à budget contenu. Bon, la grande différence, c'est qu'on n'aura pas de cintre "route", sauf que... ça n'a rien de dramatique, à mon avis. Parce qu'il existe des alternatives valables, des guidons très appréciés par nombre de cyclotouristes _ dont moi _ qui ne tiennent pas à avoir en permanence le nez dans le guidon, et / ou qui tiennent à leurs cervicales. Les Nitto Albatross, H-Bar, Soma Sparrow, Ergotec Aérowing 2, par exemple, sont dignes d'intérêt, et permettent de rouler longtemps, sans se casser les poignets.

En fait, ma seule inquiétude était relative au pédalier d'origine: un 28 x 38 x 48. Est-ce que ça allait suffire pendant les pires montées? Le "petit" plateau de 28, même avec une K7 de 11-32, j'avais quelques doutes. Nous allions vite savoir ce qu'il en serait.

Une photo de la bête, chargée, du côté de Rochefort. On remarquera que je ne lésine pas sur les équipements flashy. C'est exprès. Etre vu, c'est vital.

Image

On remarquera aussi que je n'utilise qu'un seul bidon, pourtant, je parviens à embarquer 2,4 litres d'eau. grâce à une gourde Décat de 1,5 litres, sur le porte-bagages, emballée dans sa housse isotherme, à l'efficacité vérifiée. C'est une astuce simple qui évite de devoir ajouter un ou plusieurs porte-bidons supplémentaires sur des cadres qui ne le permettent pas.

Promis, dans les prochains messages, j'aborderai le voyage proprement dit. Un peu de patience, c'est en cours d'écriture.

A+

Miles.


Méfiez-vous des gens qui ne rient pas: ce ne sont pas des gens sérieux.
Avatar de l’utilisateur

AngstromCyclo
Vétéran
Vétéran
Messages : 3892
Inscription : lun. 22 août 2016 17:04
7
Localisation : Proche Montpellier Ouest
Âge : 60
Contact :
Status : Hors-ligne

Re: Une boucle, 1000 bornes, 3 chapitres.

Message par AngstromCyclo »

Milesandmilesagain a écrit : jeu. 28 juin 2018 18:03 sur un vélo que d'aucuns auraient qualifié d'apocalyptique, contre-indiqué, ou, au mieux, pas du tout adéquat, d'après bien des forums. Pensez-donc: un ignoble fitness à cadre en alu et fourche droite _ quoiqu'elle soit en carbonite. La promesse d'un enfer quotidien...
En réalité, ce n'est pas si simple. Il y a fitness et fitness.
Au diable toutes les catégories (segments) marketing!

Un vélo ça commence (en général) par 2 roues et un cadre plus ou moins triangulaire à la base. (Non, VElosiped, je n'oublie pas les trikes; ils sont juste moins nombreux).

Se rajoutent les accessoires et transmissions etc.

Ce vélo, il répond aux besoins de différents types d'utilisations, de styles, de morphologies. Et je ne parle pas des budgets.

Donc l'idée que, pour un type de pratique, il y aurait des "canons" définis, ça m'horripile au plus haut point!

Ton choix d'un vélo _que d'autres ont qualifié totalement arbitrairement de "fitness"_ correspond à tes critères; en tout cas il est le résultat de tes choix et compromis.
Tu n'as pas à te justifier (ce que tu ne fais pas).
Par contre, je trouve très intéressant et utile d'expliquer sur ce forum ton cheminement de réflexion et de décision qui t'a amené à ce(s) choix.
C'est plus intéressant que des listes toutes faites de vélos correspondant à telle utilisation. Je pense que l'intérêt du forum est d'exposer les pratiques, les réflexions et les choix (arbitrages) de différentes personnes pour aider les autres à faire les leurs en les aidant à ne pas se focaliser sur les discours marketing des fabricants. Et accessoirement par la même occasion à tordre le cou à des "vérités" qui sont soit dépassées, soit "décontextualisées" et du coup peuvent être des contre-vérités pour d'autres, dans d'autres situations et qui sont le plus souvent des conformismes qui rassurent le chaland et flattent les égos des soi-disant "sachants".

On peut désormais acquérir des montures assez légères, abordables (750 euros, dans mon cas) et confortables.
Ma femme roule avec un vélo fitness elle aussi. De cette gamme de prix.
Mais dans les deux cas, il était possible de monter des pneus de 700 x 35 C, ce qui en faisait deux candidats valables. C'est un point important puisqu'il permet d'obtenir un "pseudo-gravel" à budget contenu.
Grosse chance. Celui de ma femme datant d'environ 6 ans, la mode était encore aux pneus très fins. Elle est limitée aux 28.
Bon, la grande différence, c'est qu'on n'aura pas de cintre "route", sauf que... ça n'a rien de dramatique, à mon avis. Parce qu'il existe des alternatives valables, des guidons très appréciés par nombre de cyclotouristes _ dont moi _ qui ne tiennent pas à avoir en permanence le nez dans le guidon, et / ou qui tiennent à leurs cervicales. Les Nitto Albatross, H-Bar, Soma Sparrow, Ergotec Aérowing 2, par exemple, sont dignes d'intérêt, et permettent de rouler longtemps, sans se casser les poignets.
J'ai aussi changé le cintre pour un Ergotec avec un angle > 30° car le cintre droit provoquait des tendinites.
Je ne comprend pas que les fitness soient livrés avec des cintres droits! C'est une ineptie. Sans aller à 30 ou 34° d'angle, 15° serait un minimum. Ce n'est qu'une question d'image.
En fait, ma seule inquiétude était relative au pédalier d'origine: un 28 x 38 x 48. Est-ce que ça allait suffire pendant les pires montées? Le "petit" plateau de 28, même avec une K7 de 11-32, j'avais quelques doutes.
J'ai changé la transmission du vélo de ma femme: à l'origine un 48x38x28 devant et un cassette 9v avec 28 comme plus gros à l'AR.
J'ai commencé par changer de cassette avec un 32 en remplaçant le dérailleur SORA chape courte par un Deore de VTT (je ne savais pas que j'aurais pu mettre une patte d'extension). Je viens de commander un 24 devant pour les randos chargées en montagne qu'on commence à envisager. En plaine ça allait.

On remarquera aussi que je n'utilise qu'un seul bidon, pourtant, je parviens à embarquer 2,4 litres d'eau. grâce à une gourde Décat de 1,5 litres, sur le porte-bagages, emballée dans sa housse isotherme, à l'efficacité vérifiée. C'est une astuce simple qui évite de devoir ajouter un ou plusieurs porte-bidons supplémentaires sur des cadres qui ne le permettent pas.
Je suis surpris qu'il n'y ait qu'un seul emplacement pour porte-bidons. Pour moi c'est un sérieux détail gênant, très surprenant. Est-ce dû à la géométrie du cadre?
La boisson c'est du permanent en vélo et si il faut fixer une gourde sur le pb en randonnée du dimanche, je trouve ça un peu casse-c...

AS-tu pensé à installer un porte bouteille (1,5l type badoit?
Je suis très satisfait du mien, un Topeak je crois.


A+

Angstrom

"Un cyclotouriste n’a pas de palmarès, il n’a que des souvenirs… » Jean Taboureau

Mon blog : Mon Expérience Vélo

Topic author
Milesandmilesagain
Membre actif
Membre actif
Messages : 322
Inscription : sam. 27 août 2011 17:14
12
Localisation : Cholet (49300)
Âge : 52
Status : Hors-ligne

Re: Une boucle, 1000 bornes, 3 chapitres.

Message par Milesandmilesagain »

A Angstrom: je te répondrais plus tard, peut-être en créant une autre filière dédiée.

Revenons à nos moutons: le voyage.


Etape 1: 12 juin, de Nuaillé à Marans; D- 857m, D+ 737m.

C'est toujours avec une certaine fébrilité que démarrent mes voyages au long cours: réveil à 5 heures du matin, café expéditif puis installation du barda sur le porte-bagages. A 6h30, je suis prêt, et trépignant d'impatience. Le ciel est noirâtre, très menaçant. La veille, il a plus des cordes, au point que j'ai envisagé de repousser le départ. et aujourd'hui, Météo france annonce un probable déluge en Charente-Maritime.

Je m'y dirige tout droit: même pas peur! Veste, pantalon étanche et sur-chaussures font parti du paquetage. Si besoin.

Les premiers tours de roue me rassurent: malgré son chargement, le Cannondale s'emmène très facilement. Le cadre reste rigide, nerveux, on perçoit que le triangle arrière n'est pas à la peine. Prévisible: en apparence, le barda sur le porte-bagages est volumineux, pourtant, il ne pèse que 12,4 kg. C'est peu.

par contre, la sacoche de guidon déportée, combinée à l'absence de sacoches latérales, rend le vélo assez caractériel en descente: il faut tenir les rennes avec fermeté, reporter son poids au maximum vers l'avant, et bien négocier ses trajectoires. En comparaison, le Koga, avec ses longues bases et sa fourche cintrée, est beaucoup plus stable, tolérant les erreurs de pilotage.

Qu'importe. Malgré quelques bosses vachardes, je franchis très vite la frontière entre Maine-et-Loire et Deux-Sèvres, via la D752. le trafic est faible la plupart du temps. Ce sera d'ailleurs une constante de ce voyage: hors saison touristique, il est possible de rouler serein, dans une grande quiétude. Tant mieux.

Les epesses, Pouzauges, puis une longue pause sandwich à la Chataigneraie, bourgade moribonde où subsiste néanmoins une boulangerie. pas aperçu le moindre troquet. Chaque année, je constate que ces lieux de convivialité disparaissent peu à peu. Hélas.

C'est donc dans l'espoir d'un café que je file à Fontenay-le-Comte. il n'y a que 22 km à se fader, mais la fatigue se fait sentir, parce que je suis debout depuis 5 heures du matin, et que je bourrine autant que faire ce peut, entre 20 et 25 km / h sur le plat, en 38 x 18, à bonne cadence.

A Fontenay-le-Comte, dans la rue principale: enfin un café offrant une terrasse! Je pile devant.

J'y vivrais un moment chabrolien. A l'évidence, ce bar / restaurant est le lieu de RDV de la bourgeoisie locale. Voir tous ces notables au look BCBG se croiser, échanger quelques mots, me procure l'impression amusante d'assister à une comédie grinçante. J'imagine de sordides secrets de famille, des non-dits, des faux-semblants, m'attendant presque à apercevoir Nathalie Baye.

Requinqué par la caféine, sachant qu'il ne me reste que 24 km avant d'arriver à Marans, j'arsouille comme un couraillon en manque de vitesse. le petit relief des Deux-Sèvres s'est émoussé, devenant du faux-plat _ voire du vrai _ à mesure que je chemine à l'orée du "Parc inter-régional du marais Poitevin". Franchissement de la Sèvre Niortaise, juste après l'Île-d'Elle (qui n'est pas vraiment une île). Et me voilà déjà en Charente-Maritime.

Il est à peine 15h30 quand j'arrive au sympathique Camping du Bois-Dinot. Une fois le bivouac installé, je me ballade le long du petit port de Marans, puis m'affale sur une terrasse, siroter une pression, tuer le temps, prendre conscience que ça y est, je suis bel et bien parti, et en vacances. Il n'a pas plu une goutte de la journée, le ciel s'est dégagé, l'étape s'est déroulé de façon idéale.

Une vue du port:

Image

Le meilleur est à venir.

A suivre.

Miles.


Méfiez-vous des gens qui ne rient pas: ce ne sont pas des gens sérieux.
Avatar de l’utilisateur

EgaregEtKristell
Membre hyperactif
Membre hyperactif
Messages : 769
Inscription : mar. 6 mars 2012 10:48
12
Localisation : Démouville (14)
Âge : 41
Contact :
Status : Hors-ligne

Re: Une boucle, 1000 bornes, 3 chapitres.

Message par EgaregEtKristell »

Les premiers tours de roue sont toujours un peu délicats : on quitte son nid douillet, on part à l'aventure, mais on est impatient de se lancer sur les routes, d'aller de découverte en découverte.
C'est souvent à la deuxième pause que je rentre vraiment dans la randonnée : je suis assez loin de la maison, j'ai déjà pris mon rythme de route, j'ai déjà des souvenirs dans la tête et je sais qu'il y en a d'autres à portée de roue.

Merci pour ton récit !
J'attends la suite avec impatience... moi qui n'ai pas eu trop l'occasion de fréquenter ce forum et de rouler en balade ces temps derniers...


Avatar de l’utilisateur

raph4
Membre
Membre
Messages : 47
Inscription : mer. 23 juin 2021 12:30
2
Status : Hors-ligne

Re: Une boucle, 1000 bornes, 3 chapitres.

Message par raph4 »

Hello,

(déterrage)
Pas de suite à ce récit des plus prometteurs ?

Merci 8)


tu cliques, tu accèdes... :wink:
Image Image
Répondre