
J'ai donc préparé une sortie à faire pendant mes congés, la semaine dernière.
J'avais plusieurs options : une virée de Rosporden à Kerlouan, via la pointe de Penmarc'h pour faire les 200 km minimum, une virée qui suive en plus le littoral dans la presqu'île de Crozon pour atteindre 400 km au bout... et aussi une reconnaissance des étapes 8 et 7 du PBP en plus d'un trajet de liaison vers et depuis Brest.
Le choix de l'un ou l'autre des itinéraires se faisant au dernier moment en fonction des contraintes familiales et météorologiques.
C'est finalement la dernière option que j'ai suivie : Trajet vers Brest, suivi de l'étape 8 du PBP d'août prochain par Pleyben et jusqu'à Carhais, puis suivi de l'étape 7 par Landerneau et retour à la maison pour un total de 245 km.
N'étant pas très loin de Brest pour les vacances, j'ai profité de l'une des deux journées agréables (températures pas trop fraîches et vent nul) pour aller voir à quelle sauce les cyclos vont être mangés cet été.
Connaissant le coin, je savais qu'il faudrait avoir atteint Pleyben pour se dire que la moitié du PBP était faite. En 2019, c'est une fois basculé en haut du Roc'h Tredudon (point culminant de la randonnée PBP) que j'étais passé en mode "retour". Cette année, c'est Pleyben, voire Carhaix qui marquera ce point fatidique où l'on se dit qu'on en a plus derrière soi que devant.
Cette balade a été l'occasion de confirmer cette impression.

Commençons par le commencement. Avant de tourner entre Brest et Carhaix, il me faut rejoindre Brest. Autant c'est facile en voiture, autant je dois cogiter un peu pour ne pas faire trop de kilomètres et privilégier les petites routes peu passantes, car certaines routes blanches sur la carte sont plutôt coupe-gorges pour des cyclistes.
Le réveil sonne un peu tôt. 4h du matin, quelle idée pour les vacances ! Je peaufine le guidage sur le GPS en sirotant un grand bol de chocolat chaud. J'emmagasine un peu de chaleur car je sais que les températures sont fraîches dehors.
A 5h05, c'est parti ! les lumières sont allumées, les sacoches (guidon + selle) sont chargées, le cycliste est motivé !
Je passe évidemment par la grooosse montée à 2 km de chez mes parents. Ca permet de se réchauffer tout de suite, malgré le brouillard nocturne. Je ne vois rien du paysage, mais ce sont des coins que je connais déjà bien.
Je savoure une jolie descente qui m'amène dans la vallée de l'Aber Wrac'h. Comble ! Je suis obligé de freiner car la visibilité est faible et je crains un peu de verglas à cause des températures. J'ai horreur de freiner en descente !

Surtout, quand il faut jouer du dérailleur juste après pour grimper et sortir de la vallée.
J'arrive sans encombre à Plouvien où je bifurque vers l'Est sans qu'aucune lueur matinale ne se manifeste encore : je veux contourner Plabennec car j'imagine approcher des horaires où les gens normaux se réveillent. En fait, je serai déjà plus loin et dans l'agglomération de Brest à 6h30. Je ne serai donc pas trop embêté par les flux des travailleurs.
J'aperçois juste un avion qui vient de s'envoler avant que je n'arrive au niveau de l'aéroport. Peut-être que j'en verrai un atterrir quand je repasserai ce soir au retour ?
Je point au contrôle de Brest à 6h50.
C'est mon point de référence pour la première partie de la balade qui va suivre.
On grimpe fort pour rallier la place de Strasbourg, qui nous permet ensuite de glisser vers la rade de Brest en roue libre, avant d'enjamber l'Elorn sur le pont Albert Louppe (visibilité nulle à cause du brouillard). J'y croise quelques cyclistes qui partent au boulot, moi je ne suis qu'au début d'une balade qui va me prendre toute la journée. Peut-être seront-ils revenus chez eux avant moi ?
Ensuite, on attaque le plat de résistance de PBP 2023 : ça monte et ça descend continuellement sur quasiment 90 km ! On monte la colline, on redescend jusqu'à la rade de Brest - Daoulas-, on remonte la colline, on redescend - Hopital-Camfrout-, on remonte, on redescend -Le Faou-... Les villages sont très charmants et je me fixe l'objectif de boire un café bien chaud à Pont de Buis.
Peine perdue ! Les devantures sont fermées, les cafetiers sont en vacances ! Il me faut donc continuer jusqu'à Pleyben, 11 km plus loin !
Autant dire que je savoure ce café et ces croissants, au pied du célèbre enclos paroissial !

Le brouillard s'est dissipé sur ma route, en restant accroché sur la rade de Brest. Mais les températures plafonnent à 2°quand j'arrive à Pleyben... Avec quelques endroits à 0°... Je pense qu'en Août prochain, ça devrait être un peu plus chaud !

Il faut se faire un peu violence pour repartir et mes dents claquent lorsque je remonte sur le vélo, mais cela ne dure pas très longtemps car le relief m'aide à me réchauffer.