Un Paris-Brest, c'est plus ou moins facile à avaler.
En boulangerie ou sur le vélo, ce n'est pas la même chose.
Mercredi dernier, 1er février, premier BRM 200 validé. Un peu dans la douleur, j'avoue...
Il y a sûrement un manque flagrant de pratique puisqu'habituellement je ne dépasse guère les 20 km d'affilée dorénavant.
Il y avait peut-être aussi un peu de contre-coup d'un passage de gastro à la maison pendant le week-end...
Il y avait peut-être aussi un mauvais choix de chaussures...
Ce BRM 200 ne s'annonçait pas très compliqué : faire le tour des marais inondés autour de Carentan, cela n'annonce aucun grand col. Le point culminant étant le point de départ... et d'arrivée aussi, évidemment ! La météo semblait plutôt de notre côté, avec peut-être un peu de vent contre nous dans l'après-midi. Mais les haies du bocage normand devraient nous aider... en théorie !
Le BRM commence déjà la veille : on bichonne le vélo, on prépare les sacoches, on calcule ses provisions pour ne pas manquer mais pour ne pas trop transporter non plus. On actualise la météo pour choisir son habillement.
Ayant l'habitude de pédaler en sandales, j'ai néanmoins opté pour des chaussures fermées car les températures restent fraîches. Autant, ça passe pour 10 minutes sur le vélo vers le boulot, autant pour une balade de 200 km, il vaut mieux ne pas être trop téméraire. Va pour les chaussures de sport qui ne craignent rien : si les routes sont trop boueuses, je n'aurais pas trop de scrupules.
Réveil aux aurores (4h15) pour avoir le temps de se préparer, déjeuner et rallier la gare de Caen en pédalant dans la nuit déserte. Le train part à l'heure à 5h55 et me dépose à Valognes à 6h50, où Stéphane m'attrape : vélo sur le porte-vélo, cycliste dans la voiture et en route pour Montebourg. On se gare juste devant le club et en 5 minutes nous voilà partis pour une boucle de 200 km. Mon compteur indique une altitude de 44m. Ce sera la valeur max de la sortie.

- Vélo dans le train
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2023:02:01 05:42:57
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mer. 1 févr. 2023 04:42
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Nous partons vers le Sud en pointant vers Saint Mère Eglise. Nous apercevons les premiers marais avant de remonter à Sain Côme du Mont puis nous redescendons vers Carentan. A partir de là, nous pointons vers l'Est avec le soleil qui se lève et nous nous glissons sur une petite route derrière un supermarché pour longer l'eau des marais au plus près. 1,2 km de route droite se transforment en 3,2 km de zig-zag : mais on reste au contact de l'eau, des oiseaux et de notre solitude matinale.
Quelques centaines de mètres plus loin, nous faisons encore un petit zig-zag. Non pas pour se rapprocher des marais mais pour admirer les engins militaires du Normandy Victory Museum. Nous nous dirigeons vers Isigny en évitant de rester sur la route principale et nous atteignons le centre après avoir testé une nouvelle voie verte qui pourra être utilisée sur d'autres brevets.
Arrêt café + croissant sur la place du marché où les saucisses commencent déjà à griller, mais à 9h10 c'est plutôt le café qui nous intéresse. Rendez-vous est pris pour la pause méridienne car le tracé nous fera revenir ici après une boucle de 50 km.
Nous repartons donc toujours vers l'Est. Le soleil illumine le paysage et nous jouons au chat et à la souris avec l'eau des marais, tantôt à toucher, tantôt plus éloignés. Ca change de point de vue.
Pointage au Beau Moulin qui n'usurpe pas son nom :

- Le beau moulin
- LeBeauMoulin.jpg (116.42 Kio) Consulté 356 fois
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2023:02:01 10:21:31
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mer. 1 févr. 2023 09:21
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C'est le point le plus extrême de la randonnée, maintenant nous rebroussons chemin et nous n'avons pas encore fait la moitié des bornes.
Petit crochet au cimetière allemand de la Cambe. On est déjà passé devant quelques stèles et monuments qui gardent la mémoire des combats qui ont sévi ici.
Arrêt photo pour rapporter aux enfants la preuve que Mickey Mouse vient d'Isigny :

- Disney viendrait d'Isigny ?
- WaltDisney.jpg (398 Kio) Consulté 356 fois
Et nous revoilà à Isigny avant que l'église sonne les 12 coups de midi. Une saucisse grillée chacun, commandée directement sur le marché, dégustée en terrasse du même café, au soleil. Des journées comme ça ? J'en redemande !
Moins d'une demie heure plus tard, nous sommes de nouveau sur le vélo, en direction de l'Ouest cette fois, puis vers le Sud.
Comme à l'accoutumée, nous faisons un écart vers le pont des Ormes, au beau milieu des marais au sud de Carentan.
J'essaie de rouler un peu dans l'eau pour dégager mes garde-boue, mais ce n'est pas suffisant... Ils vont continuer à chuinter quelques dizaines de kilomètres encore...
La côte de Graignes pour monter à la vieille église nous fait grimper 20m d'un coup... Je m'arrête un peu en haut pour reprendre mon souffle. La saucisse me rappelle qu'elle n'est pas encore totalement digérée.
Nous redescendons vers l'eau et le vent est pile face à nous... Je baisse la tête et reste collé à la roue de mon guide. Je n'en mène pas très large, mes garde-boue chuintent toujours et je ne trouve aucune flaque pour les nettoyer.
A Tribéhou, nous remontons vers le Nord et nous remontons sur une colline à Méautis, avant de redescendre longer les marais vent debout, encore...
Arrêt café à Baupte où la tenancière nous trouve bien silencieux... Nous avons 155 km dans les pattes et le vent quasiment de face depuis trois heures environ, une pédale gauche qui grince de temps en temps, les genoux qui commencent à grincer aussi et la saucisse méridienne qui se rappelle à mon bon souvenir. Donc, j'avoue que je suis moins loquace dans ces conditions.
La pause ne dure pas plus de 20 minutes et nous retournons affronter les derniers kilomètres avec un passage très sympa à Beuzeville la Bastille où nous passons d'abord sur la route au-dessus, puis sur la route du bord de l'eau. Le point de vue change du tout au tout et cela offre une diversité appréciable.
Arrivés à Picauville, nous tournons un peu le dos au vent. Ouf ! Ca va mieux, surtout que nous nous sommes arrêtés 10 minutes juste avant, le temps de retirer les roues et de dégager la couche de boue séchée qui tapissait mes garde-boue. Mon vélo roule désormais silencieusement ! C'est bien agréable et le moral apprécie de ne plus avoir ce chuintement persistant. Ouf !
On remonte vers Saint Mère Eglise, pour bifurquer à nouveau face au vent et redescendre vers les prairies. Après le monument de la Fière, nous quittons les marais, et ici, l'herbe est plus visible que l'eau.
Il nous reste 13 km à parcourir. Ca commence à sentir l'écurie, donc le rythme ne mollit pas, même si les genoux continuent à grincer... Je me maudis d'avoir changé de chaussures !
Quand j'aperçois l'église de Montebourg qui domine le paysage, je ne compte plus les kilomètres.
Nous posons les vélos à 17h50 sur la terrasse du café qui accueille déjà un groupe de cyclo du club. Eux terminent leur boucle de 65 km, qu'ils ont eu l'intelligence de commencer vent debout pour finir avec l'aide du vent arrière.
OUF ! Voilà un premier BRM validé.
J'ai l'estomac qui n'arrive pas à vraiment digérer cette saucisse du midi et ces aigreurs m'ont empêché de bien m'alimenter sur le parcours retour.
J'ai les genoux qui grincent car ma selle est un peu trop basse, à cause des chaussures, et que ça fait trop de kilomètres d'un coup. La reprise est rude.
Mais j'ai de belles images en tête, nous avons partagé une agréable journée sur le vélo, j'ai le temps de siroter un chocolat chaud avant de retourner à Valognes pour prendre mon train vers Caen.
Pendant les vacances de février, d'ici deux semaines, je vais essayer de me caler une balade d'au moins 200 km pour renforcer l'entraînement.