Le dimanche 30 avril, j'avais prévu de faire une balade en Anjou avec une incursion en Bretagne tout de même : le club des cyclos d'Angers organisait un BRM 300 qui faisait une jolie boucle au-dessus d'Angers : Angers -> Sablé sur Sarthe -> Cossé le Vivien -> Vitré -> Ancenis -> Angers
Départ prévu à 5h, délai max. = 20h, donc arrivée au plus tard à 1h du matin.
Pour corser le tout, je me suis mis en tête de rajouter 100 km en rejoignant le départ à vélo depuis Segré où réside ma belle-sœur et en retournant à vélo jusqu'à Segré après le brevet. Cela me permettrait donc de valider la distance de 400km et de valider également un BRM 300 officiel : d'une pierre, deux coups !
Le résumé serait "jeter l'éponge" : trempé et transi, j'ai préféré appeler la voiture balai car l'éponge était trop imbibée pour continuer dans de bonnes conditions...
Pourtant tout avait bien commencé : départ à 2h pile du Nord de Segré pour rallier le point de départ à Angers. Contrôle des éclairages, remise de la carte à tamponner, café chaud et quatre-quart, ambiance détendue même s'il vaut mieux ne pas parler de la météo à venir.
Pour l'instant, c'est sec et pas trop froid.
Tout le monde part à 5h, et, une fois les derniers feux d'Angers derrière nous, nous formons un long serpent lumineux dans la campagne sombre ; le vent est modéré, mais surtout il nous pousse dans le dos. N'ayant pas l'habitude de rouler en groupe, je me suis plutôt placé à l'avant (
moins de stress et moins sur les freins que dans le peloton).
Rapidement, je sens qu'un écart s'est creusé, mais les jambes tournent bien car j'ai eu 50km pour m'échauffer. L'avantage d'être dans un groupe, c'est le temps gagné à chaque intersection : on ne s'arrête pas pour se poser trois fois la question de tourner à droite ou à gauche, on suit celui qui connaît les routes et le tracé. Nous arrivons donc promptement à Sablé-sur-Sarthe, où la boulangerie ouvre tout juste à 7h quand nous posons les vélos à côté.
Le temps de pointer et d'attendre la réparation d'une crevaison, nous sommes rejoints par les autres groupes.
Je lâche le groupe en faisant un arrêt pour prendre du liquide (
argent, l'eau du ciel viendra ensuite sans qu'on l'ait cherchée). C'est pas plus mal car je ne pense pas que je pourrai continuer à ce rythme sur 300 km. Je me fais rattraper par un autre groupe qui roule moins fort et je reste avec eux autant que possible.
Mais je lâcherais avant Cossé-le-Vivien et nous serons deux à atteindre le second contrôle
après une douche qui nous aura bien refroidis. La pause est de courte durée pour ne pas prendre froid et pour partir avec un autre binôme, qui nous lâchera rapidement... Nous continuons donc la route à deux jusqu'à ce que le groupe de l'organisateur nous rejoigne. Nous restons avec eux pour le pointage à Vitré et profitons de la chaleur du café pour manger un peu plus que des barres céréales.
C'est dur de ressortir dans le froid, mais la pluie a cessé et nous repartons vaillamment. Quelques montées nous permettent de nous réchauffer et la météo s'améliore : on sèche tout en pédalant face au vent. Nous descendons quasiment plein sud vers Ancenis et le vent sera contre nous tout du long.
Un arrêt rapide à la sortie d'Argentré-du-Plessis (
envoi d'un texto pour rassurer l'équipe de support) me fait perdre le groupe. Aïe ! Ça se présente donc moins bien pour affronter seul le vent qui semble se renforcer. Mais je ne suis pas là pour évaluer ma performance à l'abri d'un groupe, mais bien pour voir si je suis capable d'enchaîner 400 km dans la journée. J'ai pris de l'avance dans la matinée grâce aux différents groupes : j'ai donc le temps de pédaler tranquillement pour rallier Ancenis puis Angers avant de remonter à Segré avec le vent dans le dos cette fois.
Donc je continue sur
cette route rectiligne mais qui fait des vagues plus ou moins hautes selon l'humeur du relief. Même en descente, il faut pédaler pour contrer ce vent qui fatigue.
Les gouttes reviennent bientôt, mais elles restent civilisées. C'est avant Pouancé que la douche tombe cru à nouveau avec un vent de plus en plus fort. Je vérifie l'itinéraire sous le maigre abri d'un balcon et je repars dans la tourmente. En traversant des bois le vent se fait plus calme, mais le ciel se déchaîne de plus belle lorsque je sors de Juigné-des-Moutiers :
on ne voit plus la route qui n'est plus qu'un torrent et les gouttes emportées par le vent piquent fort le visage et les yeux. Mon abri derrière un arbre est trop dérisoire et je préfère faire demi-tour et trouver mieux dans le bourg.
Ça gamberge fort : il me reste au moins 100km + 50km, face au vent et avec une pluie qui ne semble pas vouloir se calmer... Je grelotte car je suis trempé et j'appelle donc la voiture balai ainsi que l'organisation pour dire que j'abandonne.
Je retourne à Pouancé dans l'espoir infime de trouver un commerce pour me mettre à l'abri et me réchauffer. L'équipe de support arrive quasiment en même temps que moi et nous savourons un chocolat chaud dans le seul café ouvert et désert.
Le temps de rentrer à Segré, la pluie laisse place à des éclaircies... Finalement, aurais-je eu une meilleure météo sur la fin du parcours ? Le vent ne semble pas calmé...
Avec le recul, ayant de la marge au niveau timing, j'aurais pu faire une halte à l'abri pour me réchauffer et laisser les trombes d'eau passer. Le reste aurait été un peu fatiguant contre le vent, mais pas irréalisable et j'aurais savouré le retour à Segré avec un bon vent dans le dos.
Mais c'est toujours plus facile de refaire l'histoire après coup !
Au final, 250km pédalés de 2h à 16h et quelques enseignements utiles pour la suite des événements :
- ne pas partir trop vite. J'ai lâché le groupe rapide au bon moment : j'avais eu de l'échauffement et les jambes tournaient bien, mais je n'aurais pas pu suivre ce rythme sur les 300 km.
- lorsque la météo est capricieuse, c'est plus sympa de rester dans un groupe de son niveau. En cas de mou, on reste dans le mouvement, en cas de meilleure forme, on peut aider les autres.
- optimiser mes arrêts pour tenir au courant mon épouse sans m'arrêter en dehors du groupe
- C'est la première fois que je faisais plus de 50 km avec ce nouveau vélo : tout passe bien. Je valide la selle, la position, l'ergonomie du cintre, le volume des sacoches (cintre et selle).
- je valide également l'ajout d'un bidon de 1l (1.5l sera peut-être juste en été)
- je constate un réel manque d'entraînement sur les longues distances, il va me falloir augmenter les kilomètres de manière intelligente pour pouvoir m'aligner sur le PBP

- Je n'ai fait qu'un bout du BRM 300
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- Profil de l'étape
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