Ne pas oublier une petite laine, des comprimés AQUATABS efficaces en 30 mn pour se laver les dents, les fruits etc
Nous n'avons pas emmené de matériel de camping chargement inutile, les campings sont mal tenus, peu surs, les petits hôtels sont corrects avec la possibilité de dormir sous des petites tentes aménagées ou sur les terrasses .Prévoir sac de couchage , les draps sont parfois douteux.
Attention : Les enfants préfèrent la mendicité à l'école, ne donner qu' a bon escient.

Sur la place jemma-el fnaa, le soleil illumine le minaret La Koutoubia, nous nous enfonçons
dans les souks pour en apprécier l'ombre, flâner en humant l'odeur des épices, dénicher l'objet incongru, des cuillères en bois par exemple ! çà sert à quoi ?AH ! c'est pour manger l' harira ! Et c'est quoi l' harira ?
De la soupe ! Bon, nous allons commencer par aller déguster une délicieuse tajïne !

     MARRAKECH / OUIRGANE. ( 72 km )
     Au petit matin, nous enfourchons notre tandem et quittons Marrackech par la route P 32, de suite nous sommes subjugués par la beauté des paysages. C'est jour de marché à Asni, petit village berbère au pied du djébel Toubkal (le plus haut sommet du Maroc 4150 m ) très enneigé il se détache du ciel bleu azur. Dans les rues çà grouille de partout, nous sommes encerclés par les badauds intrigués par notre monture, en riant je leur dit : Il est drôle notre chameau !
A Ouirgane, Momo nous accueille dans son gîte entièrement transformé, lieu exceptionnel avec vue imprenable sur l'Atlas.
     OUIRGANE /TIZI N' TEST ( 75km )
     Allez courage dans 8 heures nous serons la haut ! La route pénètre dans les gorges de l'oued N'Fis puis s'élève dans un site enchanteur faisant oublier l'effort. On voit des casbahs et la fameuse mosquée Tin-Mal, même les non - musulmans peuvent la visiter.
Eau, coca-cola éventé (environ 5 L / pers/ jour), barres de céréales, fruits secs, tout y passe pour terminer les derniers kms. Ouf ! voici le sommet à 2100 m , notre regard balaye la montagne, les couleurs du soleil couchant offrent une palette de rouge, d'ocre et de verts c'est magique ! Un autre Momo nous offre le thé nous passons la nuit ici, dînons avec un couple de jeunes Français voyageant à VTT- camping.
     TIZI N' TEST / TAROUDANT ( 98 km )
     On dit ici que c'est la plus belle route de montagne du Maroc, alors on se dit pourquoi ne pas avoir gardé les belles choses pour la fin ! En attendant nous savourons la descente vertigineuse dans un décor à couper le souffle ! Le revêtement de la route est en très mauvais état, ce sera souvent le cas durant notre périple .
Nous longeons de grandes plaines fertiles laissant sur notre gauche les flancs du Djebel Siroua, les orangeraies embaument l'air de la première capitale des sultants saoudiens.
Taroudant petite ville tranquille protégée par une belle parure de remparts ocres. Tranquillement nous parcourons le souk, çà grouille de vie, les femmes achètent le henné, les hommes la nourriture !
     TAROUDANT / TALIOUINE ( 110 Km )
Etape trop longue mais pas d'hébergement entre les deux villes, route rectiligne, vent chaud de face, 60 km ou il n'y a rien a voir si ce n'est quelques troupeaux de chèvres qui broutent sous les arganiers ( petit arbre qui ressemble à un olivier, de son fruit on tire une huile étonnante mais très chère ) Dans les derniers kilomètres nous retrouvons de jolis paysages aux versants arides, rocailleux et quelques oasis, les palmiers semblent souffrir, sécheresse ou maladie ? Un berger nous raconte qu'il n'est pas tombé une goutte d'eau depuis 3 ans ! Et l'eau c'est la vie !
Taliouine à 1180m d'altitude nous accueille pour deux jours, une journée sans tandem c'est une journée de repos ! les environs sont d'une impressionnante beauté, le lit de l'oued asséché nous conduit à la casbah du glaoui, superbe bâtisse en petites briques de pisé, quelques familles y vivent, les enfants accourent, quémandent, c'est ce qui nous agacera le plus durant notre séjour, un jour un guide nous dit en riant '' c'est dans le ventre de sa mère que l'enfant apprend à dire '' Missié, bonbon, Missié stylo, Missié dirrham '' alors ami touriste ne donne jamais sauf pour un service rendu. Avant de partir nous rentrons à la coopérative de safran, achetons quelques sachets de ces chers pistils (un souvenir peu encombrant pour des voyageurs à vélo)
     TALIOUINE / TAZENAKHT ( 84 Km )
     Le déluge ! La pluie tant attendue ici nous sape le moral ! Nous n'avons que de petites capes minces comme du papier à cigarette ! …la température a chuté de 15 °, elle chutera au fur et a mesure que nous grimpons le col ( 1060m ). Des berbères d'un signe de main nous invitent à rentrer à l'abri , ils s'empressent de nous allumer un petit brasero, nous prenons ainsi un repas au chaud, quelle hospitalité maintes fois renouvelée. La pluie cesse, nous devons faire face au vent de sable, notre progression est lente puis comme chaque soir nous cherchons une chambre d'hôtel, je jette un œil à la literie et aux sanitaires puis si c'est ok, Roland intervient demande le prix même parfois marchande, la négociation ne se fait qu'entre homme…
Balade dans les ruelles du village, là dans la pénombre des maisons les femmes tissent les fameux tapis ouzguida. Très bon repas, excellente nuit, réveil matinal car…
     TAZENAKHT / AGDES (97 Km)
     C'est jour de marché, à 5 h les premiers bus sont arrivés sur la place déversant sous nos fenêtres : animaux vivants ou morts, peaux puantes de mouton de chèvre,toutes sortes de légumes, des ballots d' écheveaux de laine, cuvettes, seaux confectionnés avec des pneus usagés e t c
Impossible de quitter ce bourg sans passer par le souk, moi j'ai très envie de m'offrir un tapis ! mais comment le transporter sur notre monture? Vu la tête de mon chéri, j'en choisi un tout petit, pendant plus d'une heure nous marchandons, le prix ne bouge pas, prêts à partir sans achat, le vendeur me colle dans les bras une paire de descentes de lit que nous traînerons durant les trois semaines.
Encore un caprice de femme !...
D'ailleurs ensuite avec le vent dans le dos on se croyait sur un tapis volant, nous avons avalé trois cols… puis soudain plus de route, de la piste, du sable, des cailloux, nous tous seuls sous un soleil de plomb mais diable que c'est beau !
Comme prévu sur notre itinéraire nous passons la nuit au jardin de Tammougalt, petit havre de paix hors des sentiers battus, le coucher de soleil dans la palmeraie nous émerveille, le couscous aussi !
     AGDES / ZAGORA (90 Km)
     C'est ici que commence vraiment la vallée du Dra dans toute sa splendeur ''la route des 1000 casbabs'' longe une suite de ksour, véritables citadelles abritant des familles entières, dommage ces édifices sont fragiles, destinés à disparaître.
Là aussi les palmiers sont desséchés, la terre de l'oued est craquelée, tout ici souffre du manque d'eau.
Mais tout arrive pour qui sait attendre !
La voilà la pluie, des trombes d'eau s'abattent sur Zagora et sur nous !
Vite à l'hôtel ( un grand complexe à touristes ) nous restons ici deux jours, impossible de mettre un pied dehors alors révision du tandem, lessive, courrier, lecture, rencontre avec un gamin qui se propose de nous fabriquer un modèle réduit de notre tandem, le résultat est étonnant !
     ZAGORA / TANSIKHT (66 Km)
     Impossible de quitter Zagora sans passer devant la pancarte ''Tombouctou à 52 jours en chameau ''et de sortir l'appareil photo !

Nous repartons sous un véritable déluge ! Le Draa se remplit, les maisons dans les villages sont inondées, les enfants pataugent, crient, bientôt la peur est sur tous les visages, le Draa est en furie, sa hauteur atteint les 4 mètres, il gronde, déracine les palmiers emporte tout, (les images de Vaison la Romaine nous reviennent en tête) en quelques minutes la route est submergée, nous restons avec une cinquantaine de personnes bloquées à l'auberge, la nuit arrive, tout s'organise très vite, repas improvisés, matelas par terre. A tour de rôle nous sortons pour voir le niveau de l'oued, à minuit la pluie s'arrête, nous somnolons !
     TANSIKHT /TAZZARINE ( 77km)
     Au lever du jour, le Draa coule paisiblement dans son lit, il a laissé des dégâts : plusieurs personnes sont portées disparues, les routes défoncées, les maisons remplies de boue. C'est presque jusqu'au portes du désert que nous retrouvons les traces laissées par les inondations.
Le soir je vide tout le contenu des sacoches. Surprise pas la moindre trace d'humidité !

     TAZZARINE/ALNIF ( 66 Km )
     Dans des paysages qui font penser à ceux de l' Ouest Américain, une horde de bus, de 4X4 nous doublent. Est ce cela qui a remplacé les chameaux ?
En arrivant à Alnif, les enfants nous harcèlent, jettent des cailloux, je me fâche, décroche, agite ma badine dans leur direction. Une pluie de cailloux nous tombe dessus, nous pédalons très fort pour sortir du piège
Installés tôt à l'hôtel, nous nous baladons dans la superbe palmeraie, le long de celle-ci se cultive la pomme de terre, dont la réputation ici n'est plus à faire.
     ALNIF /RISSANI ( 95 Km )
     Sentir l'approche du désert, des kilomètres de sable à perte de vue, avec des paysages de dunes sculptées par le vent, voir les campements des tribus de nomades (des vrais, pas ceux pour les touristes en 4X4) Oui on croit rêver !
     RISSANI / ERFOUD ( 17 Km )
     Le rêve se poursuit dans les gigantesques dunes de Merzouga, celles-ci entourent l'Erg Chebbi et se dressent comme des murailles, certaines atteignent 150 m.
Bref un gros tas de sable de 28 Km de long par 7 Km de large ou le disque rouge du soleil vient s'endormir …impressionnant, majestueux, irréel !

Une ombre noire au tableau : nombreux détritus, sacs en plastique, papiers etc
Peut-être la négligence ou le manque d'informations en sont la cause !
     ERFOUD / ER-RACHIDIA ( 77 Km )
     A l'aurore l' azân du muezzin nous sert de réveil, çà passe même à travers les boules jaunes mises dans nos oreilles !
Impossible de quitter Erfoud sans donner un coup d'œil à la belle mosquée située sur l'artère principale, de faire le tour du Palais Royal, une envie de sa majesté, il n'y a jamais séjourné !
Par une route étroite bordée d' oasis, nous traversons de splendides palmeraies, un arrêt repas s'impose à la source bleue de Meski, petit havre de fraîcheur avec un restaurant neuf, tout propre, cela aiguise notre appétit. Dans l'ensemble, la nourriture est bonne, variée (en évitant bien sur les crudités souvent cause de tourista)
     ER-RACHIDIA /TINERHIR ( 113 km ) dont 30 km en stop !
     Au départ, le profil routier est favorable mais le vent de face qui souffle encore a plus de 100 km/h nous énerve, nous use… pour la première fois nous avons recours au stop, c'est à bord d'une camionnette que nous arrivons au cœur de Tinerhir pour deux nuits .Village à 1342 m.
Découverte des gorges du Todgha, nous croisons beaucoup de monde, des bus, des camping-cars et encore des 4X4…nous avec notre drôle de chameau on ne passe pas inaperçu !
Durant les quinze kilomètres les sites se succèdent, tous plus beaux les uns que les autres puis la route devient piste et emprunte le lit de l'oued, par endroit nous avons de l'eau à mi-mollet, nous marchons au milieu d'un paysage fantastique, entre des falaises à pic de plusieurs centaines de mètres de hauteur.
Après avoir passés une soirée agréable en terrasse et une bonne nuit dans une chambrette …
     LES GORGES DU DADES.
     La route est en très mauvais état, il y a des trous partout, des trous énormes, impossible de les éviter alors histoire de ne pas tout casser le matériel nous marchons à côté du tandem pendant plusieurs kilomètres, les enfants nous courent après, je sors l'appareil photo, miracle les mômes ont tous disparus !
Arrivé au sommet d'une côte juste avant de basculer sur Dadès, nous repérons un petit hôtel ''Chez ALI '' de suite l'accueil est spontané, il y fait bon vivre, lieu idéal pour se remettre des précédents jours si éreintants. La chambre est très sobre (spartiate dirai-je), propre, peu chère comme toutes les prestations de la maison. En soirée les 5 chambres sont occupées, nous nous retrouvons tous autour d'un couscous exceptionnel d'une qualité rare et servi par le fils d'Ali.
Au petit - matin nous sommes allés nous promener dans la gorge en contre - bas de l'hôtel, la nature ici est luxuriante … ensuite nous enfourchons le tandem pour découvrir la route des gorges, les paysages sont splendides, les constructions de pisé prennent la teinte des roches qui les entourent , ce n'est qu'une succession de ksour, de casbahs au milieu de cultures, d'arbres fruitiers, c'est en fin de journée, à l'heure ou le soleil décline que cette vallée prend des allures de féerie, que l'ombre d'un drôle de chameau rode dans les ruelles de Dadès …
     DADES/SKOURA (92 km)
     Le long de la route nous rencontrons des jeunes femmes, elles partent s'approvisionner en eau, les enfants assis sur des ânes ramènent de la luzerne pour le bétail, les hommes d'un certain âge préfèrent la farniente devant un verre de thé à la menthe, le vent toujours aussi violent soulève une poussière irritante pour les yeux et le nez. Il y a aussi les suites de la tourista (malgré les précautions nous n'y avons pas échappé) qui se ressentent dans les jambes, cette journée est interminable, avec beaucoup de mal nous trouvons une chambre, le gîte et la table nous remettent du baume au cœur pour penser au lendemain.
     SKOURA /OUARZAZATE (53 km)
     Dans notre chambre, le soleil passe à travers le rideau, l'air glacé aussi, dehors notre surprise est grande de constater qu'a quelques kilomètres de là, la neige a fait son apparition, la montagne a revêtue son manteau blanc, Momo confirme que la météo annonce d'importantes chutes de neige pour les jours à venir, que le col de Tichka est fermé ... HIC ! c'est là bas que nous nous dirigeons .
A peine le nez dehors le vent du nord nous harcèle, nous devons lutter pour progresser, des kilomètres à pieds pour éviter de tomber sous les roues d'un camion nous doublant, bref la galère.
Impossible de flâner dans Ourzazate, ville située sur un plateau à 1160 m, la température est de 7 ° juste quelques photos de la belle casbah de Taourirt, un vrai palais d'un conte de fée avec ses tours et ses murailles crénelées, rongées par le temps.
     OUARZATE /AMERZGANE (57 km)
     Le soleil est revenu, une belle route nous mène à Aït benhaddou, nous visitons le vieux ksar, cette forteresse de terre et de roseaux est une pure merveille, c'est ici que le film Laurence d'Arabie a été tourné.
Repas typique, thé à la menthe, le vent du Nord est toujours là, plus puissant que les autres jours, nous tentons encore une fois le stop mais rien ne circule, en passant dans un village on déclare forfait mais pas d'hôtel, dans un café, le patron nous propose une pièce abri, il étale des matelas par terre, nous prépare un bon repas chaud afin de pouvoir trouver le sommeil .
     AMERZATE-TADDERT (72 km)
     Levés très tôt nous scrutons le ciel, pendant le p'tit-dej nous écoutons la météo, pas très réjouissante. Alors quelle décision prendre : bus ou tandem ? Moi je préfère galérer sur le tandem plutôt que de mourir de peur dans le bus, il faut voir comment ils conduisent ici !...alors en route, c'est une belle montée en lacets bordée par endroit de neige qui nous conduit après plusieurs heures au col de Tickha à 2260m, il gèle à - 4 °, nous regrettons de ne pas avoir emmené des vêtements chauds, notre drap en polaire nous sert de cape, les chaussettes en guise de gants, impossible de s'attarder ici, nous amorçons doucement la descente de ce col nous avons envi de profiter entièrement du paysage qui est sublime, en se disant que nous avons gardé tout de même le plus beau pour la fin …
Mais cette interminable descente me conduit au malaise devant l'hôtel.
     TADDERT-AÏT-OURIR (56 km)
     Comme par magie le soleil est revenu, nous reprenons plaisir à pédaler laissant derrière nous la haute montagne enneigée pour retrouver un paysage urbain.
AÏT-OURIR -MARRAKECH(41 km)
Il nous reste deux jours pour découvrir un peu plus cette charmante ville de Marrakech.( Le Palais, le Jardin Marjorelle
Le soir venu la célèbre place Djemma El Fna offre son spectacle continu des mille et une nuits, les acrobates, les jongleurs, musiciens, charmeurs de serpents et arracheurs de dents, les marchands de fruits et de viandes grillées se côtoient, nous mangeons l' HARIRA bien sur avec la cuiller en bois !
Et voilà un mois de passé cela peut paraître long mais finalement çà passe toujours trop vite, pas un seul jour n'a été monotone. Le Maroc est un pays riche de part ses multiples paysages mais aussi par sa culture, ses coutumes, ses habitants, bref en conclusion
les Berbères sont des gens vraiment accueillants !