Favorisée par la saison propice à cette activité, nous assistons tout au long du voyage à la grande fabrication artisanale du balai.
Dans chaque village, toutes les familles, des plus jeunes qui coupent les herbes dans la forêt, aux plus âgés, tous participent à la confection de ces curieux balais que l’on retrouve dans les commerces des grandes villes.
Etalage des herbes sur les talus pour le séchage, séchage par le feu, battage pour l’élimination des graines, à la confection réservée aux anciens, toutes les phases de fabrication s’effectuent en bordure de route.
Nous sommes quelque peu surpris devant l’importance de cette activité, à croire que tous les balais du Laos sont fabriqués dans cette région.

La fin du voyage est proche, déjà les montagnes sont moins présentes, la plaine s’élargit. Notre progression que l’on croyait limitée au plus bas a brusquement retrouvé une vitesse de croisière acceptable. Bien que cet aspect du voyage ne soit pas notre préoccupation première, (cyclotourisme oblige) il est parfois bien difficile de refouler quelques velléités toutes personnelles mais très contagieuses pour l’ensemble du groupe.

Toujours aussi peu de véhicule, ce pays est vraiment un paradis pour la pratique du cyclotourisme.

Après la visite des principales curiosités de la ville, il nous est fortement conseillé de visiter une curieuse mine de sel dans les environs.
En réalité, il s’agit de l’exploitation d’une nappe phréatique par pompage dont l’eau contient une forte teneur en sel.

Cette eau par capillarité remonte à la surface et attire le bétail très friand de sel, d’où la découverte du site. Vieille de 20 ans, cette exploitation fonctionne selon deux procédés. Par évaporation naturelle, le sel recueilli est réservé à des fins industrielles. Par évaporation forcée, l’eau étant stockée dans des bacs chauffés en continu par de grand feu de bois.
Le sel, plus pur récolté par ce procédé est destiné à l’alimentation.
A l’entrée sur le site on découvre tout un ensemble de baraquements archaïques, vétustes, les conditions de travail sont particulièrement pénibles au contact du sel et les immenses fours à bois sont néfastes pour l’environnement en raison de la grande quantité de bois nécessaire au fonctionnement de cette entreprise. La fumée constamment en suspend au dessus du site ajoute une note de tristesse à l’ensemble du site.

Aujourd’hui, dernière étape à vélo, Vientiane est en vue, la montagne n’est plus qu’un souvenir et devant nous s’étalent de vastes plaines principalement réservées à la culture du riz.
Mieux irriguée avec un climat légèrement plus chaud, les paysans sont dans l’eau et la boue, parfois jusqu’au mollet la journée entière, occupés à une deuxième plantation. Le vert chatoyant des jeunes pousses nouvellement plantées, inonde toute la plaine en parcelles parfaitement délimitées.
Nous retrouvons une circulation plus dense, composée principalement de petites motos chinoises et japonaises, parfaitement silencieuses ainsi que les « Touc touc » incontournables taxis Laotiens.
Surprise, les vélos ont pratiquement tous disparus, sauf les écoliers et quelques étudiants utilisent encore ce moyen de locomotion.
Timidement le progrès s’infiltre dans les villes, et l’on ne peut que se réjouir de cet état de fait.
L’Arc de triomphe de Vientiane maintenant parfaitement visible, caractérise la fin du périple Vélo. Encore quelques centaines de mètres et tout le groupe stop sous l’énorme édifice, attirant les regards et la curiosité des nombreux touristes.
En ce lieu symbolique la photo de « famille » s’impose et immortalise ce voyage exceptionnel dans un pays lui aussi exceptionnel.
Cet Arc de Triomphe est à l’origine d’une histoire drôle (tout dépend du côté où l’on se place)
A la fin du conflit Vietnam/USA le gouvernement actuel du laos a sollicité une aide financière aux Américains pour moderniser les infrastructures de l’aéroport de Vientiane. Cette aide a été acceptée mais la finalité est bien différente. Cet argent a servi à financer la construction de cet arc de triomphe dédié à la gloire du peuple Laotien dans sa lutte contre l’oppresseur.
Il parait que dans les milieux diplomatiques, cette initiative n’a pas été appréciée….
Nous avons encore du mal à réaliser que ce voyage s’arrête de façon si ordinaire. Après tant de péripéties vécues et pour certaines enfouies profondément dans nos souvenirs, nous sommes étonnés d’avoir en si peu de temps vécu si intensément, où chaque jour a été particulier, apportant son lot de découvertes de joie et de bonheur.
Dernier tour de roue, l’hôtel Lan Xan (millier d’éléphants) nous accueil. Cet hôtel durant l’époque coloniale était l’un des plus luxueux de Vientiane et le seul à avoir un ascenseur.
Après avoir connu des conditions d’hébergement très particulières dans les montagnes parmi les minorités, nous terminons dans le luxe avec un service omniprésent qui nous étouffe.
Nos bonnes manières seraient-elles restées sur les pistes du côté de Phonsali en pleine forêt ?