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BULGARIE

Périple cycliste en Bulgarie : 2635 km du 10 août au 2 septembre 2006

Dominique Ploux (voir son blog sur ses voyages)

Récit, parcours, album photos


Récit :

Bulgarie, terre de rencontre de multiples cultures, les Thraces d’origine indo-européenne, puis grecque, romaine, slave, ottomane pendant plus de quatre siècles. Ceci explique le patrimoine exceptionnel de la Bulgarie, souvent sous la protection de l’UNESCO. Elle est l’Eldorado des fouilles archéologiques de l’Europe.

Du continent européen, la chaîne des Alpes se prolonge jusqu’aux abords de la Mer Noire. Le périple s’est efforcé de découvrir les splendeurs culturelles et géographiques. Celles des régions de l’est, du Sud et du centre, loin de la Mer Noire et des plages des touristes « ordinaires ».

 

Le guide Lonely planet pour la description touristique et pour les gîtes de toutes les formules (auberges de jeunesse, hôtels de petite catégorie, logements chez l’habitant. Pas de logement prévu dans les quelque 300 monastères orthodoxes, bien que possible.

Deux cartes routières : la carte offerte par l’Office de tourisme bulgare au 1/530000 ème et la superbe carte ITMB éditée au Canada au 1/375000 ème. Excellente, précise, récente, en cyrillique et en latin. Comme en Roumanie, seules les auberges de jeunesse ont été réservées par courriel. Apprentissage de l’alphabet cyrillique lors du périple de juillet en Pologne. Indispensable pour se repérer sur les routes et dans les villes. Une expression précieuse pour dire chambre à louer : Staia pod naem.

Le vélo de course a l’équipement des grands raids : porte-bagage avec deux sacoches, sacoche avant avec porte-carte. Très utile aussi : une boussole avec thermomètre collée sur la sacoche avant sous la carte de route. Un appareil de photos argentique et 4 boites de 25 pellicules. Pas de numérique. Les bagages (8 kg) et le vélo (15 kg avec le carton d’emballage) ne dépassent pas la franchise avion.

Départ le 8 août au matin avec l’avion Roissy-Sofia. Contrôle d’identité à Sofia : le passeport est demandé. La carte d’identité est seule disponible, et suffisante selon le guide. Elle ne semble pas convenir. Un laisser-passer est établi en cyrillique et en bulgare. Il sera demandé dans tous les gîtes. Cela rappelle les lointains précédents voyages (non encore à vélo) dans les « pays frères » dans ladite Europe de l’Est, Yougoslavie, Allemagne de l’Est.

 

L’état des routes est contrasté, d’un extrême à l’autre. Des sections en bon état ou toutes neuves ou en réfection. Travaux souvent financés par l’Union européenne. Le plus souvent, routes principales et secondaires fortement dégradées : nids de poules, cratères, fissures, plaques d’égout enlevées. Se méfier des passages sous les arbres. La visibilité est réduite. Avantage des trous remplis des eaux de pluie : de vrais miroirs. Comme en Roumanie, il vaut mieux regarder devant la roue que lever la tête vers les beaux paysages.

Extrait du compte-rendu de la journée du 10 août, la 1 ère journée :

…La pluie redouble, un col (400 m) se profile à l’horizon. Il faut tout mettre à droite. La descente à 12% est dangereuse. Flaques et trous béants qui peuvent être cachés sous les flaques d’eau, véritables baignoires, bas-cotés sans fossés...

Point positif : peu de trafic de poids lourds et de voitures de tourisme. L’essence est chère. En parité des prix, plus de 4 fois le prix en France.

 

Il faut quelques jours pour se décider à partir de plus en plus tôt. Malgré le décalage horaire d’une heure, il fait jour bien avant, et la nuit arrive plus vite. Le petit déjeuner est parfois pris dans les cafés proches des gîtes, surtout dans les villes. lls sont ouverts de bonne heure, juste après le lever du jour, et les clients sont déjà nombreux. Parfois aussi dans les gîtes. Avec l’amabilité des hôtes et les spécialités bulgares. Pas de problème de change pour les euros amenés en billets. Le cours est le même partout : 1 euro est égal à 2 lev. Faire le change dans les banques et non dans bureaux de change. Le budget tout compris s’est élevé à 800 euros, dont 226 pour l’avion. Pas cher pour les occidentaux, avec presque partout le grand confort des gîtes, la nourriture et la restauration de grande qualité et diversité. Le prix des gîtes varie dans des proportions énormes : de 10 lev chez l’habitant à 67 lev dans un grand hôtel à Vidin (3 fois moins cher à quelques mètres). Une norme de mesure : le prix de la bière. Rapport du prix entre la bière bulgare (minimum ½ litre) servie en salle ou terrasse et la bière française servie au comptoir : 8 fois moins chère qu’en France.

Partout le randonneur est accueilli avec hospitalité, serviabilité, honnêteté, générosité. Presque tous les jours, un témoignage presque quotidien en est reporté sur le carnet de route.

 

Le vélo est bien livré à l’aéroport de Sofia, contrairement à Bucarest où il était resté en rade à Prague. Mais impossible de regonfler les roues. La pompe, bien que neuve, s’est décollée. Peut-être les vibrations ? Heureusement le départ du bus qui mène au centre ville n’est pas loin. Il faut ensuite porter le vélo jusqu’à l’auberge. Le lendemain, est trouvé grâce aux renseignements d’un – rare – cycliste, la petite boutique du seul vélociste de Sofia. Trois crevaisons dont deux simultanées sur des cailloux d’un chantier dans la descente du col de Rozen. Deux sont remplacées par des neuves achetées dans le seul magasin de vélo de Plovdiv. La 3 ème est vulcanisée à Chumen dans un atelier pour motos et voitures. Incident mécanique : les deux branches des lunettes se sont cassées le 26 août à Teteven. Réparation avec un bout de ficelle. Cela a tenu tout le reste du voyage. C’est mieux ainsi que de ne pas pouvoir lire la carte routière. Quelques ennuis digestifs. Le yaourt bulgare (kiselo mliako) en pot de 400 grammes est un excellent remède. Tous les jours au moins une « dose ». Autre désagrément : au sommet d’un col, une horde de chiens sauvages affamés (ou de loups ?) sort de la forêt et court après le vélo. Heureusement, c’est dans la descente. En zone habitée, nombreux sont les chiens errants qui poursuivent le cycliste.

 

Comme en Roumanie, la plus grande partie du circuit traverse les régions montagneuses. Ici, les deux chaînes parallèles d’ouest en est. En fait les Alpes qui depuis la France n’en finissent pas de s’apaiser jusqu’aux abords de la Mer Noire. Entre ces deux chaînes, de grandes plaines, celles de l’Europe centrale. Le climat est continental. Chaleur dans les grandes plaines balayées par un vent violent souvent contre, chaleur caniculaire, plus de 38° sous la carte de route, et aussi pluie, tempête (au sommet des roches rouges de Belogradcik), presque froid (moins de 10 o à 1416 mètres au sommet du col de Petrovan. Les cols se succèdent les, uns les autres. Souvent à plus de 1000 mètres. Le col de Popski-Preslap à 1120 mètres, entre Melnik et Goce-Delcev (gravi le 13 août), est le plus dur. Dénivelé, chaleur, absence des fontaines habituelles, pas de ravitaillement avant Katunci.

Les deux plus hauts sommets de la Bulgarie sont escaladés. Le 12 août, le pic de Vihren à 2914 mètres. D’abord le col de Predel (1140 mètres). Puis la confortable ascension pour Vihren, vite atteint grâce aux bagages laissés dans le gîte chez l’habitant à Blagoevgrad. Là- haut, c’est décevant : cuvette encaissée, point de départ des remonte-pentes. Le 2 septembre, le col de Borovec à 1300 mètres. Station de ski en pleine extension. Le télécabine vient ensuite relayer le vélo : 1000 mètres de dénivelé. Quel luxe de pouvoir pique-niquer sous le soleil, dans une douce chaleur et sans vent. Au loin le pic de Musala qui culmine à 2925 mètres, atteint par les randonneurs pédestres et par les remontées mécaniques.

 

6) D’une ville à l’autre, d’un monastère à l’autre.

La Bulgarie est riche en souvenirs des siècles passés. Le circuit a été établi en fonction des principaux sites. Difficile de choisir parmi les villes et villages anciens et les monastères parmi les 300 éparpillés. Partout des sites protégés et sauvegardés, souvent sous le patronage du patrimoine mondial de l’Unesco. Presque toutes les étapes du soir permettent de les découvrir, parfois avec une journée de plus pour une visite plus complète, et même une semaine pour Sofia. Ruines romaines des nombreuses forteresses, transformées et utilisées par les occupants ultérieurs, tels les ottomans pendant plus de cinq siècles. Les villages typiquement bulgares avec leurs maisons en encorbellement revêtues de céramiques ou de fresques ou plus modestement de bois, les riches demeures de négociants lors du renouveau national bulgare du milieu du XIXème siècle. Le régime communiste a laissé des banlieues qui n’en finissent pas, quelques constructions typiques comme à Sofia, et des hôtels parfois mal rénovés, parfois à l’abandon.

Malgré la « présence » ottomane, la plupart des monastères de religion orthodoxe, comme plus de 80% des bulgares, ont survécu, et sont en restauration continuelle, en particulier pour les fresques orientales. Il suffisait que le clocher ne dépasse pas le minaret. Certains sont facilement accessibles, au cœur des villes. Mais beaucoup sont « perdus » en plein pays ou perchés à flan de montagnes. Combien de kilomètres et de dénivelés supplémentaires pour y accéder !

Les quelque cent photos permettent de prolonger les souvenirs du magnifique périple.

 

Dominique Ploux


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